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Faut-il toujours obéir aux lois?

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Par   •  25 Janvier 2017  •  Cours  •  2 377 Mots (10 Pages)  •  1 955 Vues

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Séance 3 : Faut-il toujours obéir aux lois ?

- cours la justice et le droit

-figure d’Antigone

-lecture extrait du Criton de Platon et de Résistance au gouvernement civil de D. Thoreau

Intro : si le droit est « positif », doit-on l’opposer à un idéal de justice ?

Le droit désigne l’ensemble des lois qui régissent une société (une société à l’image de la notre ≠ société traditionnelle→ avec l’effacement des traditions se fait sentir toujours plus expressément un besoin de droit ! exemple « mariage pour tous » en France, mais aussi divorce, IVG, euthanasie, GPA-PMA, etc.). Le droit définit ce qui est permis. Ce qui est licite. Dans une société à l’image de la notre il évolue. On parle de droit positif. Exemple : la loi de 1905 institue la séparation de l’Église et de l’État.

Nous avons des droits et par réciprocité des obligations (ce que la loi nous oblige). Ex : selon le code du travail, un employé a droit à un certain nombre de jours de congé ; si je suis un employeur j’ai l’obligation d’accorder à mon employé ce nombre de jours…

[La réciprocité du droit et de l’obligation fait-elle que l’on devrait pouvoir se passer de la notion de droit ? Ce qui est droit pour moi correspond chez autrui à une obligation envers moi. Réciproquement mes obligations envers autrui sont la contrepartie de ses droits. Mais le droit est avant tout affaire de loi et de politique quand l’obligation, lorsque je l’éprouve comme devoir, accepte aussi une dimension morale et est souvent plus rigoureuse que la loi instituée.]

Lorsqu’il n’est pas la tyrannie, une pure domination par la force, le pouvoir politique est supposé s’orienter par référence à un droit en vigueur. Dans un « État de droit » les décisions sont prises en fonction d’un droit existant qui doit être observé (la Constitution).

Le pouvoir politique implique aussi la promulgation de lois nouvelles. La réforme des lois se fait alors en référence au juste (légitimité) : c’est en principe au nom d’un idéal de justice que l’on réforme un système de lois (droit positif).

D’où ces questions : le droit réalise-t-il la justice ? ou bien la justice est-elle à envisager hors du droit ? Peut-on alors désobéir aux lois au nom d’un principe de justice ?

  1. Une injustice vaut-elle mieux qu’un désordre ?

LECTURE LE CRITON Pourquoi faut-il toujours obéir aux lois d’après Socrate ? Cela signifie-t-il dans le texte que les décisions des dirigeants sont toujours justes ? N’y a-t-il pas là un paradoxe ? Qu’en pensez vous ?

Criton, Platon

Socrate : « Eh bien, […] suppose que, au moment où nous allons nous évader d’ici, viennent se dresser devant nous les Lois et l’État, et qu’ils nous posent cette question :

[Les Lois :] « Dis-moi, Socrate, qu’as-tu l’intention de faire ? Ce que tu entreprends de faire, est-ce autre chose que de tramer notre perte à nous, les Lois et l’État, autant qu’il est dans ton pouvoir ? Crois-tu vraiment qu’un État arrive à subsister et à ne pas chavirer, lorsque les jugements rendus y restent sans force, et que les particuliers se permettent d’en saper l’autorité et d’en tramer la perte ? […]

Socrate : Que répliquons-nous à ce discours, Criton ? Les Lois ont-elles tort ou ont-elles raison ?

[…] [Les Lois:] « Considère donc, Socrate, si nous n’avons pas raison de dire qu’il est injuste d’entreprendre de nous traiter comme tu projettes de le faire. Nous qui t’avons mis au monde, nourri, instruit, nous qui vous avons, toi et les autres citoyens, fait bénéficier de la bonne organisation que nous étions en mesure d’assurer, nous proclamons pourtant, qu’il est possible à tout Athénien qui le souhaite, après qu’il a été mis en possession de ses droits civiques et qu’il a fait l’expérience de la vie publique et pris connaissance de nous, les Lois, de quitter la Cité, à supposer que nous ne lui plaisons pas, en emportant ce qui est à lui, et aller là ou il le souhaite. […] Mais si quelqu’un de vous reste ici, expérience faite de la façon dont nous rendons la justice et dont nous administrons la Cité, celui-là, nous déclarons que désormais il est vraiment d’accord avec nous pour faire ce que nous pourrions lui ordonner de faire. Et nous affirmons que, s’il n’obéit pas, il est coupable à trois titres : parce qu’il se révolte contre nous qui l’avons mis au monde, parce que nous l’avons élevé, et enfin parce que, ayant convenu de nous obéir, il ne nous obéit pas sans même chercher à nous faire changer d’avis. »

CONCLU : D’après cette prosopopée des lois, nous devons comprendre que la loi ne doit pas être pour nous un simple moyen, quelque chose que j’utilise à mon gré selon mon caprice. Si je choisis les lois qui m’arrangent, tout est permis, l’existence même du lien social est menacée de rompre (Socrate envisage la perte de la Cité, la fin de tout ordre). La loi est la loi, qu’on la comprenne ou non, l’approuve, la trouve juste, ou pas. Socrate prétend devoir lui être reconnaissant : il lui doit son éducation en tant comme libre et la PAIX dans la Cité qui lui a permis de s’épanouir.

Transition : Mais le paradoxe dans le texte (obéissance inconditionnelle aux lois alors que les hommes prennent parfois des décisions injustes) ne nous parait-il pas insatisfaisant ?

TEXTE ANTIGONE : quelles sont les caractéristiques des lois auxquelles se réfère Antigone ? Pourquoi peut-on parler de conflit des lois ici ?

Antigone, Sophocle (Vème siècle av. J-C)

CRÉON. — […] Connaissais-tu la défense que j’avais fait proclamer ?

ANTIGONE. — Oui,  je la connaissais : pouvais-je l’ignorer ? Elle était des plus claires.

CRÉON. — Ainsi tu as osé passer outre à ma loi ?

ANTIGONE. — Oui, car ce n’est pas Zeus qui l’avait proclamée ! ce n’est pas la Justice, assise aux côtés des dieux infernaux ; non, ce ne sont pas là les lois qu’ils ont jamais fixées aux hommes, et je ne pensais pas que tes défenses à toi fussent assez puissantes pour permettre à un mortel de passer outre à d’autres lois, aux lois non écrites, inébranlables, des dieux ! Elles ne datent, celles-là, ni d’aujourd’hui ni d’hier, et nul ne sait le jour où elles ont paru. Ces lois-là, pouvais-je donc, par crainte de qui que ce fût, m’exposer à leur vengeance chez les dieux ? Que je dusse mourir, ne le savais-je pas ? […] Subir la mort, pour moi n’est pas une souffrance. C’en eût été une, au contraire, si j’avais toléré que le corps d’un fils de ma mère n’eût pas, après sa mort, obtenu un tombeau. De cela, oui, j ‘eusse souffert ; de ceci je ne souffre pas. Je te parais sans doute agir comme une folle. Mais le fou pourrait bien être celui même qui me traite de folle.

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