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Si Le désir Est Impossible à Assouvir, Comment Connaîtrions-nous Le Bonheur ?

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Par   •  13 Mai 2013  •  1 635 Mots (7 Pages)  •  1 188 Vues

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"Malheur à celui qui n’a plus rien à désirer !" disait Jean-Jacques Rousseau. Lorsque l’on est à la recherche d’un objet, matériel ou moral, et que l’on imagine être source de plaisir et de satisfaction, on parle communément d’un désir. Celui-ci est le plus souvent distingué du besoin, qui est nécessaire à la survie et la conservation de l’organisme, alors que le désir est plus superflu. Il est le propre de l’homme, et lié à une envie, l’attente, un souhait d’existence ou d’une réalité, matérielle ou immatérielle. Mais le désir est en effet plus facilement définissable que le bonheur. Contrairement au désir, ce dernier suppose une certaine durée. Il peut être envisagé comme un état de plénitude, de satisfaction totale, où corps et âme ne seraient pas troublés. "Il n’y a qu’une erreur innée : celle qui consiste à croire que nous existons pour être heureux", voilà ce que pensait le philosophe Schopenhauer. En effet, le bonheur est souvent défini comme étant la fin la plus haute, la plus ultime d’une vie humaine. Au sens commun, il s’agit d’un assouvissement intégral de nos besoins et désirs, il est ce qui nous comble. Ceci est ce que nous avons tendance à penser ; que le bonheur est un état de satisfaction totale, que nous le trouvons lorsque tous nos désirs sont accomplis.

Mais dès lors ne faut-il pas revoir cette définition : on en vient en effet à se demander si nous pouvons vraiment satisfaire tous nos désirs, et si cela est réellement ce qu’il faut faire pour être heureux.

Faut-il renoncer à ses désirs pour atteindre le bonheur ? Ou bien est-il vraiment indispensable de les satisfaire ? Peut-être nécessitent-ils simplement une certaine maîtrise ?

Il est premièrement possible de concevoir le désir comme étant une source de malheur pour l’homme. Il peut impliquer le manque et la souffrance, et comme l’explique Platon, satisfaire un désir n’enlève pas le manque, bien au contraire : une fois qu’un désir est satisfait, un autre renaît aussitôt, créant une boucle infinie. Selon Schopenhauer, « le désir, de sa nature, est souffrance ; la satisfaction engendre bien vite la satiété ». Pour lui, la satisfaction totale des désirs n’est pas synonyme de plénitude ou de tranquillité car une telle satisfaction conduit à l’ennui, la nostalgie du désir, et par conséquent à la souffrance. Les hommes ne cessent de passer du désir à l’ennui et de l’ennui au désir sans jamais accéder au bonheur, se faisant introuvable dans cette instabilité et ce mouvement sans fin. La seule solution pour eux serait donc de supprimer tous leurs désirs. La différence avec Schopenhauer est que pour ce philosophe « des malheurs évités le bonheur se compose ». Il veut donc dire que le bonheur réside dans la tentative d’éviter le plus de malheurs possibles plutôt que dans l’accomplissement de nos désirs. Ce n’est qu’ainsi que l’homme réussira et ne mènera pas une existence malheureuse. L’idée est donc d’éviter le désir car celui-ci conduit soit au manque –et ainsi à la souffrance puisqu’insatisfait- soit à l’ennui lorsqu’il a été réalisé. D’après Schopenhauer, l’homme serait donc condamné « à osciller entre la souffrance et l’ennui ». Si l’on suit cette thèse, ceci nous oblige donc à renoncer aux désirs et plaisirs car ils sont très souvent source de malheur.

Tout comme le pessimisme, le christianisme traduit aussi efficacement la nécessité de renoncer à tous ses désirs pour connaître le bonheur. Celui-ci réprime en effet les désirs, non parce qu’ils sont souffrance, mais car il est péché. Mais l’idée reste tout de même que renoncer au désir pourra nous faire parvenir au paradis ; le bonheur est en partie illusoire et le seul qui soit parfait, cette béatitude, serait celle promise par Dieu. De ce fait, les hommes dits malheureux sur terre, les pauvres, seraient en fait heureux car le Royaume de Dieu leur est réservé. La philosophie bouddhiste se rapproche également de la thèse de Schopenhauer. En effet, pour eux la vie est essentiellement faite de souffrance et même si nous avons l’espoir d’arriver un jour au bonheur par la satisfaction de tous nos désirs, il ne s’agit que d’une vaine illusion. Il faut donc échapper à la souffrance. Et là solution pour cela est donc la suppression de nos désirs, y compris le fondamental désir d’être heureux. Ceux qui y parviennent seront délivrés du désir et donc de la souffrance.

Mais il existe également des doctrines telles que l’hédonisme, selon laquelle on ne peut connaître le bonheur sans assouvir nos désirs. L’hédoniste considère que le plaisir est la première des valeurs humaines, voire la seule. Certains pensent que ceci pourrait entraîner un certain immoralisme, car pour eux, une vie de plaisir même honteuse ou obscène serait heureuse. Mais si nos désirs sont les moteurs de notre existence, alors ils sont aussi ce qui peut lui donner sens.

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