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La Conscience Des Objets

Commentaire d'oeuvre : La Conscience Des Objets. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  7 Avril 2015  •  Commentaire d'oeuvre  •  688 Mots (3 Pages)  •  616 Vues

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Qu’est ce que la conscience ? A cette question le philosophe H. Bergson répondait par une boutade : vous pensez bien que je ne vais pas définir une chose aussi concrète, aussi constamment présente à l’expérience de chacun de nous (…) en donnant de la conscience une définition qui serait moins claire qu’elle… Mais s’il nous est difficile de la caractériser, nous pouvons au moins la percevoir comme le rapport particulier que l’homme a au monde. Qu’est ce qui constitue l’originalité de ce rapport ?Quel rapport la conscience entretient-elle avec ses objets? La question qui nous est posée utilise le singulier : elle nous invite donc à envisager sous un seul point de vue la pluralité des relations conscience-objets. Après avoir recherché dans la diversité de ces rapports une unité, nous montrerons que la séparation conscience-objet est fondatrice de notre être, avant de questionner le dualisme que nous propose le sujet : dans ce rapport, ne doit-on concevoir que deux entités?

Il faut nous entendre tout d’abord sur le concept d’objet. Nous le prendrons au sens étymologique d’être placé hors de, ce qui le définit par rapport à son contraire le sujet, qui désigne tout ce qui m’est intérieur. Nous éviterons soigneusement de le réduire au concept de chose, et encore moins de chose matérielle. Ici, pour nous, l’objet peut aussi bien être une chose, qu’une idée, qu’un souvenir. Demandons nous alors ce qu’il y a de commun entre ces divers états de conscience qui mettent le sujet en relation à une réalité externe.

Le rapport le plus simple, et aussi le plus familier que nous connaissons c’est d’abord celui que crée la perception des choses. Mais qu’est-ce que percevoir et qu’est-ce que connaître une chose ? C’est se construire une représentation de cette chose qui, jamais, ne se confond avec elle. L’objet représenté, l’objet pour nous, n’est jamais qu’un possible parmi d’autres ; l’objet en soi nous échappe. Ainsi, Sartre a-t-il raison de dire : Connaître, c’est « s’éclater vers », s’arracher à la moite intimité gastrique pour filer, là-bas, par delà soi, vers ce qui n’est pas soi, là-bas, près de l’arbre et cependant hors de lui, car il m’échappe et me repousse et je ne peux pas plus me perdre en lui qu’il ne se peut diluer en moi ; hors de lui, hors de moi. Il n’y a que la pensée magique pour croire que la conscience et la chose sont en continuité. Mais c’est une pensée malhonnête, qui ne peut se vérifier qu’au prix d’un heureux hasard ou d’une habile manipulation. Et Sartre de poursuivre : Vous saviez bien que l’arbre n’était pas vous, que vous ne pouviez pas le faire entrer dans vos estomacs sombres et que la connaissance ne pouvait pas, sans malhonnêteté, se comparer à la possession. Lorsque la conscience perçoit une chose, elle ne se confond pas avec elle. C’est d’ailleurs ce qui la distingue du syncrétisme animal : du chien qui ronge son os, on pourrait aussi bien dire que l’os ronge le chien, puisqu’il n’est plus que cela : plaisir des sensations que lui procure l’os ; la conscience est toujours face à ses objets, et si, par hasard, elle se confond avec eux, (si nous parvenons, par éclairs, à la fusion du plaisir animal), elle s’abolit.

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