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Éthique, gouvernance et droit des affaires

Étude de cas : Éthique, gouvernance et droit des affaires. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  31 Mars 2022  •  Étude de cas  •  3 686 Mots (15 Pages)  •  225 Vues

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Travail présenté à 



Dans le cours

Éthique, gouvernance et droit des affaires

ETHI 10403

 


Presenté par


Examen final

Question 1 (1721 mots)

a. Le glyphosate est un pesticide qui sert à l’agriculture depuis de nombreuses années. Depuis les années 70, le glyphosate est utilisé dans la foresterie afin d’éliminer les feuillus des forêts pour une meilleure rentabilité de l’industrie forestière. L’utilisation de ce pesticide potentiellement cancérigène apporte plusieurs conséquences aux régions affectées. Trois provinces du Canada sont particulièrement touchées, il s’agit de la Colombie-Britannique, l’Alberta et le Nouveau-Brunswick. Le Québec, pour sa part, a banni le glyphosate depuis 2001 à la suite de l’enquête du BAPE qui a prouvé scientifiquement que ce pesticide était néfaste pour la biodiversité des forêts, pour la survie des animaux et également pour les communautés locales près des régions arrosées au glyphosate. Le Nouveau-Brunswick est la région la plus fortement touchée par l’utilisation du glyphosate avec 26 000 hectares arrosés en 2017. Les communautés locales, comme celle de Restigouche, sont désespérées et souhaitent que l’utilisation de pesticides soit arrêtée. En revanche, la multinationale, JD. Irving n’entend pas à céder face aux citoyens et va d’ailleurs continuer à maximiser ses profits par l’utilisation du glyphosate. Les motivations et les jugements des dirigeants de l’entreprise forestière rentrent en conflit avec ceux des citoyens et vont également à l’encontre de l’environnement.

b. Plusieurs intérêts rentrent en conflits dans le débat face au glyphosate. De nombreuses parties prenantes tentent de faire valoir leurs points en présentant les valeurs qu’ils défendent. Leurs opinions, leurs décisions ainsi que leurs actions sont majoritairement divergentes, mais certaines parties prenantes ont la même opinion face à l’enjeu. Dans le contexte du glyphosate au Nouveau-Brunswick, il y a cinq principales parties prenantes : la compagnie JD. Irving (l’industrie forestière), les communautés locales (Restigouche), les chercheurs/professionnels de la santé, le gouvernement et finalement Forêt Nouveau-Brunswick (Mike Légère).

Tout d’abord, JD. Irving est une entreprise multinationale qui possède plusieurs entreprises qui œuvrent dans différents secteurs économiques. D’un point de vue libertarien, cette compagnie est libre d’entreprendre tout en respectant le droit de propriété de chaque partie prenante. Donc, le droit à la propriété de Irving s’arrête lorsque la liberté des autres parties prenantes est brimée. De plus, lorsque celle-ci est violée, le principe de rectification entre en jeu. C’est-à-dire que la compagnie doit la restitution du bien ou un dédommagement aux parties prenantes impactées. L’utilisation du glyphosate mène à une destruction des forêts au Nouveau-Brunswick. Il est difficile de mesurer l’impact au niveau monétaire et également au niveau de la restitution, car il est théoriquement impossible de recréer une forêt du jour au lendemain. Irving se positionne plutôt d’un point de vue utilitariste. Leurs décisions d’entreprendre la déforestation avec l’aide du glyphosate malgré le fait que cela est nocif pour l’environnement et les citoyens démontrent que les conséquences sont plus positives puisqu’à la fin, ils seront gagnants en faisant le plus de profit possible. Par le fait même, Irving utilise des mécanismes de désengagement moral. Par exemple, ils utilisent le déni de responsabilité en transférant la nature de leurs actes sur le fait que s’ils n’utilisaient pas le glyphosate, Irving ne pourrait pas être compétitif avec les autres compagnies de l’industrie forestière. Enfin, la multinationale utilise le chantage avec le gouvernement, une valeur provenant du paternaliste, en menaçant de fermer des usines qui engendreraient beaucoup de pertes d’emploi si le gouvernement ne diminuait pas le pourcentage de zone de conservation. D’ailleurs, l’empathie, la valeur essentielle pour les bons dirigeants, n’est simplement pas présente pour ceux d’Irving qui n’éprouve aucune émotion par rapport à ses parties prenantes.

Ensuite, la communauté locale de Restigouche est complètement contre l’utilisation du glyphosate dans la foresterie, donc forcément contre la compagnie JD. Irving. Afin de rassembler leurs forces, ils ont formé un groupe nommé Écovie afin de contrer l’utilisation du glyphosate qui a des impacts néfastes pour leur santé personnelle ainsi que celle des forêts et cours d’eau. Ils utilisent, comme moyen de persuasion, la manifestation pour faire valoir leurs droits au gouvernement. Du point de vue libertarien, il est normal qu’une société, qui se voit brimer de ses droits et libertés, tente de vouloir les réquisitionner. Selon le point de vue kantien, leurs intentions sont bonnes même si la communauté n’arrive pas à ses fins puisqu’elle se soucie d’accomplir son devoir de citoyen. De plus, se battre et manifester pour protéger l’environnement est une règle qui pourrait être universelle. Peu importe quelle est ta position face à l’environnement, un jour ou l’autre tout le monde va être impacté par les changements climatiques, donc défendre l’environnement de manière légale comme le font les citoyens de Restigouche est légitime d’être universel. De plus, les citoyens sont conscients que l’industrie de la foresterie doit rester puisqu’elle a de lourdes retombées économiques sur la région et plusieurs citoyens travaillent pour ces compagnies. Enfin, les citoyens adoptent un comportement typique d’un libertarien en affirmant qu’ils sont en défaveur que leurs impôts payent l’utilisation du glyphosate. En effet, les libertariens sont contre l’État providence, donc contre l’intervention de l’État, par exemple dans la redistribution de la richesse.

Par la suite, les chercheurs et les professionnels de la santé sont une autre partie prenante importante, car c’est elle qui détient les faits véridiques par rapport aux conséquences que le glyphosate peut engendrer. Il y a des chercheurs qui se penchent du côté des citoyens, alors qu’il y en a d’autres qui sont pour la compagnie donc pour l’utilisation du glyphosate. Deux chercheurs en faveur des citoyens, donc contre le glyphosate se nomment Marc-André Villard et Rod Cumberland. Leur raisonnement s’éloigne un peu de l’éthique, car ils se basent sur des données réelles qui peuvent n’être réfutées d’aucune manière. M. Villard était chercheur sur le comité de JD. Irving concernant l’impact du glyphosate sur les forêts. Sa sortie publique par rapport aux conséquences négatives du glyphosate sur la biodiversité lui a valu une exclusion du comité de l’entreprise. Pour M. Cumberland, biologiste de la faune, s’en est brutalement pris aux utilisateurs de glyphosate, ce qui lui a coûté son emploi. Les deux chercheurs n’ont vraisemblablement pas utilisé la théorie utilitariste pour agir de la sorte. En effet, s’ils avaient été utilitaristes, ils n’auraient pas pris cette décision considérant que la fin est plutôt négative pour chacun d’entre eux qui perdent leurs salaires. En revanche, ils ont suivi leurs intuitions morales et fait preuve d’empathie. À l’opposé, des chercheurs comme Len Ritter et d’autres du gouvernement fédéral, qui sont pour le glyphosate, sont payés par les gouvernements et JD. Irving, afin qu’ils puissent financer leurs recherches. D’ailleurs, Irving utilise ses chercheurs pour alimenter son code d’éthique qui spécule qu’Irving utilise de façon responsable et écologique le glyphosate tout en étant en harmonie avec la forêt, alors que c’est faux. En bref, ces chercheurs sont utilisés pour camoufler le comportement déviant des dirigeants et si les chercheurs vont à l’encontre de l’opinion des dirigeants, ils sont simplement bannis.

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