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Exposé affaire Courjault méthodo de l'oral.

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Par   •  8 Février 2016  •  TD  •  1 517 Mots (7 Pages)  •  933 Vues

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Affaire Véronique Courjault

>Avocat de la défense

Quand il se lève pour plaider pendant plus d’une heure, ce jeudi, le silence se fait. Surtout quand, la voix grave, aux bords des larmes, l’avocat commence par confier à la cour: «depuis dix-huit mois, je vis avec l’image de ces bébés parce que ce sont les nôtres». «Je vois les petits poings serrés», les «yeux fermés», la «peau fripée». «Si petits et pourtant déjà si hommes.»

«Pourquoi donc aimons-nous encore une femme qui a fait une chose pareille?». Parce que cette mère n’est pas «un monstre», mais «une femme douce, sensible et appréciée de toute sa famille et de tous ses amis».  

En effet, on peut tout d'abord remarquer que bien qu’au sein du couple, il n'y est pas vraiment de communication, il y a des liens affectifs très forts. Son mari est toujours auprès d'elle, déterminait à la soutenir et a lui montrait qu'il l'aime toujours. Ensuite, sa belle-mère énonce que la naissance des ces enfants, est pour Mme Courjault, une joie. La belle-mère de Mme Courjault l'a décrit, lors des interrogatoires, comme « une femme gentille, douce, très bonne mère de famille, une fille adorable qui s'occupe de ces enfants avec douceur. » Enfin, ces enfants parlent de leur mère en disant qu'elle est « une maman douce, gentille, qui s'occupe bien d'eux, c'est un peu une maman poule. »

Dans cette affaire, personne n’a une explication absolue de ces trois infanticides commis entre 1999 et 2003.

Bien que le déni de grossesse, ait été abordé en début de semaine, je n'ai jamais voulu en faire «le symbole de ce procès», car les choses sont infiniment plus complexes:  
Si nous avions le déni complet, je plaiderais l’acquittement, mais il y a des moments de conscience de la part de Mme Courjault, donc je ne plaide pas l’acquittement.

En effet on peut relever que Mme Courjault sait qu’elle était enceinte mais elle dit que « pour elle, ce n'étaient pas des bébés, ce n'était pas des êtres » Ainsi, par ces mots, on voit que ma cliente, plus particulièrement, sa psyché, n'a pas conscience de la grossesse, et son corps va lui aussi jouer le jeu et s'évertuait a cacher le grossesse. Alors, ma cliente a refoulé ces grossesses, les a dissimulé a son entourage, les a même totalement ignoré et elle a continué a mener une vie normale : Elle a continué a faire du yoga, a sortir avec ses amis, et personne n'a voit rien. Elle a donc vécu ses grossesses dans le silence, le secret.  

Pourquoi??  Ma cliente a dit aux policiers: “Je ne voulais pas parler de mes grossesses à Jean-Louis, parce que je pensais qu'il serait en colère ” ». Mais elle dit ensuite que « Ce n’est pas que je ne voulais pas en parler, c’est que je ne pouvais pas. Comme je n’étais pas véritablement consciente de mes grossesses, je ne pouvais pas les formuler… ».  On sait également par le dossier, que Mme Courjault a eu des problèmes avec ses grossesses antérieures, elle a eu du mal a les avouer : En effet, elle n'en parle a son mari qu'au bout du 3ème mois pour 1er enfant et du 6ème pour le

second.

De plus, on peut aussi évoquer l'histoire familiale de Mme Courjault. L'un des frères aînés de Mme Courjault a dit «  Vous savez, mes parents n’ont pas lu Françoise Dolto. Et finalement, il y avait déjà eu deux grossesses cachées dans notre famille ». En effet, la sœur aînée de la fratrie n’est pas du même père qu’eux. Il y a aussi, la petite dernière, Lydie, arrivée « comme un cheveu sur la soupe » Nathalie, une aînée raconte: « J’ai appris la naissance de ma petite sœur le jour où elle est venue au monde, J’ai le souvenir de l’avoir su dans l’après-midi quand ma mère est partit pour la maternité. Le soir, on se réunissait en famille pour choisir son prénom – et c’était tout ».

On peut alors se demander si ces révélations, et en particulier, cette arrivée surprise d'une petite sœur, a pu « laisser des traces » chez Véronique ??  Selon son frère, que je cite, « Mais bien sûr ! La cadette, c’était Véronique jusque-là, c’était elle la petite dernière pour nous tous et Imaginez, vous avez cinq ans, vous êtes choyée par l’ensemble de la famille, vous voyez votre mère partir avec une valise pour la première fois de votre vie et là, vous apprenez quand elle revient que vous allez avoir une petite sœur. Oui ! Cela laisse forcément des traces. »

Mais en l'espèce, l’hypothèse du déni de grossesse ne tient pas vraiment ! Mme Courjault a, en effet, reconnue être enceinte !!  Mais, pour elle c’est plus complexe. Mme Courjault m'a dit « J’ai eu un flash de conscience au début de la grossesse, que j’ai complètement effacé par la suite. J’ai comme… oublié ». Ainsi, c'est donc seulement au moment de l’instruction, que ma cliente a pris conscience de ce qu'elle avait fait et la mise en lumière de cette découverte a été pour elle terrible car elle s'est retrouvée face à quelque chose qu'elle s’était toujours caché.  

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