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Les Misérables

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Par   •  9 Mai 2013  •  1 713 Mots (7 Pages)  •  548 Vues

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Deuxième fils de la princesse du BrésilN 1 et de son oncle et époux l'infant Pierre de Portugal, le prince Jean voit le jour le 13 mai 1767, sous le règne de son grand-père, le roi Joseph Ier de Portugal. Il a seulement dix ans lorsque ce dernier meurt et que ses parents accèdent au trône, sous le nom de Marie Ire et de Pierre III de Portugal (1777)1.

Le prince Jean passe une enfance discrète dans l'ombre de son frère aîné, le nouveau prince du Brésil. Pendant longtemps, les historiens ont considéré qu'il avait reçu une éducation médiocre mais, d'après ses biographes Jorge Pedreira et Fernando Costa, de nombreux indices laissent penser qu'elle a été en réalité tout aussi rigoureuse que celle réservée à l'héritier du trône. Il existe, malgré tout, très peu d'informations concernant la jeunesse du prince et l'un des rares portraits de lui qui nous soit parvenu, celui dressé par un ambassadeur de France, nous le dépeint comme une personne hésitante et peu brillante1.

Selon la tradition historiographique, le prince reçoit comme professeurs de lettres et de sciences le frère Manuel do Cenáculo, Antônio Domingues do Paço et Miguel Franzini, comme maître de musique l'organiste João Cordeiro da Silva et le compositeur João Sousa de Carvalho, et comme professeur d'équitation le sergent-major Carlos Antônio Ferreira Monte. Il reçoit probablement aussi des cours de religion, de droit, de français et de savoir-vivre. De la même façon, il étudie certainement l'histoire à travers la lecture des œuvres de Duarte Nunes de Leão et de João de Barros. Une fois encore, peu de choses nous sont parvenues sur son apprentissage2.

Constamment en retrait par rapport à son frère aîné, Jean se rend quotidiennement à la messe et subit une forte influence du clergé catholique3. Passionné de musique sacrée, il s'intéresse aussi à l'art et passe de longues heures à lire. Il déteste en revanche les activités physiques et traverse de nombreuses périodes de dépression4.

Mariage et vie sentimentale

Article connexe : Charlotte-Joachime d'Espagne.

L'infante Charlotte-Joachime en 1785. Tableau de Mariano Salvador Maella.

En 1785, Lisbonne et Madrid organisent le mariage du prince Jean avec l'infante Charlotte-Joachime d'Espagne, fille du futur roi Charles IV (encore prince des Asturies à cette date) et de la princesse Marie-Louise de Parme. À l'époque, le projet d'union est regardé d'un mauvais œil par une partie de la Cour portugaise, qui conserve un mauvais souvenir de l'époque où le Portugal n'était qu'une province de l'empire espagnol. Malgré son jeune âge (elle a seulement dix ans), l'infante est considérée comme une personne vive d'esprit et d'éducation raffinée. Elle doit toutefois subir quatre jours de mise à l'épreuve de la part de la légation portugaise avant d'être définitivement choisie comme fiancée de Jean. Surtout, les deux jeunes gens étant proches parents et la princesse étant fort jeune, une dispense papale doit être obtenue pour permettre cette union. Une fois ces formalités réglées, un mariage par procuration est organisé en grandes pompes à Madrid, durant lequel le fiancé est représenté par le propre père de la mariée. S'ensuit un grand banquet auquel participent pas moins de 2 000 convives, espagnols et portugais5.

L'infante arrive au Palais royal de Vila Viçosa au début du mois de mai 1785, mais ce n'est que le 9 juin suivant que les jeunes mariés reçoivent la bénédiction nuptiale dans la chapelle du château. Leur mariage est célébré en même temps que celui de l'infante Marie-Anne Victoire, sœur de Jean, avec l'infant Gabriel d'Espagne, oncle de Charlotte-Joachime. La correspondance assidue que le prince portugais entretient ensuite avec sa sœur, partie à Madrid, révèle combien l'absence de sa cadette lui pèse, malgré l'affection qu'il semble porter à sa toute jeune épouse. De son côté, Charlotte-Joachime fait preuve de beaucoup de tempérament, ce qui oblige parfois la reine Marie Ire à la rappeler à l'ordre. Au grand désespoir du prince, qui a sept ans de plus que sa femme, Jean et Charlotte-Joachime attendent plusieurs années avant de consommer leur mariage, ce qui n'est fait que le 5 avril 1790. Ils donnent ensuite le jour à plusieurs enfants mais leur fille aînée, la princesse Marie-Thérèse, ne naît qu'en 17935.

Entre-temps, le prince noue probablement une relation amoureuse à l'âge de 25 ans avec Eugênia José de Menezes, l'une des dames de compagnie de son épouse. Lorsque celle-ci tombe enceinte, toute la Cour suspecte le prince d'être le père de l'enfant. La jeune femme est alors envoyée en Espagne, où elle accouche d'une petite fille dont le nom ne nous est pas parvenu. Enfermée dans un couvent après ces événements, la jeune femme n'en est pas moins pensionnée par le prince jusqu'à la fin de ses jours4.

Au fil des années, les relations de Jean et de Charlotte-Joachime se dégradent considérablement, et les deux époux choisissent de s'éloigner. Résidant dans des palais différents, ils ne se retrouvent plus qu'en des occasions officielles, quand le protocole l'exige. Selon les historiens Tobias Monteiro et Patrick Wilcken, le prince noue alors une liaison homosexuelle avec son valet préféré, Francisco de Sousa Lobato. Pour les deux chercheurs, l'une des preuves de cette liaison réside dans le témoignage d'un prêtre du nom de Miguel qui aurait assisté à une scène

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