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Théétète de Platon

Commentaire de texte : Théétète de Platon. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  13 Mars 2016  •  Commentaire de texte  •  2 134 Mots (9 Pages)  •  7 814 Vues

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        Le Théétète est un dialogue de Platon tel que Le Banquet ou La République. Celui-ci met en scène un jeune mathématicien, Théétète, proche de Pantagoras, discutant avec Socrate quelques jours avant son procès. C'est un dialogue sur la sagesse en tant que science et le savoir. Il peut alors faire penser à la doctrine sophiste puisque Protagoras est un sophiste. Platon va d'ailleurs en faire un dialogue entre Protagoras et Socrate. De plus, en grec, sophiste veut dire spécialiste du savoir. Théétète et Socrate recherchent une définition de la science. On peut alors retrouver trois mouvements dans ce dialogue qui correspondent aux trois définitions de la science par Théétète : « La science, c'est la sensation », « La science, c'est l'opinion vraie » et « La science vraie accompagnée d'une définition ». Grâce à ce dialogue et à ces deux personnages qu'il met en scène, Platon veut démonter l'importance des Formes puisqu'il affirme que sans elles la science serait impossible puisqu'il n'y aurait pas de matières sur lesquelles réfléchir. La dialectique serait alors négative et donc réfutative et la philosophie ne pourrait pas réfléchir sur ce qu'est la science. Cet extrait du Théétète se trouve à la première définition de la science. Ce dernier va être aidé par Socrate pour trouver petit-à-petit l’élément corrélatif entre toutes ces sensations qui dans un sens convergent, certes, mais qui sont aussi différentes. Ce texte soulève plusieurs questions. Peut-on vraiment dire que la science est la sensation ? Pourquoi peut-on dire que les sensations sont multiples mais l'âme unique ? Quel est le moyen qui permet de corréler toutes ces sensations ? Un organe spécial … qui serait l'âme ? Nous sommes ici en présence de la première définition que donne Théétète à la science : « La science, c'est la sensation ». Cependant, Socrate va le contrer en lui expliquant qu'il y a lien unique entre toutes ces sensations. Jusqu'à obtenir une théorie de Théétète sur ce que pourrait être ce lien unique.

        Dans cette première partie, Socrate revoie la théorie de Théétète qui disait que « La science, c'est la sensation ». En homme pédagogue, le philosophe va revoir la thèse du mathématicien en introduisant l'idée que les yeux sont en réalité un moyen et que les sensations multiples font partie d'une âme unique.

        Socrate commence par évoquer les sens avec des exemples très simples. Mais par la formulation de la question, on comprend que Socrate ne va pas s'arrêter là, mais va utiliser cet exemple des yeux et des oreilles pour voir le blanc et le noir et pour entendre l'aigu et le grave. Il prend également à chaque fois, deux choses qui sont opposées mais qui correspondent au même sens. Par exemple, le blanc s'oppose au noir et l'aigu s'oppose au grave mais pourtant ils font chacun par pair partie du même sens. Mais pour Socrate, ceci est un raccourci et c'est « digne d'un homme libre ». C'est plutôt un point positif. Un roturier est quelqu'un qui n'a rien de noble donc quand Socrate dit « n'a, en général, rien de roturier » est en fait à prendre à l'envers et c'est en réalité quelque chose de noble. Au contraire, un roturier qui ne serait pas un homme libre ne ferait pas ce raccourci. On peut voir ensuite que Socrate est très pédagogue avec Théétète et va ensuite lui expliquer ce qui est « défectueux » dans son analyse et donc ce qui présente un défaut et où il manque des conditions essentielles. Avec le verbe « réfléchis », il pousse Théétète à se remettre en question : il faut qu'il réfléchisse sur ce qui manque à son analyse pour qu'elle soit complète et au niveau d'un homme digne. Socrate interroge ensuite Thééhète pour savoir comment nous voyons : les yeux sont-ils un fait de ce que nous voyons ou alors un moyen pour voir le réel ? Théétète répond que c'est un moyen mais rajoute un mot que Socrate n'avait pas employé : les sensations. On rejoint alors sa première définition comme quoi « La science, c'est la sensation ». Dans un sens simple, la sensation est une réaction du corps en réponse à une stimulation physique, qu'elle soit interne ou externe. La sensation peut être physique, douleur par exemple, ou psychologique, angoisse, stress, ou encore peur. C'est aussi la perception que l'on peut avoir. Ce qui est juste puisqu'une sensation est une perception propre à chacun. Elle ne sera pas la même pour chaque individu mais cela ne voudra pas dire qu'une est vraie et que toutes les autres sont fausses. Le réel tient du domaine sensible. Il y a donc pleins de perceptions du réel. Pour Socrate, ce serait étrange d'avoir une multitude de sensations en nous. Ce qui peut être contestable puisque l'Homme a forcément une multitude de sensations qui correspondent chacune à un événement. Certes, un Homme ne peut pas contenir de façon pluriel une même sensation. Il est aussi intéressant de remarquer la comparaison que fait Socrate entre le corps humain et les chevaux de bois. Le corps est alors juste une matière mais ce qui compte est l'âme. L'apparence est donc sans grand intérêt. Il fait aussi une contradiction entre la pluralité des sensations mais l'unicité de l'âme. Cette dernière est alors complexe. Les « sensations convergent », elles ont alors toutes un lien entre elles. Chaque sensation est liée, elles sont entremêlées. Socrate ajoute que ce sont des instruments qui nous permettent de percevoir le sensible. Deux choses sont importantes ici. Dans un premier temps, les sensations sont des instruments et donc des choses qui sont presque matériels mais qui ne possèdent, cependant, pas de corps. Dans un deuxième temps, ces sensations servent à percevoir les sensibles. Les sensibles étant ce qui composent le réel. Ce qui rejoint l'idée développée précédemment sur la première apparition du mot « sensations » dans le texte. Théétète trouve cette explication déjà plus juste que celle formulée par lui-même au début. On a alors une première évolution dans le texte.

        Socrate conclue donc à la fin de cette partie que les sensations sont multiples et permettent de percevoir le réel grâce à l'unicité de l'âme qui se sert de moyens comme les yeux ou les oreilles qui sont les exemples donnés par le philosophe mais cela peut être aussi les autres organes qui participent au sens.

        Socrate utilise ensuite un mot fort qui est le « pouvoir ». Pour lui, il y aurait un moyen unique qui nous permettrait à travers le moyen des yeux de distinguer des teintes opposées entre le noir et le blanc. Étant donné que la seule unicité évoquée précédemment est l'âme, on peut alors se demander si ce n'est pas l'âme selon Socrate qui permet de discerner le monde sensible et donc le réel.

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