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L'imagination et le bonheur

Dissertation : L'imagination et le bonheur. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  12 Mars 2019  •  Dissertation  •  1 214 Mots (5 Pages)  •  3 075 Vues

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Commentaire de texte - Philosophie

        L'imagination est la faculté de pouvoir se représenter une image qui ne correspond pas forcément à la réalité, autrement dit, c'est l'aptitude à représenter ce qui est absent et qui ne correspond à rien dans le monde réel. Ainsi, le rêveur peut déformer ces images afin de se satisfaire, d'être heureux. Rousseau, dans son œuvre Emile a écrit un extrait sur son point de vue et utilise l'imagination pour déterminer si celle-ci nous permet d'être heureux. Mais nous pouvons nous poser la question suivante, l'imagination n'est-elle pas juste un idéal irréalisable qui nous apporterait aucun bonheur ? Dans un premier temps nous verrons que l'imagination est un objet qui apporte du malheur, de la frustration et qui éloigne l'homme de son idéal, puis, dans un second temps nous étudierons l'homme idéal selon Rousseau.

        Rousseau commence sa première phrase en nous parlant de l'imagination, la faculté de présenter ce qui est absent, ce qui n'a donc aucune place dans le monde réel. Il est très affirmatif et veut montrer que c'est à cause de l'imagination que nos désirs sont excités et nourrit. Il nous dit aussi que l'imagination permet de rendre plus important, pour nous les hommes, la détermination de ce qui est possible, en effet, plus on étend nos possibilités et moins il y aura de choses qui nous paraîtront impossibles. Ainsi, cela revient à se livrer aux illusions, qui sont agréables ou qui auront comme conséquence la peur. Par conséquent, l'imagination va exciter, rendre plus fort le désir et plus intense, mais elle va également le nourrir en empêchant que les autres désirs ne disparaissent et ainsi stimuler l'espoir de les satisfaire.

Mais l'objet du désir, la chose tellement convoitée "qui paraissait d'abord sous la main" ; Rousseau veut dire que l'objet qui était tout d'abord à porter de main, accessible dans le monde réel, peut très vite devenir comme un mirage et s'envoler dès que l'on s'en approche, donc l'objet qui était a porté de main avant va devenir le fruit de l'imagination et va devenir absent du monde réel. Ainsi, c'est comme si l'on courait après le bonheur que va nous procurer cet objet mais que celui-ci ne cesse de reculer ou de s'évanouir, on va alors continuer de courir mais il va s'éloigner de plus en plus, comme un horizon ; et quand on croit l'avoir atteint il va se transformer en un objet tout aussi désirable. Par "Ne voyant plus le pays déjà parcouru", Rousseau veut parler du chemin déjà parcouru mais qui n'a servi à rien et que l'on ne regarde plus car nous l'avons parcouru en vain, et l'imagination étant un monde infini, ce chemin ne cesse de grandir et s'étend sans cesse. Donc on s'épuise dans la poursuite des plaisirs et d'un bonheur que l’on n’atteint jamais et plus nous avançons, moins nous sommes heureux. On peut alors en déduire que Rousseau voit le rêve comme un objet de frustration et de malheur qui permet juste d'imaginer un idéal inexistant dans la réalité.

        A la ligne 6, Rousseau nous parle de l'homme qui est resté près de sa "condition naturelle", par le biais de cette phrase et de ce terme, nous comprenons que pour Rousseau l'homme ne doit pas s'égarer dans l'imagination de choses irréelles, il doit ainsi rester le plus possible les pieds sur terre et doit se contenter de désirs simples, qui sont possibles et réalisables dans le monde réel. Il nous dit ensuite que plus la distance entre ce qu'il imagine et ce qu'il désir sera petite, plus l'homme sera heureux car il aura moins de chemin à parcourir; de ce que l'homme imagine à ce qu'il désire, il n'y a qu'un pas. Rousseau nous dit ainsi qu’un homme dépourvu de tout sera riche dans la simplicité naturelle, puisque que pour lui la richesse consiste à se contenter de ce qu'il a et de ne pas désirer l'impossible, car la "misère" ne trouve pas son origine dans le manque de certaines choses, mais a son origine dans le manque éprouvé de choses qui seront impossible à atteindre. On peut alors comparer la solution que préconise Rousseau à l'épicurisme. Pour Epicure, il faut fixer des limites au désir plutôt que de laisser libre court à tous nos désirs, ainsi grâce à la raison il faut se fixer des limites afin de ne pas désirer des choses impossibles à atteindre et par conséquent commencer à ressentir un manque qui va causer des troubles de l'âme ou une souffrance corporelle. Ainsi pour Epicure, pour être heureux, il faut goûter au bien être moins intense mais plus durable qu'offre l'ataraxie, c’est-à-dire la tranquillité de l'âme, et l’absence totale de trouble du corps : l’aponie.

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