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Peut-on Penser L'humain à Partir De La Nature ?

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Par   •  11 Décembre 2012  •  2 826 Mots (12 Pages)  •  1 870 Vues

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Chapitre : Peut-on penser l'humain à partir de la nature?

Introduction :

Peut-on penser l'humain à partir de la nature? La question paraît à première vue étonnante, voir choquante. Comment pourrait-on penser l'humain, définir l'humanité en se référant à la nature alors qu'elles semblent appartenir à des sphères qui s'excluent radicalement, s'opposent et se nient?

À l'inverse nous pouvons aussi nous insurger devant pareille prétention et demander comment on pourrait espérer se passer de la nature pour penser l'homme indépendament de ses déterminations biologiques et physiques, et indépendament de ses relations avec son milieu « naturel », son environnement.

Toutefois si l'humain est pensable « à partir de la nature », peut-on poser que celle-ci le détermine de part en part? Nous devons donc établir avec précision les différents rapports que l'humain entretient avec la nature : ces rapports relèvent-ils de la continuité, de la rupture ou bien de la coexistence?

I- Continuité :

1.1. L'Intelligence humaine comme produit de l'évolution :

L'humain en tant qu'il appartient à l'espèce humaine possède les caractéristiques du vivant : il est donc soumis à la naissance et à la mort, à la croissance et à la dégénérescence (à la génération et à la corruption). Il doit se reproduire. Comme organisme, il se caractérise par l'autoconstruction, l'autoréparation.

Dans L'Évolution créatrice Bergson (1849-1941) définit l'être humain comme un animal qui a besoin de se déplacer pour se nourir : la locomotion lui est donc vitale. Il est doué d'une sensibilité et d'une conscience éveillée. Le système nerveux sert ainsi d'intermédiaire à la volition, et son degré de complexité doit être relié à l'évolution biologique qui crée sans cesse de nouvelles formes.

Parmi ces formes, l'intelligence : « notre intelligence, telle que l'évolution de la vie l'a modelé, a pour fonction essentielle d'éclairer notre conduite, de préparer notre action sur les choses, de prévoir pour une situation donnée les évènements favorables ou défavorables qui pourront s'ensuivre » (Évolution créatrice). En d'autres termes, l'intelligence a essentiellement une fonction pragmatique d'adaptation au présent, à « ce qui se fait ». C'est elle qui pourra fournir les réponses nécessaires à l'adaptation biologique de l'être humain au sein de son environnement. Or ces réponses ne sont pas stéréotypées comme celles de l'instinct animal, elles sont dans une certaine mesure libres ou plus précisément elles laissent place à un certain choix.

Cette apparition d'une liberté « pragmatique » est une modification radicale de la nature en l'homme. Au lieu d'être guidé par l'instinct, l'homme doit s'adapter à son milieu et palier à ses déficiences instinctives par l'utilisation de son intelligence. « L'intelligence, envisagée en ce qui en paraît être la démarche originelle, est la faculté de fabriquer des objets artificiels, en particulier des outils, et d'en varier indéfiniment la fabrication ». L'humain, en tant qu'homo faber, se distingue de l'animal par sa faculté d'inventer des instruments et par le fait que cette activité retentit sur lui et le complexifie. L'instinct ne spécule pas, alors que la conscience est proportionnelle à la puissance du choix car une zone de possibilités entoure l'action, déterminée par une réflexion (différente des automatismes de l'habitude).

On peut donc penser l'humain, définir l'Homme en prenant en compte les composantes naturelles de l'existence humaine, même si on voit déjà que l'Homme n'est pas que nature.

1.2. La Vanité humaine comme méconnaissance de la nature :

Toutefois on peut aussi penser que la nature permet de définir l'humanité dans son essence et qu'elle peut lui donner son propre critère canonique, c'est-à-dire la norme à partir de laquelle on pourra la connaître dans sa vérité.

Ainsi Épicure (341-270 AV-JC) affirme que la connaissance de la physique (de Phusis, nature) est la condition fondamentale de toute l'éthique. En d'autres termes que les conditions du bonheur humain sont naturellement déterminées. Sans doute la plupart des hommes sont-ils des malades mais c'est parce qu'ils ignorent la nature des choses qui pourtant les déterminent. On peut alors penser la vanité de l'homme comme méconnaissance de la nature et de sa nature. Ainsi le rôle de la philosophie consiste-t-il en une thérapeutique qui devra permettre de redécouvrir celles-ci.

L'homme est un corps vivant qui a besoin de maintenir son équilibre atomique initial. Les désirs naturels et nécessaires à la vie, à la tranquilité du corps, au bonheur pourvoient à la définition concrète de cet équilibre. La nature « juge pour nous » de ce qui lui et nous est conforme, et la sensation est critère de vérité. On comprend ainsi que le philosophe puisse écrire : « le plaisir est reconnu par nous comme le bien primitif et conforme à notre nature ». Et plus haut « le plaisir est le commencement et la fin de la vie heureuse ».

Transition : La nature du vivant est le critère de ce qui, en lui, est sa nature : ce vers quoi il doit tendre. Mais cette aspiration au plaisir caractérise toute la nature et pas l'humanité en particulier. L'humain, s'il est pensable de manière partielle à partir de la nature, c'est-à-dire en tant qu'il lui appartient, ne saurait pourtant être réduit à cette détermination. De plus, la question se pose de savoir si toute définition de la nature n'est pas culturelle. Peut-on cependant penser que c'est la nature qui détermine l'humanité à être autre que naturel comme l'affirme Bergson, ou bien est-il nécessaire de faire appel à un autre principe?

II- La Culture comme rupture avec la Nature :

2.1. Généalogie de la culture :

Nietzsche montre dans la Généalogie de la morale que l'humain se définit à partir de la nature ( « l'animal homme » ) comme dépassement et altération de la nature. L'humanité se caractérise notamment par l'apparition et le développement de la « mauvaise conscience ». C'est

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