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Doit-on Enterrer Le Passé?

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Par   •  16 Octobre 2013  •  403 Mots (2 Pages)  •  912 Vues

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Enterrer quelque chose ou quelqu'un, c'est l'enfouir dans la terre, entendons loin de soi, de la surface visible. Une bonne part des choses que nous enterrons le sont pour la simple raison qu'elles ne peuvent et ne doivent pas rester accessible au regard. On enterre ce qui doit rester secret, ce qui doit être tû. Si l'on prend l'exemple d'une corps, sa décomposition et tout l'aspect déplaisant que cela représente, échappera à notre regard. Mais si l'on prend cet exemple comme modèle d'enterrement, nous sommes à vrai dire bien vite surpris. Le corps que l'on enfouie sous terre n'est pas pour autant oublié. Il a une destiné en dehors de son cercueil, les hommes à la surface continuent de se le représenter. Comme nous le rappelle Edgar Morin dans son ouvrage L'homme et la mort, il y a une étonnante proportion entre le temps de décomposition d'un cadavre, et celui du deuil du disparu. Ce qui se passe sous terre en terme biologique, ou physico-chimique, se retransmet dans le même temps en termes mentaux chez ceux qui continuent de vivre après le décès de leur proche. Nous n'oublions pas ce que nous enterrons, nous lui donnons un autre sens. Le fait qu'il demeure loin des yeux entraîne l'esprit à créer des représentations nouvelles, détachées de la réalité empirique. Le corps décomposé est oublié au profit de l'apparition d'autre chose, les souvenirs par exemple qui survivent dans l'esprit de ceux qui ont partagé son existence, sa destiné dans un paradis ou un enfer religieux. Une coutume japonaise consistait à planter un arbre près du corps que l'on enterre: ainsi, la sève, l'écorce seraient nourris du processus de décomposition du cadavre. L'homme mort continuerait de cette façon à exister à travers la croissance et la vie de l'arbre planté: ce qui est laissé en hors-champ continue ainsi à inspirer ce qui se passe au coeur du champ, l'absence continue de se signaler à travers l'existence de ceux qui survivent mais sous une autre forme, une forme adaptée. Il s'agit donc de ne pas confondre « enterrer » son passé et « l'oublier »: nous le voyons, enterrer quelque chose n'implique pas forcément qu'il disparaisse de notre esprit, mais plutôt qu'il persiste sous une autre forme. Nous nous poserons peut-être même la question de savoir si nous n'enterrons pas les choses pour mieux nous les représenter, si nous ne les cachons pas pour mieux les voir?

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