La limitation de nos désirs nous frustre, alors, comment atteindre le bonheur ?

Communément, le bonheur semble consister à la satisfaction de nos désirs, en effet la réalisation de nos désirs mènerait à notre épanouissement. Mais la mise en œuvre de nos désirs ne mène pas toujours à notre bien-être mais peut nous frustrer. Est ce que la réalisation de nos désirs nous permet réellement d’atteindre l’état de bonheur ? Tout compte fait, il faudrait limiter nos désirs afin de mener à notre bonheur. Cependant la restriction de nos désirs par la raison conduit à un état de manque. La limitation de nos désirs nous frustre, alors, comment atteindre le bonheur ?

D’un côté il faudrait satisfaire tous nos désirs, et de l’autre les limiter. Ainsi on se demande comment parvenir au bonheur ?

Nous verrons d’abord que le bonheur paraît reposer sur la concrétisation de nos désirs puis que la restriction de ceux-ci permettrait de s’approcher du bonheur.

L’Homme cherche à satisfaire tous ses désirs car il pense ainsi parvenir au bonheur. C’est pourquoi l’individu ressent un sentiment de manque qu’il souhaite combler. On ressent une privation et une certaine douleur quand il est impossible de réaliser ce désir, qui devient un certain besoin psychologique. Ne pas satisfaire nos désirs nous conduit à un état de manque qui nous empêche de parvenir à la plénitude. Calliclès, pense qu’une vie agréable serait une vie pleine de désirs, il faudrait donc vivre en assouvissant tous ses désirs et se plier à ses passions plutôt que de les réprimer. Calliclès propose un hédonisme pur selon lequel il faudrait maximiser les plaisirs et pratiquer une vie licencieuse. L’Homme est un être animé par ses désirs, parfois impossibles mais qui permettent une certaine progression. Cependant, le désir est une force en mouvement et qui est en cesse renouvelé. La satisfaction totale de tous nos désirs est impossible car elle suppose une quête infinie provoquant le malheur.

On s’aperçoit aussi que certains plaisirs sont néfastes car ils nous assouvissent sur le moment puis augmentent notre douleur. Ainsi on voit bien qu’il ne faut pas satisfaire tous nos désirs mais plutôt les trier et les choisir. Par conséquent, Epicure crée un eudémonisme hédoniste, philosophie selon laquelle le bonheur ne passe pas par une vie licencieuse, justement il faut sélectionner et opter pour certains désirs. En limitant les désirs, la souffrance est aussi limitée, c’est pourquoi l’âme et le corps peuvent parvenir à la tranquillité. Dans sa réflexion, Epicure classe les différents types de désirs. Il distingue trois genre de désir : les désirs naturels et nécessaires à la vie, les désirs naturels mais non-nécessaires et enfin les désirs non naturels et non nécessaires. Dans l’idéal, Epicure préconise de suivre les désirs naturels et nécessaires. Cela correspond à une vie sans excès ni démesure qui se réduit aux besoins vitaux et indispensables. Toutefois est ce qu’une vie modérée et contrôlée vaut la peine d’être vécue ?

...