En Quoi Les Personnages De La Tragédie Sont-ils Des Surhommes ? Dépassent-ils La réalité ?

Le personnage tragique est un surhomme, dans la mesure où il est départagé par un dilemme. Le choix imposé au protagoniste est difficile ou douloureux, prendre un parti mène à un sacrifice de l'autre part. Le héros tragique est donc exemplaire et plein de mérite, ennobli par sa prouesse. Cependant il doit affronter un destin où tout est perdu d'avance. Il est à la fois coupable et innocent, et la seule solution qui lui reste pour faire disparaître ses malheurs est la mort. Le courage qu'entraîne l'acte de se donner la mort peut également être perçut comme surhumain, vu que le suicide est souvent violent : empoisonnement, se trancher la gorge avec une dague, pendaison... Bien que le suicide ne soit pas joue sur scène à cause des règles de la bienséance, sa valeur reste importante. Dans la tragédie antique, cette mort est libératrice, la souffrance n'a plus d'emprise sur le personnage. Cet acte marque la fin, ou le début de la chute de l'intrigue. Dans la tragédie classique, le suicide montre le désespoir des personnages, et est souvent vain. C'est le suicide de la tragédie classique qui provoque la compassion des spectateurs. Dans la tragédie moderne, le suicide n'est plus un tabou, mais un élément qui ajoute du drame et qui fait monter la tension. Dans La machine infernale de Cocteau, la mort de la reine aggrave et amplifie la chute d'Ulysse. Il se crève les yeux à l'aide des broches de la robe de son épouse qui s'est donné la mort. Le spectateur peut être à la fois choque par la violence de l'acte, compatissant envers le destin injuste, ou stimule par la pièce qui arrive a sa fin, et toutes les actions qui s'enchevêtrent et créent un drame.

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