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Platon Et La Question De Verité

Dissertation : Platon Et La Question De Verité. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  22 Avril 2012  •  8 074 Mots (33 Pages)  •  2 764 Vues

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Approcher le problème de la vérité suppose en premier lieu de briser l’identification « non philosophique » entre vérité et réalité. Nous avons tendance à juger que ce qui est vrai est ce qui est réel. Pourtant, on ne peut qu’admettre la différence suivante : supposons que je regarde le soleil, je dirai sans hésitation qu’il est réel ; mais quel sens y aurait-il à dire que le soleil est vrai ? Lorsque j’affirme que quelque chose est réel, je ne fais rien d’autre que reconnaître son existence. La vérité semble exiger autre chose qu’une telle reconnaissance. Dans notre exemple, ce n’est pas le soleil lui-même qui peut être dit vrai ou faux mais notre représentation ou notre jugement : si je dis « cela est le soleil » en désignant la lune, alors mon affirmation sera fausse tandis que si je désigne le soleil elle sera vraie. La distinction de la vérité et de la réalité se dévoile encore si l’on reprend un exemple de Descartes : en effet, nous pouvons avoir en notre esprit des représentations qui ne sont qu’imaginaires (ex : la représentation d’une Chimère) donc fausses car ne renvoyant à rien d’existant en dehors d’elles, et qui pourtant ont une certaine réalité en tant qu’elles sont bien des choses dans notre esprit. Ayant ainsi explicité la différence de la vérité et de la réalité, il n’en faut pas pour autant conclure que ces deux concepts sont sans rapports aucun. C’est même autour de la question de ces rapports que s’affrontent les différentes conceptions de la vérité. On peut en effet prendre comme critère de vérité d’un jugement sa conformité avec la réalité. C’est la thèse de lavérité-correspondance. Inversement, on peut penser que la vérité se définit avant tout par la cohérence de la pensée avec elle-même, l’accord qu’elle manifeste entre ses différentes assertions. Étant donné notamment l’abîme ontologique qui sépare une idée d’une chose, la conformité du rapport de la pensée à la réalité ne peut être évalué immédiatement. C’est la thèse de la vérité-cohérence. Les différentes théories de la vérité que nous allons à présent exposer se distribuent assez bien autour de ces deux pôles sans toutefois s’y réduire dans la mesure où elles fournissent chacune des contributions originales qui ne se laisse enfermer dans aucun modèle prédéfini.

Débutons en exposant la conception métaphysique (dogmatique) de la vérité, dont il faut reconnaître qu’elle n’est pas étrangère à la diffusion de la confusion de la vérité et de la réalité. En effet, Platon pense la vérité comme indépendante de la pensée et du discours. Il y a selon lui une réalité vraie qui ne s’oppose pas tant à une « réalité fausse » qu’à une réalité dégradée et aux apparences qui la constituent. Le monde sensible, auquel nous sommes attachés en raison de notre corporéité, est un monde ayant un faible degré de réalité en ce sens qu’il est peuplé de copies des Idées intelligibles. Or ce sont bien ces dernières qui constituent la vérité et cette vérité n’est pas une propriété de la pensée mais bien un autre être, un autre monde, le monde des Idées. Chez Platon, la vérité ne s’accorde pas simplement avec la réalité, c’est elle-même qui est érigée en réalité, absolue, immuable, éternelle. La pensée grecque du logos, en tant que désignant simultanément le discours vrai et l’être ou réalité révélé dans le discours, est à la source d’une telle identification de la vérité et de la réalité chez Platon.

La vérité en tant que réalité : Platon distingue le monde sensible, monde de l’apparence, de l’illusion et le monde des Idées intelligibles, monde de la vérité. Les choses sensibles ne sont que des copies très imparfaites des Idées et en ce sens possèdent un degré moindre d’être, de réalité. La vérité est érigée en réalité.

Platon et la vérité comme absolue, comme participation à l'Idée

La participation à l'Idée et l'ascension réglée vers elle définissent chez Platon la vérité et constituent le seul modèle de vie et d'existence digne de l'homme.

Cf l'allégorie de la caverne : les hommes sont semblables à des prisonniers enfermés dans une caverne et immobilisés, la figure tournée vers la paroi opposée à la lumière; sur cette paroi sont projetées les ombres d'êtres allant et venant, circulant sur une route en contre-bas. Les prisonniers prêtent à ces ombres une réalité qu'elles ne sauraient avoir. Quel est alors le chemin vers la vérité? ->la sortie du prisonnier hors de la caverne; quand il contemple non plus les reflets ou les ombres des choses, mais les choses elles-mêmes, alors il abandonne le monde des apparences pour le seul monde vrai, celui de l'Idée, de la réalité éternelle.

Approches de la Philosophie de PLATON

par Michel Liégeois

L'art du Dialogue

La Cité idéale

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II - THEORIE DE LA CONNAISSANCE

Platon a élaboré une doctrine des idées qui repose sur deux thèses majeures: la dualité de la réalité et l'immortalité de l'âme.

LA DUALlTE DE LA REALlTE

Il faut distinguer pour Platon le monde des apparences sensibles, changeant, insaisissable et en perpétuel devenir, et, au-delà, invisible, le monde intelligible, celui des Idées éternelles et immuables, qui serait le lieu du Vrai en soi. Ce monde des Idées est celui où se situent les archétypes, les modèles, c'est le monde du Bien ou de l'Etre par excellence d'où procèdent toutes choses; quant au monde sensible, voué à la finitude, il ne doit sa réalité qu'à sa participation au monde intelligible dont il est la copie, la dégradation ontologique : l'imitation ne peut avoir le même degré d'être que le modèle.

En distinguant 1a réalité telle qu'elle nous apparaît de ce qu'elle est en vérité, en postulant que tout ce qui existe dans le monde quotidien sous la modalité du paraìtre est fait à l'imitation du monde intelligible, de l'Etre en soi, Platon prétendait s'attaquer aux connaissances fondées sur la sensation et l'empirisme et opposait la stabilité du véritable savoir aux changements de l'opinion: l'homme n'est pas la mesure de toutes choses comme le prétendait le sophiste

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