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Le droit des contrats

Commentaire de texte : Le droit des contrats. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  16 Mars 2016  •  Commentaire de texte  •  1 510 Mots (7 Pages)  •  939 Vues

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Le droit des contrats occupe une place essentielle à l’intérieure du CC. Ce droit est resté en grande partie le même depuis sa parution en 1804. Récemment, la doctrine a de plus en plus insisté pour faire évoluer ce droit. En effet, notre droit qui était à la pointe du modernisme à sa parution, a petit à petit été rétrogradé à des rangs inférieurs. Plusieurs propositions de réforme ont été mises en place pour redorer le blason français, ainsi que sa place à l’internationale. La première date de 2004 avec le projet Catala. Un autre projet de réforme concurrent s’est mis en place avec le projet Terré en 2008. La chancellerie a elle déposé un projet de réforme le 27 novembre 2014 au Sénat, après signature en conseil des ministres. Après de nombreux échanges procéduriers, le 16 février 2015, une loi d’habilitation a été votée par l’assemblée nationale afin d’autoriser le gouvernement à élaborer un nouveau droit des contrats par ordonnance. Pour ce faire, la chancellerie a demandé l’avis du public en rendant la consultation du projet de réforme publique. Elle a ensuite pris en compte les critiques émises à l’égard des articles de réforme proposés. Le contrat est la rencontre de deux (ou plus) volontés dans le but de former un contrat qui se veut équitable pour les différentes parties. Cependant, un contrat, après avoir été formé, peut être remis en question. En effet, il faut que le consentement des parties soit intègre et réel. Le consentement intègre sous-entend qu’il est lucide, libre et éclairé. Le consentement lucide n’est pas rempli en cas d’erreur ou de dol. Le consentement libre renvoie quant à lui au 3ème vice du consentement qui est le vice de violence. Le projet de réforme des contrats s’attaque aussi à ce vice de violence, notamment à travers l’article 1142 du projet d’ordonnance qui traite d’un point nouveau par rapport au CC qui est la dépendance économique. En effet, le CC à l’origine n’avait pas prévu ce type de violence.

Nous verrons comment l’état de dépendance est rattaché à la violence, vice du consentement, à travers l’article 1142 du projet de réforme du droit des contrats. Pour cela, nous verrons les caractéristiques de la violence (I) et la transposition de la violence dans le droit des contrats (II).

  1. Les caractéristiques de la violence

La violence doit être caractérisée. Il faut qu’il y ait à la fois un état de dépendance (A) et aussi un abus de cet état de dépendance (B).

  1. La notion de violence par l’abus

La définition de la violence se trouve à l’article 1112 du CC qui dispose « il y a violence lorsqu’elle est de nature à faire impression sur une personne raisonnable et qu’elle peut lui inspirer la crainte d’exposer sa personne ou sa fortune à un mal considérable et présent ».

L’article 1142 du projet de réforme précise que l’une des parties abuse de l’état de l’autre. Le terme abus, du latin abusus qui signifie mauvais usage, signifie que le cocontractant doit véritablement commettre une faute, et non pas se retrouver simplement en situation de supériorité, de partie forte. On retrouve d’ailleurs cet usage du terme abus dans la première version du projet de réforme, publiée en février 2015. Ce cas particulier de violence ne s’applique donc pas en cas de simple contrat déséquilibré. Cependant, en cas par exemple de dépendance économique, la seule puissance économique d’une partie ne peut pas être seule prise en compte, cependant l’exploitation abusive en résultant peut l’être, comme le rappelle la première chambre civile de la cour de cassation dans un arrêt du 3 avril 2002. De plus, la notion d’abus amène avec la nécessité d’une preuve de celui-ci. En effet, la victime devra nécessairement prouver l’abus du cocontractant à son encontre, ce qui peut s’avérer très difficile pour elle. En effet, un abus peut prendre en compte des éléments psychologiques, un contexte particulier, qui est laissé à la libre appréciation des juges du fond. Cet abus doit donc concerner une situation de dépendance de la victime.

  1. L’état de dépendance

La violence se traduit par l’état de dépendance de son cocontractant, c'est-à-dire que pour qu’il y ait violence, le cocontractant doit être lié, doit être dans une situation de dominé dans le contrat. Il doit y avoir une sorte de crainte qui s’exerce sur le contractant de par l’autre contractant. Un contrat ne doit en théorie pas être effectué entre une partie forte et une partie faible, il faut un rapport d’égal à égal. L’état de dépendance induit la domination de l’une des parties sur l’autre, ce que ne veut pas le législateur. Dans certains domaines, le législateur a réglementé des situations pour être sûr que la partie forte ne soit pas forcément en position de domination dans le contrat. Par exemple, le droit de la concurrence sanctionne le fait d’abuser de la relation de dépendance dans laquelle est tenue un partenaire en le soumettant à des conditions commerciales ou à des obligations injustifiées. Autre exemple, le droit de la consommation réprime celui qui aura abusé de la faiblesse d’une personne. L’article 1142 vient à son tour dans le CC introduire la notion de dépendance. C’est le seul état selon cet article qui permet de montrer la violence. La dépendance doit donc être caractérisée.

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