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Commentaire sur un Extrait du texte L'être Et Le néant de Sartre

Mémoire : Commentaire sur un Extrait du texte L'être Et Le néant de Sartre. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  13 Mai 2012  •  1 464 Mots (6 Pages)  •  11 012 Vues

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Sujet:

expliquer le texte suivant:«

L'argument décisif utilisé par le bon sens contre la liberté consiste à nous rappeler notreimpuissance. Loin que nous puissions modifier notre situation à notre gré, il semble que nous ne puissions pas nous changer nous-mêmes. Je ne suis « libre » ni d'échapper au sort de ma classe, dema nation, de ma famille, ni même d'édifier ma puissance ou ma fortune, ni de vaincre mes appétitsles plus insignifiants ou mes habitudes. Je nais ouvrier, Français, (...) tuberculeux. L'histoire d'unevie, quelle qu'elle soit, est l'histoire d'un échec. Le coefficient d'adversité des choses est tel qu'il faut des années de patience pour obtenir le plus infime résultat. Encore faut-il « obéir à la nature pour la commander », c'est-à-dire insérer mon action dans les mailles du déterminisme. Bien plus qu'il ne parait « se faire », l'homme semble « être fait » par le climat et la terre, la race et la classe, lalangue, l'histoire de la collectivité dont il fait partie, l'hérédité, les circonstances individuelles de son enfance, les habitudes acquises, les grands et les petits événements de sa vie.Cet argument n'a jamais profondément troublé les partisans de la liberté humaine : Descartes, le premier, reconnaissait à la fois que la volonté est infinie et qu'il faut « tâcher à nousvaincre plutôt que la fortune ». C'est qu'il convient ici de faire des distinctions ; beaucoup des faitsénoncés par les déterministes ne sauraient être pris en considération. Le coefficient d'adversité deschoses, en particulier, ne saurait être un argument contre notre liberté, car c'est par nous, c'est-à-dire par la position préalable d'une fin, que surgit ce coefficient d'adversité. Tel rocher, quimanifeste une résistance profonde si je veux le déplacer, sera, au contraire, une aide précieuse si jeveux l'escalader pour contempler le paysage. En lui-même - s'il est même possible d'envisager cequ'il peut être en lui-même - il est neutre, c'est-à-dire qu'il attend d'être éclairé par une fin pour semanifester comme adversaire ou comme auxiliaire.»

Jean Paul SARTRE, L'Etre et le Néant

Ce texte de Jean-Paul Sartre prend la liberté pour thème; il s’agit en effet d’unediscussion autour d'une thèse qui nie la liberté humaine, c'est-à-dire la thèse déterministeCette thèse est attribuée au bon sens, c’est-à-dire qu’elle renvoie à l'image que tous le mondese fait de la condition humaine dans le monde et de sa liberté. Cette conception se résumedans la phrase : « L’histoire d’une vie, quelle qu’elle soit, est l’histoire d’un échec. » Le termed’échec doit se prendre dans le sens d’obstacle : autrement dit, la vie humaine viendraittoujours buter contre des limites, des obstacles, des empêchements qu'on devrait soitcontourner soit surmonter pour avancer dans la vie. Tous sont autant d’arguments contre laliberté; ainsi les hommes seraient toujours « tenus en échec », parce que beaucoup de chosesne dépendent pas d’eux : leur milieu social, leur nationalité, leur santé personnelle, etc. Leshommes sont comme des simples pions dans un jeux d'échiquier.Or, Sartre compte bien casser cette conception commune de l'homme et de sa liberté,et entend bien la rectifier, au nom de la liberté elle-même. Pour ce faire, il passe en revue la

conception déterministe du sens commun et la confronte à la conception cartésienne de laliberté telle qu’elle s’exprime dans les

Méditations métaphysique de Descartes

. C’est sur cettebase que Sartre produit le concept de « situation », notamment grâce à l’exemple du rocher;ainsi il y a bien des situations qui nous obligent à choisir, mais c'est à nous de choisir lerapport que nous aurons face à elles, c'est-à-dire la "valeur" que nous donnerons aux chosesou aux situations. En somme, c’est en agissant que nous déterminons quelle situation ouquelle chose nous fait obstacle ou non et ce n’est pas, à l’inverse, les obstacles quidéterminent l’étendue de notre action.Dans les douze premières lignes du texte, Sartes évoque la thèse déterministe du senscommun qui consiste à nier la liberté humaine. Un homme qui n'a pas de liberté est unehomme impuissant. Cette conception s'appuie donc sur un argument réputé décisif:l'impuissance. Cet argument possède deux implications essentielles: premièrement, l'hommeest impuissant car il est dépassé par tout ce qui l'entoure: il ne choisit rien de sa vie, c'est lanature dans laquelle il évolue qui lui impose ses règles. En effet, nous ne choisissons pas lelieu et la date

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