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Quelle est la perspective sociologique ?

Étude de cas : Quelle est la perspective sociologique ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  6 Novembre 2013  •  Étude de cas  •  2 564 Mots (11 Pages)  •  954 Vues

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Introduction : Qu’est-ce que regard sociologique ?

Problématique générale du cours : la double mort du social = dislocation des sociétés contemporaines. 3 niveaux de cette double mort qui sont aujourd’hui en pleine transformation :

• Le lien familial, le lien intime (c’est-à-dire les relations hommes/femmes et les transformations de ces identités de genre)

• Le lien économique : qui sera analysé dans une perspective de mort clinique de l’Etat providence.

• Le lien politique (par ex. les nouvelles formes de mobilisation politique)

1- Le regard sociologique

C’est un regard très singulier, exigent et contraignant. Cela implique d’abandonner un certain nombre de réflexes naturels chez l’acteur social. Réflexes naturels = le jugement de valeurs, les préjugés c’est-à-dire un ensemble d’opinions qui relève de ce qu’on appelle le sens commun. Le regard social implique d’engager une attitude nouvelle qui est très coûteuse en terme de temps et de positionnement individuel. La sociologie implique un retrait et un oubli de soi. Par ex, Max Weber appelle cette distanciation la neutralité axiologique, ce qui signifie que celui qui observe doit mettre à distance ses propres valeurs. Cette exigence implique un certain nombre de contraintes, dont la principale est le temps pour adopter un regard psychologique. Pierre Bourdieu, dans la Misère du monde (ouvrage collectif de 1992), dit qu’il faut être au plus près des acteurs, le plus longtemps possible et il se veut proche de l’empathie (attitude compréhensive de la subjectivité de l’acteur).

La sociologie est une science sociale qui s’est constitué depuis la fin du 19ème siècle, à partir d’une q° : Durkheim, Le Suicide (1897), œuvre importante qui pose la q° fondatrice en sociologie : expliquer un phénomène social par des causes extérieures à la société -> explication du phénomène de suicide en refusant toutes explications à l’aide d’une cause extérieure, c’est-à-dire comment expliquait-on le suicide, comment jugeait-on ceux qui se suicide avant Durkheim. On expliquait le suicide par le péché (la personne avait qqch à se reprocher, et elle se sanctionnait elle-même), par le climat, les astres, la fatalité (explication aujourd’hui utilisée pour l’homosexualité). Or, le coup de force, la grande rupture de Durkheim c’est d’expliquer le suicide par le social, c’est-à-dire que c’est le type de société qui va expliquer tel type de suicide. C’est un acte qui n’est pas intime, qui est social qu’on peut expliquer par le type de société dans lequel vit l’acteur. (Camus dit que le suicide est un acte inexplicable). Rupture avec le sens commun en expliquant le social par le social. Le premier type sur le discours social concurrent au discours sociologique, c’est le discours médiatique. 2nd type de discours à être concurrent est le discours expert (il est informel), porté par un certain nb d’acteurs qui appartiennent à la famille des interprètes du social qui joue un rôle si important que le discours de ces experts prend la plus part du temps les apparences d’un discours distancié. { A. Bauer + X. Raufer }. Le 3ème type de discours concurrent au discours sociologique c’est le discours de sens commun, c’est un discours sur la société véhiculé dans les situations quotidiennes c’est-à-dire les réunions entre amis, les discussions entre proches, et donc des savoirs qui ne sont pas constitués sur les mêmes principes que les autres types de savoir, médiatiques et experts, ce qu’on appelle le savoir spontané. Le sens commun a plusieurs définitions, plusieurs sens : ce sont l’ensemble des discours qui portent sur le social et qui sont véhiculés dans les cercles intimes au quotidien. On pourrait appeler le sens commun le savoir populaire. Le sens commun a fait l’objet de bcp de discussions. En sociologie, c’est d’abord (Pierre Bourdieu, Le sens commun) la connaissance qui détermine la conduite de l’acteur. Dans cette acception personnelle, ce discours est un discours inférieur au savoir scientifique, c’est un discours qu’il faut déconstruire. Ce discours quotidien (95% du discours social), c’est en quelque sorte un discours illusoire qui se nourrit de fausses illusions. Par ex, comme chez Durkheim dans Le suicide, la rupture avec le sens commun c’est le livre de 1979 c’est La distinction de Bourdieu : le sens commun nous dit qu’est-ce que vous pensez des goûts et des couleurs de manière spontanée -> cela ne se discute pas alors que ces choix relèvent du monde social. Le sens commun qui est un discours concurrent et pèse énormément sur le regard que porte les gens sur la société, dans la sociologie c’est un regard qu’il faut déconstruire (Durkheim et Bourdieu). Quand on analyse ce discours, on peut avoir une approche moins critique du sens commun. Il existe une autre façon d’aborder le sens commun, de manière moins critique, Richard Hoggart (La culture du pauvre) : Le projet de Hoggart, c’est de décrire par une enquête de technographiques cmt le public se construit un avis, une opinion, ce qu’il appelle lui la culture populaire. Il dit que le sens commun, et que cette culture populaire est un savoir qui peut être un savoir critique, il ne faut pas, quand on juge, avoir de regard condescendant et trop critique sur ce sens commun, au contraire, ces classes populaires ont un vrai savoir critique sur la société qui n’est pas inférieur au savoir sociologique, notamment le regard critique que peuvent avoir ces gens de classes sociales défavorisées sur les médias de masse (série télévisée, magazines people, …). Il veut combattre l’idée de Durkheim et Bourdieu, il dit que ces individus qu’on a tendance à juger comme conditionné sur la société, ont en fait un regard oblique, distancié sur la société, notamment sur les informations et les connaissances qui proviennent des masses médias. Le sens commun sur la politique, sur le social est regard qu’il faut prendre au sérieux et qui constitue la source principale de connaissances sociales. Les masses ne sont pas conditionnées par le discours médiatique ou politique. Hoggart dit qu’on a tendance à avoir un regard de misérabilisme. Un deuxième auteur va dans le sens de Hoggart : Alfred Schütz, qui nous dit à peu près les mêmes choses. La sociologie au lieu de détruire le sens commun elle devrait l’étudier en tant que tel {La sociologie est un sport de combat}. Le monde ordinaire, le monde quotidien, c’est là où se construisent les représentations de la société. Pour Schütz, c’est là où se construisent les connaissances,

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