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Commentaire d'arrêt du Conseil d'Etat du 23 décembre 2011

Commentaire d'arrêt : Commentaire d'arrêt du Conseil d'Etat du 23 décembre 2011. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  29 Février 2016  •  Commentaire d'arrêt  •  1 251 Mots (6 Pages)  •  2 631 Vues

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BOUICHET Orane

Commentaire d'arrêt

L'article 70 de la loi du 17 mai 2011 expose que « lorsque l'autorité administrative, avant de prendre une décision, procède à la consultation d'un organisme, seules les irrégularités susceptibles d'avoir exercé une influence sur le sens de la décision prise au vu de l'avis rendu peuvent, le cas échéant, être invoquées à l'encontre de la décision ». Le législateur a consacré cet article pour encadrer l'appréciation des juges en matière de vice de forme. En effet jusqu'à présent le juge administratif distinguait les formalités substantielles de celles qui ne l'étaient pas, et seules les premières étaient susceptible d'entraîner l'annulation de l'acte. Le législateur a donc voulu prévenir l'excès de formalisme. C'est dans l'arrêt Danthony du 23 décembre 2011 que le Conseil d'État a substitué à ses habitudes jurisprudentielles le principe affirmé par le législateur concernant le vice de forme.

En l'espèce, l'Ecole normale supérieure de Lyon et l'Ecole normale supérieure de Fontenay-Saint-Cloud souhaitaient opérer un regroupement, qui doit être approuvé par décret aux termes de l'article L. 711-1 du code de l'éducation. En vertu de cet article, le décret devait « faire l'objet d'une demande préalable formulée par chacun des conseils d'administration de chaque établissement, statuant séparément », de plus cette demande devait être précédée « d'un avis du comité technique paritaire attaché à l'établissement ». Or, le décret approuvant le regroupement a été adopté lors d'une réunion commune des conseil d'administration des deux écoles et sans avis préalable des comités techniques paritaires.

M.Danthony forme donc un recours pour excès de pouvoir devant le Conseil d'État, invoquant un moyen de légalité externe de vice de procédure et tendant à l'annulation de ce décret.

On peut dons se demander dans quelles mesures un vice présent dans une procédure administrative préalable est-il de nature a entacher d'irrégularité la décision administrative qui en ressort ?

Le Conseil d'État répond à cette question dans une décision de 23 décembre 2011 en dégageant le principe duquel s'inspire l'article 70 de la loi du 17 mai 2011. Ainsi, le Conseil d'État affirme qu'un « vice affectant le déroulement d'une procédure administrative préalable » tout comme « l'omission d'une procédure obligatoire, à condition qu'une telle omission n'ait pas pour effet d'affecter la compétence de l'auteur de l'acte » sera entaché d 'irrégularité si ce vice a exercé une influence quelconque sur la décision finale ou si il a privé les intéressés d'un droit. Ainsi, il convient d'exposer tout d'abord l'appréciation habituelle du vice de procédure par le juge administratif (I), puis de montrer les changements de cette appréciation du fait de l'intervention du législateur (II).

  1. L'appréciation du vice de procédure par le juge administratif avant l'arrêt Danthony

Avant l'arrêt Danthony et l'affirmation par le juge administratif du principe exposé dans l'article 70 de la loi du 17 mai 2011 par le législateur, l'appréciation du vice de procédure était emprunte d'un certain formalisme (A), ce que le législateur a donc tenté de rationaliser (B).

A. Les principes classique de l'appréciation à l'origine d'une jurisprudence incertaine

Le vice de procédure désigne le non-respect d'une règle de procédure légale qui peut remettre en cause la décision prise. L'erreur peut provenir d'une absence de signature, d'une faute de frappe ou encore de l'omission de consultation d'un avis préalable. Cependant, le vice n'entraîne pas forcement l'annulation de l'acte. En effet, la jurisprudence opère une distinction en fonction du caractère substantiel ou accessoire du vice. Le vice de procédure entraînera l'illégalité de l'acte uniquement lorsque la formalité est substantielle, c'est-à-dire lorsqu'elle est de nature à avoir influencé la décision ou lorsqu'elle porte atteinte aux intérêts des administrés. Cette distinction pour simplifier ce type de contrôle du juge administratif.

On observe cependant une limite à cette hypothèse, en effet la jurisprudence n'est pas uniforme en matière de vice de procédure. Le juge administratif a assuré que le non respect d'une consultation obligatoire entraînait l'illégalité de l'acte, puis il a admis qu’eux égards aux circonstances de l'affaire ce non-respect pouvait ne pas entraîner l'annulation.

Le législateur est donc intervenu pour unifier les principes en matière de vice de procédure.

B. L'intervention du législateur par l'article 70 de la loi du 17 mai 2011

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