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Osez l'altruisme pour un monde meilleur

Discours : Osez l'altruisme pour un monde meilleur. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  20 Novembre 2019  •  Discours  •  1 081 Mots (5 Pages)  •  682 Vues

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        Mesdames et messieurs les membres du jury, mesdames et messieurs,

« Pardon … osez l’altruisme pour … un monde meilleur ? » osez l’altruisme ? Pourquoi ? qu’ai-je a y gagner ? En fait non, vous me dites « osez » donc, qu’ai-je a y perdre ?

Oh là, s’il-vous-plaît, s’il vous plaît ! J’ai simplement besoin de comprendre le sens de votre exhortation. Oui, souffrez que je ne sois pas dans le registre, tellement dans l’air du temps, de l’émotionnel, … ou du « like ». Vous me parlez d’altruisme, mais entre nous, peut-on y croire ? Et d’abord, qu’entend-t-on par « altruisme » car d’après le Littré, c’est un terme philosophique qui embrasse l’ensemble des penchants bienveillants. C’est vaste …

        Personnellement je ne serais pas étonnée qu’il s’agisse d’une construction humaine plus que d’une seconde nature, même si d’après Aristote « l’homme est un être sociable ; la nature l’a fait pour vivre avec ses semblables ». Moi, je dirais plutôt que l’altruisme est culturel car l’entraide est indispensable à la survie de petites communautés. Petites communautés. Mais dans nos sociétés de consommation, l’altruisme est-il si présent ? Non, bien-sûr que non.

J’irai même plus loin. Ne peut-on envisager l’altruisme comme une attitude égoïste ? Faisons le tour de nos connaissances, plus ou moins proches. N’en connaissons-nous pas qui agissent en altruistes à des fins personnelles ? Soit pour être reconnues pour leur grandeur d’âme, soit par espoir de réciprocité, ou même pire : à des fins électoralistes. Ah ! Les défenseurs de la veuve et de l’orphelin... Oui, bon, je reconnais que je noircis le tableau, Aristote n’avait peut-être pas complètement tort, on a tous une composante altruiste en nous... plus ou moins éteinte.

        En effet, il y a une dizaine d’années, des chercheurs de l’institut Max Planck ont montré que les enfants sont enclins à l’entraide. Alors oui, c’est vrai mais jusqu’à l’âge de 5 ans seulement. 5 ans  mesdames et messieurs ! Mais alors soit cette composante innée n’est pas assez forte pour perdurer soit la culture finit par l’effacer. Autrement dit, soit la nature ne juge pas l’altruisme comme indispensable à l’Homme soit, pour reprendre la position de Rousseau « l’Homme naît bon, c’est la société qui le corrompt ». Finalement, on peut comprendre le sens de cet impératif « osez ». Dans un premier cas on agit contre nature, dans le deuxième on agit à contre courant mais alors avant même d’entrevoir un enjeu, on peut percevoir un risque.

        Oui, le premier risque que je perçois est pour moi-même. Aller contre nature et me soucier des autres est un investissement à plus d’un titre : intellectuel, émotionnel, financier peut-être ? On est tous attachés à notre confort personnel, il s’agirait là d’une brèche dans notre cocon. Puis-je, quand je le désire, me recentrer sur moi-même ? Bon, parlons plutôt du bénéfice pour autrui.

Les aléas de la vie ne sont-ils pas là pour nous aider à grandir. Le Tetrapharmakon d’Epicure nous enseigne bien que « la douleur est supportable », et d’après Nietzsche, « ce qui ne nous tue pas, nous fortifie ». Assister autrui dans les épreuves de la vie ne conduit-il pas au redouté « assistanat » tant décrié par les uns et les autres ? La nature est-elle incomplète au point qu’il faille intervenir et en corriger les imperfections ? A moins, à moins qu’elle ait prévu l’entraide, ce qui nous renvoie à l’inné, effacé par la culture. C’est plausible en effet.

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