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Le poète et le surhomme

Dissertation : Le poète et le surhomme. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  2 Novembre 2021  •  Dissertation  •  1 423 Mots (6 Pages)  •  380 Vues

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Dans le mythe d'Orphée, le protagoniste, célèbre poète et musicien, se retrouve plongé dans la cruauté de son monde lorsqu'il perd sa bien-aimé, Eurydice. Il tente cependant l'impossible pour la ramener aux vivants, accomplissant des épreuves de difficultés surhumaines. Même si ce dernier ne pourra pas terminer son aventure, son caractère de surhomme est indéniable. De même, Boris Cyrulnick généralise cette idée à tous les poètes : « Dans un univers de « froide cruauté », le surhomme est le poète ». Le poète serait donc capable de s'élever au dessus du modèle de l'homme moderne, c'est à dire d'exploiter le meilleur de lui-même. Il surmonterait les épreuves de la vie, vie indifférente de nos émotions, de notre existence même, une vie qui est donc froide et parfois même cruelle en s'affirmant et en intensifiant ses forces de vivre. Cependant, le poète est aussi un rêveur, artiste éloigné du monde réel, parfois même inadapté à cette vie. On peut donc se demander, à la lumière des Contemplations de Victor Hugo et du Gai Savoir de Nietzsche si pour survivre, pour s'affirmer, pour construire sa vie dans un monde souvent hostile et emplie d'épreuves, il faut être capable de rêver, de contempler et d’esthétiser notre existence. A priori, pour survivre et affirmer sa personnalité, rêver semble être une bonne option pour fuir le monde hostile et sa « froide cruauté ». Cependant, fuir la dure réalité du monde en rêvant et en esthétisant la vie n'est pas une solution sur le long terme. Pourtant, pour être efficace dans la lutte contre cette « froide cruauté », pour avoir confiance en soi et finalement mieux mobiliser ses forces de vivre, le « surhomme » doit se connaître, doit savoir s'adapter et trouver dans son environnement la beauté qui lui donnera la force de survivre.

En premier lieu, le rêve semble être une solution pour la survie de l'individu. En effet, afin de survivre dans cette réalité cruelle, le poète peut s'isoler dans un monde de sa création, qui contrôle et dans lequel il semble être en sécurité. En effet, Hugo, dans les poèmes V à VII du livre IV, échappe à la douleur de son deuil grâce à ses souvenirs de Léopoldine encore enfant. Il se concentre notamment sur la force de vie que cette dernière lui apportait, par exemple dans le poème V « J'appelais cette vie être content de peu » ou encore dans le poème VI « Comme nous courions dans la plaine ! ». En rêvant ainsi, il se réfugie dans une version passé du monde où il peut encore profiter de l'amour de sa fille. Cela lui permet donc de reprendre des forces de vivre afin d'affronter la dure réalité qui l'attend à la fin de cette escapade dans sa mémoire.

De plus, le rêve permet aussi à l'individu de choisir ce qu'il observe dans le monde et donc de l'esthétiser. Le poète contemple ainsi le monde à travers un filtre qui ne laisse passer que les belles choses, des objets, événements et autres qui redonnent de la vie et de la force au poète. C'est pour cette raison que Hugo évoque de nombreuses fois la nature dans ses poèmes, notamment dans les poèmes XIV « Demain, dès l'aube » et XV « À Villequier » du livre IV. La nature représente pour lui un havre de paix puisqu'il sent « la paix de la grande Nature » mais aussi d'un compagnon sur lequel il peut se reposer même dans les moments difficiles tel que le trajet vers un lieu de deuil « J'irai par la forêt, j'irai par la montagne ». Il s'agit donc pour lui d'une entité à qui il peut se confier et d'un refuge où il peut se protéger. Cette observation de la nature lui procure ainsi une certaine force de vivre qui va le soutenir tout au long de son deuil.

Cependant, fuir et se réfugier dans un monde esthétisé ne peut pas durer longtemps et le passé rattrape, à un moment ou un autre, l'individu.

Il faut donc un jour que le surhomme affronte les épreuves de sa vie et donc doit agir pour les surmonter et par la suite intensifier ses forces de vivre. Hugo nous décris bien ce fait d'agir, notamment dans le poème XIV « Demain, dès l'aube» du livre IV où il entreprend enfin l'action de faire le deuil de sa fille en allant sur sa tombe, à Villequier « Je partirai […] Et quand

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