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Le problème de la connaissance

Dissertation : Le problème de la connaissance. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  11 Septembre 2012  •  Dissertation  •  1 005 Mots (5 Pages)  •  1 675 Vues

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I. Le problème de la connaissance

A. Le problème du solipsisme

1. Le solipsisme

Le solipsisme est un problème classique de la théorie de la connaissance. La théorie de la connaissance (qu’on appelle aussi gnoséologie ou épistémologie) cherche à fonder rationnellement la connaissance, c’est-à-dire à établir les bases sur lesquelles une véritable connaissance peut reposer. La stratégie classique consiste à partir de l’individu, de sa conscience (comme le fait Descartes) ou de ses sensations (comme le fait Husserl), puis de construire logiquement le monde à partir de ces sensations. Par exemple, il faut montrer qu’il est rationnel de supposer qu’il existe une « chose » au-delà de mes sensations qui les unifie et les explique (ex : il existe une pomme qui est la cause de mes sensations de couleur, de fermeté et de saveur).

Une telle tentative de fonder la connaissance se heurte à l’objection suivante : et s’il n’y avait rien du tout derrière mes sensations ? Et si le monde n’était rien d’autre que ma représentation, que mon rêve ? Rien, au fond, ne me prouve que le monde existe bien indépendamment de moi-même. Dans ce cas, aucune chose n’existerait, et autrui pas plus que le reste. Par conséquent je n’aurais aucun devoir moral envers autrui. Le problème théorique se redouble d’un problème éthique. Une telle hypothèse, selon laquelle moi seul existe, est désignée par le nom de solipsisme (du latin solus, seul, et ipse, soi-même).

2. Autrui ne m’apparaît pas directement (Pascal)

Dans ce problème gnoséologique, le cas d’autrui est encore plus délicat que le cas des choses. En effet, alors que les choses nous apparaissent en tant que telles, les êtres humains nous demeurent cachés, car nous n’avons jamais directement accès à eux, à leur intériorité, à leur conscience.

Qu’est-ce que le moi ?

Un homme qui se met à la fenêtre pour voir les passants, si je passe par là, puis-je dire qu’il s’est mis là pour me voir ? Non ; car il ne pense pas à moi en particulier. Mais celui qui aime quelqu’un à cause de sa beauté, l’aime-t-il ? Non : car la petite vérole, qui tuera la beauté sans tuer la personne, fera qu’il ne l’aimera plus.

Et si on m’aime pour mon jugement, pour ma mémoire, m’aime-t-on, moi ? Non, car je puis perdre ces qualités sans me perdre moi-même. Où est donc ce moi, s’il n’est ni dans le corps, ni dans l’âme ? et comment aimer le corps ou l’âme, sinon pour ces qualités, qui ne sont point ce qui fait le moi, puisqu’elles sont périssables ? car aimerait-on la substance de l’âme d’une personne abstraitement, et quelques qualités qui y fussent ? Cela ne se peut, et serait injuste. On n’aime donc jamais personne, mais seulement des qualités.

Qu’on ne se moque donc plus de ceux qui se font honorer pour des charges et des offices, car on n’aime personne que pour des qualités empruntées.

Blaise Pascal, Pensées, 1670, § 323

3. Inférence et empathie (Descartes)

Il y a plusieurs solutions à cette difficulté théorique. Les réponses les plus naturelles consistent à dire que si nous n’avons pas accès

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