LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Le désir, philosophie

Cours : Le désir, philosophie. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  17 Janvier 2013  •  Cours  •  3 486 Mots (14 Pages)  •  827 Vues

Page 1 sur 14

Le désir est un effort de réduction d'une tension issue d'un sentiment de manque et en ce sens, on ne désire que ce dont on manque. Quand on a trouvé des objets ou des buts considérés comme une source de satisfaction, on va tendre vers eux. Le désir est tantôt considéré positivement puisque l'on considère l'objet désiré comme source de plaisir ou de contentement, voire de bonheur et tantôt considéré négativement comme une source de souffrance, une forme d'insatisfaction.

D'un point de vue psychologique, le désir est une tendance devenue consciente d'elle-même, qui s'accompagne de la représentation du but à atteindre et souvent d'une volonté de mettre en œuvre des moyens d'atteindre ce but. Le désir est à distinguer du besoin, qui renvoie au manque et à ce qui est utile pour le combler, et de la nécessité qui peut être impersonnelle voire logique.

Désirs naturels

Les philosophes, depuis les origines de la philosophie, se sont demandé quelle place faire aux désirs. Les réponses sont très variées. Dans le Phédon, Platon expose l'idée d'une vie ascétique où l'homme doit lutter contre les turbulences de son corps ; les Cyrénaïques, au contraire, font de la satisfaction de tous les désirs le bien suprême. Toutes ces réflexions ont conduit à de nombreuses distinctions, comme on le voit par exemple chez Épicure.

La classification des désirs

La morale épicurienne est une morale qui fait du plaisir le seul bien, et de la douleur le seul mal. Pour atteindre le bonheur (l'ataraxie), l'épicurien suit les règles du quadruple remède, appelé le "Tétrapharmakos" :

• les dieux ne sont pas à craindre ;

• la mort n'est pas à craindre ;

• la douleur est facile à supprimer ;

• le bonheur est facile à atteindre.

C'est en vue de ce dernier qu'il faut plus particulièrement penser le désir. Épicure classe ainsi les désirs :

Classification des désirs selon Épicure

Désirs naturels Désirs vains

Nécessaires Simplement naturels Artificiels Irréalisables

Pour le bonheur (ataraxie)

Pour la tranquillité du corps (protection) Pour la vie (nourriture, sommeil)

Variation des plaisirs, recherche de l'agréable EX : richesse, gloire EX : désir d'immortalité

Cette classification n'est pas séparable d'un art de vivre, où les désirs sont l'objet d'un calcul en vue d'atteindre le bonheur.

Selon Épicure "Parmi les désirs naturels, les uns sont nécessaires pour le bonheur les autres pour le fait de vivre."

Il existe également six grands désirs qui animent les Hommes et correspondent en même temps à six des sept péchés capitaux répertoriés par la religion chrétienne :

• Désir de nourriture : la gourmandise

• Désir de la chair : la luxure, concupiscence

• Désir de l'argent : la cupidité

• Désir du pouvoir : l'ambition

• Désir des honneurs : l'orgueil

Pour compléter la gamme, il faut également citer le désir spirituel ou le désir de vérité : le désir de se dépasser, d'aller de l'avant, le désir de connaître, lié au plaisir de chercher et de trouver, au plaisir extatique de la transcendance, du dépassement de soi.

Le calcul des plaisirs

Pour Épicure, le calcul (ou « arithmétique ») des désirs se distingue à la fois de l'ascétisme, où l'on se donne pour règle de ne rechercher qu'une vie frugale pour respecter une loi "morale", et de la débauche, qui entraîne des souffrances du corps et des troubles de l'âme.

En général, le plaisir est nécessaire au bonheur, et on le recherche tout en fuyant la douleur. Dans certains cas toutefois, nous traitons le bien comme un mal, car il faut fuir un plaisir léger qui aurait pour conséquence une douleur. Par exemple, pour le corps, boire de l'alcool est agréable, mais excessivement recherché ce désir peut entraîner un plaisir qui mène à la déchéance physique ; et pour l'âme, l'amour est certes la suppression d'un manque, mais il peut entraîner la douleur du fait qu'une union parfaite est impossible (voir le mythe des androgynes raconté par Aristophane dans Le Banquet, IV, de Platon et ci-dessous « Métaphysique platonicienne du Désir »).

Dans d'autres cas, nous acceptons la douleur si elle est passagère, et si elle est la condition d'un plaisir plus haut. Par exemple, l'exercice physique du corps est douloureux, mais la santé qui en résulte est un plaisir. Le désir est lié à la volonté, mais il ne faut cependant pas confondre désir et volonté, car ce sont bel et bien des notions différentes.

Si on se livre à un calcul véridique des plaisirs, le bonheur sera peut-être facile à atteindre. Un hypothétique résultat serait l'autarcie, état où l'on se suffirait à soi-même en limitant ses désirs : on ne dépendrait pas des autres, et on ne passerait pas sa vie à la poursuite d'objets extérieurs. Si limiter sa quête insatiable d'objet extérieur est possible dans une certaine mesure, être indépendant des autres est un fantasme qui n'est pas réalisable et qui n'est pas toujours souhaitable. Nous sommes par nature en harmonie avec le reste du monde.

En se contentant de satisfaire des désirs naturels, on a réduit le désir aux besoins naturels. Mais cette limitation des désirs pose la question de savoir si l'on peut réduire le désir au besoin ; et si l'on peut raisonnablement distinguer des besoins naturels et des besoins artificiels.

Problème moral du désir

Le désir suppose la conscience d'un manque qui traduirait selon certains notre "imperfection". Aussi, les moralistes mettent-ils souvent l'accent sur le caractère douloureux du désir, et sur son aspect illimité quand il se reporte sans cesse sur de nouveaux objets. Le bonheur résiderait de ce fait dans la non satisfaction des désirs.

Cette

...

Télécharger au format  txt (22.2 Kb)   pdf (201.3 Kb)   docx (17.5 Kb)  
Voir 13 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com