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Le bonheur Hobbes et Aristote

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Par   •  6 Avril 2022  •  Analyse sectorielle  •  1 519 Mots (7 Pages)  •  330 Vues

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Le bonheur Hobbes et Aristote

Nous devons considérer que la félicité en cette vie ne consiste pas dans le repos d’une âme satisfaite. En effet, il n’existe rien de tel que cette finis ultimus (fin dernière) ou ce summum bonum (bien suprême), comme on le dit dans les livres de la morale vieillie des philosophes. Nul ne peut vivre non plus si ses désirs touchent à leur fin, non plus que si ses sensations et son imagination s’arrêtent. La félicité est une progression ininterrompue du désir allant d’un objet à un autre, de telle sorte que parvenir au premier n’est jamais que la voie menant au second. La cause en est que l’objet du désir d’un humain n’est pas de jouir une fois seulement, et pendant un instant, mais de ménager pour toujours la voie de son désir futur. Et donc, les actions volontaires et les penchants de tous les humains ne visent pas seulement à procurer une vie heureuse, mais encore à la garantir ; et ils diffèrent seulement dans la voie qu’ils suivent. Ce qui provient pour une part de la diversité des passions existant chez diverses personnes et, pour une autre part, de la différence de connaissance ou d’opinion que chacun a des causes produisant l’effet désiré.

C’est pourquoi je place au premier rang, à titre de penchant universel de tout le genre humain, un désir inquiet d’acquérir puissance après puissance, désir qui ne cesse seulement qu’à la mort. Et la cause de cela n’est pas toujours que l’on espère une jouissance plus grande que celle qu’on vient déjà d’atteindre, ou qu’on ne peut se contenter d’une faible puissance, mais qu’on ne peut garantir la puissance et les moyens de vivre bien dont on dispose dans le présent, sans en acquérir plus.

HOBBES Léviathan, chapitre 11

Questions (temps indicatif du devoir 2 heures. 4 pages maximum)

I. Compréhension générale du texte

1) Quelle est la thèse principale du texte concernant le bonheur ? (2 points)

« La félicité est une progression ininterrompue du désir allant d’un objet à un autre. »

2) Comment cette thèse est-elle justifiée ? (3 points)

Selon Hobbes, il n’existe pas de fin dernière, un seul objectif après lequel le bonheur suprême est atteint. L'Homme qui n'a plus de désirs ne serait pas plus capable de vivre comme celui qui a cessé d'avoir la faculté de sensation et d’imagination. Les désirs donnent un but à la vie, c’est notre force motrice, quand l'on n'a plus de désir, on n'a plus l’envie de vivre. Pour Hobbes, nous sommes des êtres de désir, le bonheur c’est de pouvoir désirer. L'Homme est toujours insatisfait et en veut toujours plus. Une fois qu'il a satisfait son désir, il a eu une part de bonheur. Cependant, le bonheur est éphémère et l'homme veut vivre cet état le plus longtemps possible. Le bonheur est un état lié à la satisfaction d'un de nos désirs, il nous assure la sécurité pour nos prochains désirs. Les actions qui garantissent la sécurité ont une nature différente chez chacun d'entre nous. Elles varient selon notre culture, nos expériences et notre enseignement.

Pour Hobbes, le désir est le désir non pas seulement du plaisir, mais du sentiment de puissance qui nous assure la poursuite de nos désirs. Il nous permet de garantir l'accès au plaisir, qui doit être infini pour que le désir de vivre soit possible. On consacre toute énergie non pas au plaisir, mais à la préparation de la condition du plaisir - la sécurité. Le pouvoir n'est pas non plus un but en soi, mais bien un besoin de sécurité pour lutter contre la précarité.

3) En quoi cette thèse s’oppose-t-elle à « la morale vieillie des philosophes » ? Développer en

mobilisant notamment votre connaissance de l’Ethique à Nicomaque. (3 points)

Pour Aristote, tous ce qu’on fait tant en vue du bien, toutes investigations, toutes recherches, toutes actions en général tend vers le bien. Les actions ont leurs télos, c’est-à-dire une fin à réussir la vie et d’être heureux. Le mot télos représente le but, l’accomplissement, le sens de l’existence humaine, c’est-à-dire la fin ultime. L’humain qui a juste le but de devenir riche, sa vie n’a aucun sens. La vie doit être basé sur l’honneur fondé sur la vertu et l’activité politique. La phronesis est décrite par Aristote comme une sorte de nous, d’intelligence intuitive, à l’œuvre précisément dans l’appréhension du particulier, en l’occurrence des actes à accomplir. Il distingue les vertus intellectuelles - sagesse, intelligence, prudence, qui se rapportent à la partie rationnelle de l’âme, et les vertus morales, qui relèvent de sa partie irrationnelle. Les vertus morales constituent une forme particulière de disposition, c’est-à-dire une manière d’être stable, acquise par l’éducation au moyen de l’habitude. La vertu suppose à la fois une disposition permanente et stable. Mais pour lui, un choix est mi-volontaire – mi-involontaire.

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