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Analyse début du texte Epicure, La lettre Ménécée

Cours : Analyse début du texte Epicure, La lettre Ménécée. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  29 Avril 2021  •  Cours  •  3 570 Mots (15 Pages)  •  528 Vues

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B/ La recherche du bonheur.

Étymologie : bon/heur, soit bon et augurium -> augure = présage. Un bon présage, une bonne fortune en quelque sorte. Idée donc, qu’il y a quelque chose d’aléatoire (soumis aux dieux à une époque mais peu importe ici). Or, si le bonheur, en son sens premier, recèle quelque chose d’aléatoire, cela a-t-il un sens de le chercher, de penser le conserver ? Pourtant, n’est-il pas ce que tout le monde souhaite et recherche ?

Cette recherche du bonheur implique de 1 - savoir ce que l’on cherche et puis 2 - que la chose soit à notre portée/dépende de nous. Sur les deux questions il y a un problème :

Sur la définition même du bonheur, chacun se fait certes une certaine idée mais cette idée peut varier sans compter que ce que je visais peut ne pas m’apporter le bonheur escompté. Comprenez, ce n’est pas juste que chacun le cherche selon son idée, c’est que chez la même personne, cette idée va changer au cours du temps, l’individu ne sait donc même pas lui-même ce qu’il cherche. Au fond, la certitude impliquerait que je sois heureux (j’aurais trouvé et je serais assuré que c’est ça) d’où une connaissance qui devrait m’assurer de ce bonheur. Mais alors on ne le cherche plus. Sauf si, 2nd problème : ce bonheur n’est pas chose qui dépend de moi. Donc il faudra en fonction de la manière dont on le définit voir s’il dépend de nous, non seulement de le rencontrer, mais de le conserver. Ce qui conduit aussi à se demander si ça peut être un état durable ou si le bonheur est plutôt quelque chose de ponctuel.

Notre première approche s’appuiera sur la lecture suivie de le Lettre à Ménécée d’Épicure.

 Étude de la Lettre à Ménécée d'Épicure

Quelques remarques préliminaires pour bien comprendre la lettre et les thèses qui y seront développées. Épicure -> antiquité Grèce 341 - 270 av J.C. Matérialiste, héritier des atomistes d'Abdère (abdéritain) : l'univers est composé d'atomes et de vide. Atome = "a" privatif-tome = partie --> atome c'est donc ce qui est sans partie, ce qui est indivisible. Il y a des atomes de différentes formes et tailles. L'atome est sans partie, donc indestructible, éternel, donc à l'origine de toute chose. Ces atomes sont en mouvement dans le vide : mouvement de chute (pesanteur des atomes...). Il y a aussi un phénomène important : petite déviation (déclinaison) = clinamen de certains atomes, ce qui produit des chocs, et par ces chocs, certains atomes vont donc s'agréger et former des corps composés : à la fois bien sûr les corps célestes, et tous les corps en général, ceux que l'on peut percevoir et enfin des corps plus subtils tels que l'âme et les dieux. En d'autres termes, il n'y a rien en dehors de la matière et du vide.

Les idées elles-mêmes sont le produit d’un processus matériel : des corps émanent ce qu’Épicure appelle des "simulacres" qui sont comme la réplique de la forme du corps. Le simulacre vient toucher l'œil : c'est la sensation -> toujours vraie en ce sens qu'elle traduit, si on n'y mélange rien d'autre, la forme même de la chose. Et donc, en ce sens, les sensations de plaisir ou de douleurs ne peuvent qu'être "vraies", c'est-à-dire non trompeuses : je sens un plaisir, c'est un plaisir, c'est un bien ! Donc à partir de ces affirmations générales, on va donc voir à présent le contenu, à travers La Lettre à Ménécée, de l'éthique épicurienne, donc la manière de bien vivre et d'être heureux. (p422)

§1 Invitation à philosopher quel que soit l'âge parce que, en deux mots, la philosophie ou l'art de cultiver, de rechercher le bonheur, c'est la même chose. La philosophie, c'est une activité (pas seulement intellectuelle) qui par le raisonnement nous conduit au bonheur.

Activité : bien comprendre qu'il s'agit aussi d'une activité pratique. Il s'agit toujours de s'exercer à mettre en œuvre les principes que la raison nous permet d'élaborer. L'épicurisme n'est donc pas, contrairement à la caricature qu'on peut parfois encore en donner, une doctrine qui inviterait à la pure et simple débauche. C'est une doctrine qui s'appuie sur une réflexion et donne toute sa place au raisonnement. Évidemment, le raisonnement n'est pas ici une activité qui serait simplement destinée à une satisfaction intellectuelle, il s'agit de penser l'unique but de l'existence humaine : le Bonheur, parce que chaque homme cherche le bonheur (thèse eudémoniste : le bonheur = souverain Bien). Plus précisément, le bonheur selon Épicure est toujours identique au plaisir (thèse hédoniste qui affirme que le bonheur = le plaisir). La philosophie étant donc ici l'activité qui questionne sur le bonheur, c'est donc bien celle qui conduira à la meilleure manière de l'atteindre -> on comprend alors pourquoi il est urgent de philosopher : parce qu'il est urgent d'être heureux. Urgent et toujours temps.

Urgence d'abord dans la jeunesse : ici on s'oppose à cette idée commune que le bonheur, s'il est lié à la sagesse, devrait ne pouvoir être atteint qu'à l'âge mûr. Selon Épicure donc, il serait absurde de s'engager dans des activités quelconques avant d'en avoir mesuré la capacité à nous apporter le bonheur. On s'apercevrait trop tard qu'on a perdu son temps voire on n'aurait pas même le temps de s'en apercevoir. Donc si la philosophie s'occupe de cette question, la philosophie est une urgence. Ainsi, le jeune homme en philosophant pourra non seulement savoir quelle voie prendre, mais il saura en plus éviter certains maux, se libérer de craintes inutiles qui pourraient d'ailleurs accroitre son malheur.

Quant à l'homme âgé, il n'a certes plus devant lui une longue vie et donc autant que le jeune de possibilités d'entreprendre ou d'avoir peur.., mais pour autant, il vit encore et sa vie doit aussi être la plus heureuse. Donc rupture par rapport à l'opinion commune qui voudrait que l'homme cesse de philosopher à l'âge mûr pour s'occuper d'affaires sérieuses. Il y a un bonheur spécifique pour cet âge : ici, Épicure nous parle de se remémorer les plaisirs passés.

§ 2 : D'où donc l'invitation à la philosophie avec la réaffirmation que le bonheur est tout ce qu'un homme doit viser. Comprendre ici que la fin est bien une fin éthique qui a sa dimension morale comme on le verra. Il n'y a pas lieu ici d'opposer morale et bonheur (assez classique chez les sages grecs} et, sachant que pour Épicure, le bonheur = le plaisir, il n'y a pas non plus opposition entre plaisir et morale.

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