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La condition de vie du gardien lui est-elle nécessaire pour bien servir la cité ?

Fiche : La condition de vie du gardien lui est-elle nécessaire pour bien servir la cité ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  6 Août 2020  •  Fiche  •  1 654 Mots (7 Pages)  •  641 Vues

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Rafaëlle Clément

Groupe : 84112

La condition de vie du gardien lui est-elle nécessaire pour bien servir la cité ?

Introduction

Après le décès tragique de son homologue Socrate, le philosophe Platon a maintenant une idée bien négative de la démocratie athénienne.  Il se met à écrire plusieurs volumes exprimant sa façon de voir les choses.  Son ouvrage le plus célèbre est La République, où il conçoit sa cité idéale, bien particulière.  Dans cette soi-disant cité, trois catégories sociales répartissent les citoyens, chacune d’elles possèdent des caractéristiques et droits divergents.  La classe ayant pour rôle de diriger la cité et qui fait vraisemblablement le plus réagir est la classe des gardiens.  La condition de vie du gardien lui est-elle nécessaire pour bien servir la cité ?  Voilà une question qui soulève multiples opinions.  Pourtant, il parait naturel et facile d’y répondre lorsque de solides arguments sont mis en place.  La condition de vie du gardien ne lui est aucunement nécessaire pour bien servir la cité.  Pour pouvoir bien répondre à cette question, il faut avoir en tête que le gardien n’avait pas accès à la propriété privée et ne pouvait pas fonder sa propre famille, pouvant ainsi, selon certains, compromettre le bien commun en utilisant son pouvoir politique.  Dans cette dissertation, nous verrons qu’en effet, le bien commun ne dépend pas des droits du gardien.  Nous répondrons à la réfutation que le droit à la famille et la propriété n’est pas trop profitable et exigent pour le gardien en démontrant ce qui est réellement bénéfique pour le bien commun de la cité.

Développement

        ARGUMENT

Avoir une famille et avoir le droit à la propriété privée ne nuit pas à l’idée du bien commun.  Il est important d’avoir en tête quelques définitions et concepts clés pour répondre à la question de départ.  « [...] la définition du bien commun ne réside pas seulement dans les objets auxquels on peut l’associer mais surtout dans la capacité collective à faire de la société un projet éthique de vivre ensemble. »[1]  Dans cette définition, on peut tenter de comprendre le point de vue de Platon.  Il ne veut surtout pas que les dirigeants de sa cité puissent nuire au vivre ensemble de la société.  Mais comment ? En ayant une famille et en possédant des biens ?  Les gardiens ont, certes, un pouvoir politique, mais ce n’est pas en ayant une famille, en faisant grandir des futurs citoyens de la société, que le bien est compromis.  Justement, à partir de la définition, si les enfants des gardiens sont élevés correctement, comme les enfants des producteurs par exemple, en quoi un danger potentiel est présent ?  Les producteurs ont droit à la famille et cela ne les empêche pas de faire leur devoir de production.  En quoi cela est différent chez les gardiens ?  C’est la même chose pour la possession de biens.  Avoir accès à des objets ne pourrait pas nuire au travail des gardiens et donc nuire à la cité, puisque ce travail leur permet de posséder ces biens.  C’est donc peut-être un signe que le travail a été bien fait.  Le travail de direction peut être fait sans que le bien de la cité soit mis en péril.  Pour appuyer ces éléments, prenons un exemple afin de bien illustrer la situation.  Puisque Platon défend un mode de vie communiste chez les gardiens (et qu’il trouve que ces conditions de vie sont nécessaires), comparons la situation à celle de la Russie d’aujourd’hui.  Ce pays, orienté par le régime communiste, a droit à la famille et également à la propriété privée.  Pourtant, le bien commun n’est pas compromis et même que ce pays fait partie de l’élite mondiale.  Donc, il est bien important de comprendre que les conditions de vie du gardien ne représentent pas une nécessité pour bien servir la cité.

        OBJECTION

Or, avec la possession de biens et d’une famille, le pouvoir politique des gardiens pourrait devenir trop profitable et éventuellement trop exigent quant à leur position sociale, ce qui incommoderait le service du bien commun.  En effet, Platon conçoit sa cité avec l’objectif que les vertus politiques soient suivies par toutes les classes des citoyens, ce qui n’exclue pas les gardiens, loin de là.[2]  Les gardiens sont d’ailleurs ceux qui doivent le plus suivre ces vertus afin de se concentrer sur le bien commun.  C’est pour cela que la richesse, les privilèges sociaux et le prestige doivent être à tout prix évités des gardiens, qui pourraient être obsédés de ces avantages et donc oubliés leur véritable rôle : assurer le vivre ensemble de la cité.  Avec un système de partage, les gardiens peuvent être dédiés uniquement au bien commun et à la justice en faisant preuve de sagesse.  De cette façon, toute l’idée de la volonté de posséder quelque chose est bannie, évitant ainsi toutes éventuelles disputes permettant encore une fois aux gardiens d’assurer le bien de la cité.[3]  La sagesse, une des vertus politiques les plus importantes, peut être préservée en évitant tout type d’excès.  C’est la même situation pour la famille.  Il est nécessaire que les enfants soient retirés de leurs parents, dès la naissance, pour que ces parents gardiens continuent de mettre corps et âme dans leur fonction.  Par exemple, si l’on prend une famille de deux gardiens qui ont trois enfants de très bas âge.  La mère doit s’occuper de ses jeunes enfants afin que leur éducation soit adéquate et, tout simplement, elle doit s’occuper de leurs besoins de base donc se nourrir, se laver, etc.  Nous savons qu’avoir des enfants représente une tâche assez lourde pour les parents et que ceux-ci peuvent éprouver de la fatigue, notamment dans leur travail.  C’est à ce moment précis que le rôle du gardien est compromis.  Il ne peut plus être dévoué au bien commun puisque d’autres problèmes le tracassent, autrement dit, il a la tête ailleurs.  Comme si ce n’était pas assez, on rajoute à cela tous les biens qui sont à payer.  Les parents doivent, en plus de veiller sur leurs enfants, payer toutes les dépenses connexes et également payer la demeure dans laquelle ils résident.  Tout cela combiné ensemble donne comme résultat que les gardiens n’assurent plus le bien commun de la cité.  C’est pour toutes ces raisons que les conditions de vie du gardien lui sont nécessaires pour bien servir la cité.

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