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Connaissance De Soi Et Philosophie

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Par   •  10 Janvier 2015  •  524 Mots (3 Pages)  •  931 Vues

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Document 2 : Les moyens à notre disposition pour se connaître soi-même.

Comme tout le monde, je n'ai à mon service que trois moyens d'évaluer l'existence

humaine : l'étude de soi, la plus difficile et la plus dangereuse, mais aussi la plus féconde

des méthodes ; l'observation des hommes, qui s'arrangent le plus souvent pour cacher

leurs secrets ou pour nous faire croire qu'ils en ont ; les livres, avec les erreurs

particulières de perspective qui naissent entre leurs lignes. J'ai lu à peu près tout ce que

nos historiens, nos poètes, et même nos conteurs, ont écrit, bien que ces derniers soient

réputés frivoles, et je leur dois peut-être plus d'informations que je n'en ai recueilli dans

les situations assez variées de ma propre vie. La lettre écrite m'a enseigné a écouter la

voix humaine tout comme les grandes attitudes immobiles des statues m'ont appris à

apprécier les gestes. Par contre, et dans la suite, la vie m'a éclairci les livres.

Mais ceux-ci mentent, et même les plus sincères. Les moins habiles, faute de mots et de

phrases où ils la pourraient enfermer, retiennent de la vie une image plate et pauvre ;

tels, comme Lucain, l'alourdissent et l'encombrent d'une solennité qu'elle n'a pas.

D'autres, au contraire, comme Pétrone, l'allègent, font d'elle une balle bondissante et

creuse, facile à recevoir et à lancer dans un univers sans poids. Les poètes nous

transportent dans un monde plus vaste ou plus beau, plus ardent ou plus doux que celui

qui nous est donné, différent par là même et en pratique presque inhabitable. Les

philosophes font subir à la réalité, pour pouvoir l'étudier pure, à peu près les mêmes

transformations que le feu ou le pilon font subir aux corps ; rien d'un être ou d'un fait, tels

que nous l'avons connu, ne paraît subsister dans ces cristaux ou dans cette cendre. Les

historiens nous proposent du passé des systèmes trop complets, des séries de causes et

d'effets trop exacts et trop clairs pour avoir jamais été entièrement vrais ; ils réarrangent

cette docile matière morte, et je sais que même à Plutarque échappera toujours

Alexandre. Les conteurs, les auteurs de fables milésiennes, ne font guère, comme des

bouchers, que d'apprendre à l'étal de petits morceaux de viande appréciés des mouches.

Je m'accommoderais fort mal d'un monde

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