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Dissertation droit constitutionnel - la pratique gaulliste du pouvoir

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Par   •  17 Octobre 2021  •  Dissertation  •  1 497 Mots (6 Pages)  •  477 Vues

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Dissertation droit constitutionnel semestre 2 - Thaïs LOUBENS TD5

« La pratique gaulliste du pouvoir »

        « Quant au pouvoir, je ne saurais, en tout cas, quitter les choses avant qu’elles ne me quittent. » C’est ce qu’écrivait le Général de Gaulle à propos de son départ dès 1946, et ce qui montre la hauteur de l’investissement qu’il accordait à sa mission en tant que chef de l’État. Devenu président de la République française en décembre 1958, après avoir été président du Conseil sous la présidence de René Coty, le Général de Gaulle est un militaire et homme d’État français dont les actes et discours restent gravés dans la mémoire française. En accédant au poste de chef d’État, il s’est ainsi vu conféré un pouvoir important, donc un rôle essentiel et déterminant dans la France d’après-guerre. De fait, sa pratique singulière du pouvoir a parfois soulevé contestations, déjà pendant son mandat, et fait encore aujourd’hui l’objet de nombreuses études.

        Comment définir la pratique gaulliste du pouvoir ?

Par une pratique assez novatrice du pouvoir (I), le président De Gaulle s’est attiré beaucoup de critiques quant à sa façon de gouverner (II).

  1. une pratique novatrice

        Premièrement, on peut qualifier la pratique gaulliste du pouvoir comme étant novatrice, sur différents points. Déjà, la manière dont De Gaulle a accédé à tant pouvoir en tant que président de la République relève de la singularité, avec son rôle fondamental dans la Seconde Guerre Mondiale qui a largement bouleversé la France et ses institutions. (A) Aussi, c’est par la réforme majeure qu’il a proposée, concernant le mode d’élection du président de la République, que sa pratique du pouvoir a été novatrice (B).  

  1. Une pratique novatrice dans la manière d’accéder au pouvoir

        La manière dont De Gaulle a accédé à la fonction de chef de l’État est déjà en elle-même originale dans la Vème République. En effet, il a été le seul président de la Ve république à être élu au suffrage universel indirect, dans la continuité de la tradition de la IIIe et Ive république. Il n’a pas été choisi directement par le peuple, ce qui pourrait remettre sa légitimité en question. Cependant, ce qui est propre à la présidence du Général de Gaulle, c’est sa légitimité, considérée, en tout cas par lui, comme infaillible du fait de son rôle majeur durant la Seconde Guerre Mondiale. Il est vrai qu’il a été le symbole de la résistance face à l’occupation allemande dès 1940, aux cotés de son bras droit Jean Moulin, qui incarne la bravoure et l’honneur de la France, car mort pour sa patrie. C’est donc son rôle historique majeur dans ce conflit mondial et dans la victoire française face au nazisme qui a encore plus renforcé la légitimité du pouvoir de De Gaulle : cela lui a permis d’estimer que le mode d’élection par lequel il avait été choisi n’importait pas autant que la vision de héros de guerre que les Français lui attribuaient à l’époque. On peut qualifier cette situation de novatrice car elle est incomparable avec celle de tout autre président.

B) une pratique novatrice dans son contenu

        La pratique gaulliste du pouvoir a marqué les esprits, jusqu’encore aujourd’hui, pour de nombreuses raisons. Parmi elles, la réforme majeure qu’il a proposée lors de son allocution télévisée le 20 septembre 1962. Dans ce discours, De Gaulle évoque l’idée de changer le mode de désignation du président de la République. En effet, les chefs de l’État étaient à l’époque, suivant la tradition de la IIIème et IVème République, désignés par suffrage universel indirect, c’est-à-dire qu’ils étaient élus par un collège électoral. C’est d’ailleurs de cette façon-là que De Gaulle lui-même est arrivé au pouvoir, sa légitimité déjà renforcée et rendue comme évidente par le rôle historique majeur qu’il a joué dans la résistance française face à l’occupation allemande. Or, en septembre 1962, il propose que les chefs de l’État soient désormais élus au suffrage universel direct : il atteste que ce mode de désignation apporterait plus de légitimité au chef de l’État car il aura été choisi directement par les Français, et que cela renforcerait les liens de confiance entre le peuple et le président au pouvoir. En effet, De Gaulle, qui accorde beaucoup d’importance au rôle du président, cherche à lui octroyer plus de pouvoir dans la politique gouvernementale : il estime que le chef de l’État, l’homme de la nation, est en charge de nombreuses responsabilités qui ne reviennent qu’à lui seul. C’est ce qui a été appelé le « domaine réservé », le domaine de responsabilités que De Gaulle estimait relever uniquement de sa compétence. Néanmoins, il considère que le chef de l’État se doit d’être épaulé par son premier ministre qui, lui, doit s’adapter aux conjonctures politiques, économiques, parlementaires et sociales.

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