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Peut-on être l’esclave d’un désir ?

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Par   •  18 Décembre 2019  •  Dissertation  •  3 487 Mots (14 Pages)  •  470 Vues

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Colle n°1 : peut-on être l’esclave d’un désir ?

Introduction :

Dans le comte de Monte-cristo de A.DUMAS, Edmond Dantès, le personnage principal, a été accusé à tort de conspiration bonapartiste, et ira en prison, prison de laquelle il ne sortira qu’en s’évadant après 14 ans. Il est obsédé par le fait de se venger méthodiquement de ceux qui l’ont accusé à tort et fait emprisonner. Toutes ses actions, toutes ses réflexions depuis son emprisonnement, sont tournées vers la vengeance. Cette vengeance l’obsède si bien qu’elle devient son seul but. Mais une fois sa vengeance assouvit, il finit par se torturer sur le droit de se faire justice lui-même et de se substituer à la loi divine. Edmond Dantès a-t-il été l’esclave de son désir de vengeance ? En effet ce désir de vengeance est-il sa volonté propre afin de réaliser d’apaiser son âme et sa conscience ou bien un désir qui l’anime autant qu’il le consume, le conduit dans tous ses actes et l’enchaine sous son emprise ?

Peut-on alors être l’esclave d’un désir ?

        Le sujet propose une véritable contradiction puisque le verbe pouvoir souligne une action qui dépend d’une volonté, d’une capacité à faire quelque chose là où le mot esclave va à l’inverse de cette définition puisqu’un esclave n’a aucun contrôle sur ses actions il doit obéir à son maître sans jamais rien redire. Ainsi on pourrait éclaircir cette contradiction en expliquant que parfois le rapport maitre esclave est ambiguë et ainsi on ne peut vraiment définir qui est le maître et qui est l’esclave, car il serait possible d’être un esclave sans même le savoir. L’utilisation de l’article indéfini « un désir » n’est pas anodine non plus. En effet cela signifierait que l’on puisse être l’esclave d’un seul désir, mais qu’on puisse en maîtriser ou du moins échapper à d’autres, et donc qu’il puisse exister une forme de hiérarchisation des désirs. Mais cela signifie aussi que ce désir n’est pas forcément le nôtre et que l’on pourrait alors être esclave d’un désir d’autrui. Ainsi nous vient spontanément l’idée que l’Homme s’il peut être esclave d’un désir pourrait aussi s’en détacher à travers certains procédés. Or, on définit le désir comme une tendance consciente et spontanée vers un objet connue ou inconnu. Ainsi le fait d’être esclave d’un désir sous entendrait qu’on ne peut pas s’en libérer donc que ce désir est irréalisable.

Il semblerait donc que le désir soit une action spontanée qui dépende de ma propre volonté, en dans ce sens il serait difficile d’en être l’esclave. Cependant l’Homme n’agit pas toujours en pleine conscience de l’origine de ses actions et en cela il pourrait être dépassé par un désir qui ferait alors de lui, d’une manière implicite, son esclave. L’homme qui chercherait alors à se libérer des chaînes d’un désir ne verrait s’offrir à lui que l’évasion par l’art.

        Un désir peut-il avoir une influence telle sur nous qu’il nous enchaîne et prend le pas sur notre volonté ?

        Nous verrons d’abord que l’ON POURRAIT PENSER QU’un seul désir ne peut pas nous contrôler en tant que le désir nous est inhérent et qu’il est puissance d’affirmation de nous même et non de soumission, MAIS nous verrons ensuite qu’un désir peut devenir une puissance d’affirmation d’autrui sur nous et peut avoir un si grand pouvoir sur nous qu’il nous obsède, devient puissance de soumission de nous sur nous-même, AINSI nous verrons finalement que l’art est le moyen de reprendre le contrôle sur un désir, de redevenir le maître et non l’esclave, de le réaliser et de se réaliser.

  1. On POURRAIT PENSER QU’un seul désir ne peut pas nous contrôler en tant que le désir nous est inhérent et qu’il est puissance d’affirmation de nous-même et non de soumission …
  1. Le désir comme propre de l’Homme et émanation de sa volonté

En effet, l’Homme est le seul être de désir, un animal ne fait que répondre à ses besoins mais ne désire pas, puisqu’il n’a pas conscience de lui-même. C’est l’animal machine de DESCARTES. Le désir est donc propre à l’Homme. le désir comme définit plus haut est une action consciente qui tends vers un objet connu ou non. Sa réalisation dépend donc de ma capacité à le réalisé ou non. Si certains désirs peuvent se réaliser très facilement, comme le désir de manger un burger ou encore le désir de posséder le dernier téléphone, d’autres sont bien plus dur à réaliser en tant qu’ils n’ont pas une finalité précise. Par exemple, le désir de gloire ou de puissance, n’ont pas vraiment d’objet précis. Quand serais-je assez riche, assez connu, assez puissant et influent pour satisfaire ce désir ? le désir de richesses peut être aussi bien celui de gagner un salaire confortable de 5000€ par mois comme il peut être celui d’être l’Homme le plus riche du monde. Or l’un est bien plus facilement atteignable que l’autre. Pourtant le désir de gloire ou encore de richesse dépend de ma propre volonté à le réalisé, c’est une envie qui m’anime, qui me motive à réaliser certaines actions et pas d’autres. Ainsi je vois ces désirs comme un moteur de ma motivation de ma volonté, qui me pousse à me dépasser. Je ne peux alors pas en être esclave puisque je décide de les réaliser ou non, d’y mettre ma volonté ou non. Le désir est alors affirmation de moi-même, en effet atteindre un désir est un sentiment de satisfaction, de plénitude, qui traduit les efforts que j’ai mis en œuvre pour l’atteindre. Je réaffirme ma volonté en les réalisant et j’y vois une certaine satisfaction. Plus encore sans désir je me sentirais las, un désir me donne un but, me motive à entreprendre certaines actions. Le fait même de désirer traduit la vie, les personnes d’un âge proches de la mort n’ont plus de désirs et sont souvent las, presque pressé de partir car l’ennui les gagnent. Désirer c’est donc vivre et m’affirmer. Dans Phèdre de RACINE, Phèdre n’existe qu’à travers son désir, il est la seule chose qui l’anime, plus encore on voit qu’elle en vient à désirer pour le plaisir même de désirer. La pièce en elle-même n’existerait pas sans le désir qui en est le point central.

  1. Un désir comme affirmation de moi sur autrui

Mais à travers mon désir je peux aussi dominer autrui. L’Homme est selon Aristote un animal politique, en tant qu’il est fait pour vivre en société. Le désir existe en tant qu’il est confrontation avec autrui, le désir est intersubjectif. Autrui m’influence dans mes désirs et je désir influencer autrui. Ainsi dans le GORGIAS polos explique que le tyran est le plus heureux de tous les hommes car en tant qu’il domine autrui, il peut réaliser tous ses désirs, mais il entraine aussi l’admiration et l’envie d’autrui qui désirerait être à sa place. De la même façon le désir de Phèdre dans la pièce de RACINE est si fort qu’il influence le monde qui l’entoure, car non seulement c’est son désir qui amène à la mort d’Hyppolite, mais que son désir est au cœur de l’intrigue de la pièce.

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