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Jean Bodin Les Six Livre De La république

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Par   •  9 Février 2014  •  1 982 Mots (8 Pages)  •  9 746 Vues

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TEXTE 1. PAGE 4 – JEAN BODIN, LES SIX LIVRES DE LA REPUBLIQUE, 1576 COMMENTAIRE DE TEXTE INTEGRALEMENT REDIGE

« La souveraineté est la puissance absolue et perpétuelle d'une République ». C’est comme ceci que Jean Bodin conceptualise la notion de souveraineté et introduit la définition de l’Etat moderne afin de légitimer le pouvoir royal.

Né en 1529 à Angers, Jean Bodin, théoricien politique, est l’un des contemporains de Nostradamus issu d’une famille bourgeoise. Imprégné de l’humaniste de la Renaissance par la formation qu’il reçut à l’Université et au Collège de France de Paris, il étudiera et enseignera par la suite le droit romain à l’université de Toulouse dans les années 1550. Au moment des guerres de religion, Jean Bodin, alors avocat, rédige sa première œuvre influente, la Méthode de l’Histoire qu’il publiera en 1566 et où il fera pour la première fois référence à la République selon Platon. Ayant les faveurs d’Henri III, il sera choisi pour député aux Etats de Blois mais finira, en s’opposant à un projet du roi, disgracié et ira se retirer à Laon.

Quarante ans après la Saint-Barthélémy, Jean Bodin se présente alors comme le père fondateur de la théorie de la souveraineté moderne. Puissance de commandement, puissance absolue, indivisible et perpétuelle, c’est ainsi qu’il en fera la définition dans son ouvrage Les Six Livres de la République de 1576. Son ouvrage se présente alors comme la plus grande réflexion sur les affaires publiques et le pouvoir du roi, s’efforçant d’établir une nouvelle théorie, celle de la souveraineté, celle de l’Etat moderne.

En cette même période, le royaume de France, alors dirigé par Henri III, fils d’Henri II et petits fils de François Ier, est divisé par les guerres de religion, opposant catholiques et protestants. En parallèle, le XVIème siècle est aussi un tournant au niveau politique. Jusqu’ici, le monarchie se caractérisait par le fait que certaines institutions tempéraient le régime politique et faisait contrepoids à l’autorité du roi. Mais à la fin de ce même siècle, l’essence de la monarchie diffère. On parle alors de monarchie absolus, parfois de monarchie administrative. Les Etats généraux se réuniront pour la dernière fois le 27 octobre 1614. Le monarque est alors le seul dirigeant du royaume et c’est dans ce contexte qu’une multitude de théoriciens tels que Machiavel, Richelieu ou Bossuet, cherche à justifier le pouvoir absolu du roi. De la même façon, Jean Bodin veut alors mettre fin aux discussions et doute qui planent alors sur le pouvoir royal de l’époque.

La notion moderne de la souveraineté institue-t’elle le pouvoir royal comme un pouvoir absolue ?

Dans un premier temps, il va s’agir de montrer dans quelles mesures la souveraineté est une puissance absolue et perpétuelle tel que la défini Jean Bodin, pour ensuite, dans une seconde partie, montrer que cette puissance est néanmoins conditionnée par quelques principes supérieurs.

I. LA SOUVERAINETE : UNE PUISSANCE ABSOLUE ET PERPETUELLE A. LE ROI COMME TITULAIRE D’UNE PUISSANCE ABSOLUE

L’auteur, dans le livre I chapitre 9 de son ouvrage commence par indiquer la première caractéristique de la souveraineté selon lui. Il nous décrit ainsi la souveraineté comme « la puissance absolue […] de la République » (l. 9 à 10). Pour Jean Bodin, ce caractère absolu s’explique notamment par le fait que l’empereur « ne soyent aucunement sujets au commandement d’autruy » (l. 11 à 12). En effet, si cette souveraineté est absolue, c’est principalement parce qu’elle exclue par nature toutes limitations provenant d’une puissance supérieure ou extérieure. La souveraineté signifie donc d’abord l’indépendance à l’égard de toute autre autorité. Le roi est alors seul maître en son royaume. En parallèle, l’auteur explique ensuite que le roi peut dépasser les lois. Par l’expression « la loy dit que le prince est absous de la puissance des loy » (l. 16 à 17) Jean Bodin expose le fait que le roi n’est pas tenu aux lois de ses prédécesseurs et peux donc y déroger, de la même manière, la règle « respecte les lois que tu as faite » ne le concerne pas. De plus, le fait que cette absolution soit consacrée par la « loy » montre que même celle-ci consacre l’absolutisme du roi puisque c’est elle qui l’en absous. Enfin, en éclairant la formule « tel est notre bon plaisir » (l. 18) laissée à la fin des édits ou des ordonnances par les rois de l’époque, Jean Bodin montre que la volonté du roi est sans limite. Chaque décision prise par le roi ne dépend alors « que de sa pure et franche volonté » (l. 21 à 22). Le roi est alors considéré comme le meilleur appréciateur, le plus capable de décider de ce qui est bon.

Si le pouvoir du roi est absolu, il est également bon de savoir dans quelles mesures ou dans quels domaines. En soi, cet absolutisme se caractérise notamment au niveau de la loi, mais revêt aussi d’autres formes de compétence.

B. LE ROI COMME TITULAIRE DU POUVOIR LEGISLATIF ET EXECUTIF

Selon Jean Bodin « la première marque du prince souverain c’est la puissance donner loys » (l. 27 à 28). Hors en parlant de la « puissance » de « donner loys », l’auteur fait ici référence au pouvoir législatif. En effet, le pouvoir législatif est la première fonction souveraine du roi. Celui- ci peut alors « donner » les lois en décidant d’en créer, mais peux aussi les « casser » lorsqu’il les juge désuètes. Ici, Jean Bodin écrit que le roi peut « casser ou anéantir les lois inutiles pour en faire d’autres » (l. 14). Il revient donc au principe précédent, celui par lequel le roi est absous de la puissance des lois. Il dispose alors d’une

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