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La couture comme métaphore pour un lien

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Par   •  11 Janvier 2015  •  Analyse sectorielle  •  783 Mots (4 Pages)  •  1 103 Vues

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Les mains libres, tel est le titre du recueil de dessins de l’américain Man Ray qu’a illustré de ses textes ciselés son ami le poète surréaliste français Paul Eluard, au milieu du XX° siècle (le recueil fut publié en 1947). Et tout au long de celui-ci, on s’aperçoit de la place majeure qu’occupe la couture et son univers, qu’ils soient suggérés ou concrets, dans les dessins ou leurs illustrations. Les 2 artistes, aussi bien Eluard que Ray, ont un lien très profond avec l’art de la couture qu’ils évoquent, chacun à leur façon, dans leurs œuvres respectives. Ainsi, la couture peut prendre à la fois la dimension du souvenir que celle du lien, parfois infime, entre le travail des 2 artistes.

En effet, la couture fit parti de l’enfance du dessinateur et du poète, leurs mères étant chacune couturière. Un environnement artistique qui prédestinera les activités de photographe de mode qu’exerça plus tard l’américain. Et c’est dès le début du recueil que l’on ressent l’omniprésence de la couture, avec le diptyque « Fil et Aiguille », dans lequel la forme du fil traversant le chas de l’aiguille nous laisse à voir une forme féminine stylisée. Le texte quant à lui nous offre une référence à l’enfance, ou plutôt la maternité grâce à « donner naissance ». Dans « le mannequin », l’accessoire éponyme utilisé par les couturières est comparé au « premier amour de l’écolier » et donc au passé.

La couture comme métaphore du lien

On peut aussi comprendre la couture comme une métaphore de la relation entretenue par les deux artistes, une représentation de leur collaboration qui semble ne tenir parfois qu’à un fil. Le fil symbolise à la fois le trait de crayon du plasticien et celui des mots du poète sur la page. La "toile blanche » opère de la même façon puisqu’elle renvoie tout autant à celle du titre qu’à la page. Le motif signifie alors l’effort à accomplir par le lecteur, chargé d’assurer la couture entre les deux pour faire émerger le sens de l’œuvre.

On peut concevoir que le fil et la couture représente lien et communication d’une manière générale. Dans « Solitaire », le fil joint les mains de la femme tandis que le texte souligne combien le lien que le poète entretient avec la femme est essentiel « Qui peut vivre seul/ sans toi/ Qui ». Ray a expliqué à propos de « Mannequin » qu’il s’était inspiré des traits du visage de Lee Miller qu’il aima passionnément.

Mais ce fil peut aussi être rompu ou distendu, à l’instar d’un lien affectif entre deux êtres. Il est ainsi associé à l’idée d’isolement dans « Solitaire » et force est de noter qu’il ne rapproche pas main féminine et main masculine. Le procédé est sensiblement le même dans « L’Attente ». Une même impression de solitude se dégage d’autant plus de « Femme portative » que la silhouette tient du robot ou de la marionnette. Le poème d’Eluard se présente par ailleurs comme une variation lyrique sur le motif de la « belle indifférente » : « Terrestre dérision de la femme/ Quand son cœur est ailleurs ». L’homme n’est alors plus rien que ce fil informe et ratatiné sur lui-même qu’elle tient négligemment.

Pourtant le fil peut aussi être celui d’Ariane, qui opère comme un guide…celui

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