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Commentaire de texte : Réflexions sur la question juive, 1946, Sartre.

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Par   •  14 Octobre 2017  •  Commentaire de texte  •  1 393 Mots (6 Pages)  •  2 789 Vues

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La recherche de la vérité a toujours été l'un des objectifs primordiaux de l'humanité. Que ce soit par les sciences ou la philosophie, de nombreux hommes ont donné leur vie à cette quête. Pourtant, à toute époque, de nombreuses personnes ont préféré le faux à la vérité, comme en témoigne l'actuel président des États-Unis, fervent climato-sceptique.

Ce paradoxe se retrouve chez Sartre, dans Réflexions sur la question juive, publié en 1946. Dans une volonté de comprendre les fondements de l'antisémitisme, Sartre en vient à se questionner ce qui pousse certains hommes à rejeter la vérité. En découle l'interrogation : « Comment peut-on choisir de raisonner faux ? ».

Pour y répondre Sartre procède en deux parties. Il définit premièrement l'homme qui a besoin du faux, en l'opposant à l'homme qui cherche la vérité. Ensuite, Sartre met en lumière la peur, qui est pour lui le fondement du rejet de la vérité, et en caractérise les différents types.

Dans un premier temps, Sartre définit deux types d'hommes, que tout oppose. Le premier est l’homme sensé. Celui-ci a une véritable volonté de trouver la vérité. Celle-ci est pour lui une quête plus importante que le bonheur même, ce qui explique que les hommes sensés puisse consacrer leur vie à la vérité. Cette quête est difficile et parfois même douloureuse, car jamais réellement achevée : « L'homme sensé cherche en gémissant ». Il subit en effet un monde en perpétuel mouvement, doit toujours se remettre en question, et ne jamais considérer les réponses qu'il obtient comme acquises. Dans cette logique, l'homme sensé ne se limite pas à de opinions, il cherche des réponses, et cela le différencie de l’homme imperméable, s'enfermant dans des idées basiques, satisfait de son ignorance.

À l'homme sensé, Sartre oppose l'homme insensé, auquel il associe le principe d’imperméabilité. Pour le philosophe, raisonner faux est pour certains une façon de se murer dans un monde sans changements, fixe. Autrement dit, un monde en mouvement, en remise en cause constante, n'est pour eux qu'insécurité. L'imperméabilité est donc une protection. C'est dans cette optique que ces hommes refusent de raisonner. Si l'on peut atteindre une forme de bonheur dans l'ignorance, pourquoi chercher plus loin ? Ainsi, l'homme insensé rejette la réflexion, la remise en question, et ce qui en découle : la vérité. Cela entraîne un rejet du monde, des opinions contraires aux siennes, ou de tout ce qui pourrait conduire à une vision opposée à celle qu'il défend. On peut parler d'une forme de lâcheté, une fuite de la réalité, dans le but de ne pas perdre un confort intérieur.

Le concept d’imperméabilité rapporte de plus à l’enfance, d'où l'emploi du terme « nostalgie ». Pour Sartre, l'enfance se caractérise par l'absence de réflexion, d’argumentation et de raison. L’enfance a donc une connotation négative : l’enfant ne raisonne, n'a pas conscience de la vérité. Il s'enferme dans un univers clos dont il pense être le centre, ce qui le coupe du monde extérieur. C'est ce que Sartre appelle l' « imperméabilité stricte ». Mais cette période est inoffensive : en grandissant, l'enfant perd sa puérilité et sa naïveté, et apprend à penser et raisonner. Le problème réside dans l’adulte qui choisit de raisonner faux, qui refuse de se séparer du cocon de l'enfance. Cette nostalgie force une régression, un retour en arrière de l'homme, qui abandonne sa volonté de raisonner, au profit du confort de l'ignorance.

Sartre utilise à propos de l'homme insensé les termes « permanence de la pierre ». En effet, on retrouve dans la pierre l’invulnérabilité, l'immobilité : l'homme imperméable n'a qu'une volonté, rester enfermé dans sa réalité, de façon à devenir insensible aux changements du monde. La façon de voir le réel n'est donc jamais modifiée, peu importe les obstacles rencontrés. L'homme insensé cherche simplement un état éternel de ce qu’il estime le bonheur, car ils ne veut pas avancer, évoluer. Le second sens que Sartre donne à la pierre est la fuite de l’esprit et de la raison dans la religion, la pierre pouvant être reliée à l’Église, donc au christianisme, et par extension n'importe quelle religion. Celles-ci proposent en effet une vision simple et permanente au monde, qui permet aux fidèles des explications du réel, sans avoir à être confronté

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