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Fiche de lecture 8 leçon d'histoire économique, Jean marc daniel

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Par   •  15 Août 2021  •  Fiche de lecture  •  4 097 Mots (17 Pages)  •  350 Vues

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8 Leçons d’histoire économie, Jean-Marc Daniel.

Livre réalisé par Jean-Marc Daniel en 2012, c’est un économiste libéral diplômé de l’ENSAE et de Polytechnique, il est aujourd’hui professeur à l’ESCP, l’ENSAE et les mines. Dans ce livre il parle de différents points essentiels de l’économie (croissance, crise, banqueroute…) tout en racontant leur déroulement dans l’histoire, montrant ainsi leurs défauts, leurs avantages et les changements au fil du temps.

Au commencement était la banqueroute :

Pour que la banqueroute ait lieu, il faut que la dette existe, cette dernière est présente depuis le Vème siècle av J-C avec l’endettement des pharaons pour la construction de pyramides, dette qu’ils n’ont pu rembourser. L’époque de l’Empire romain sera celle d’un grand virage dans l’histoire de la dette, maintenant elle servira principalement à financer des guerres pour accroitre la richesse du pays, et elle ne dépendra plus du roi en place mais du royaume en lui-même, son remboursement nécessitant une échelle de temps supérieur à celle de la vie d’un roi. Le refus de Saint-Louis, pour raison religieuse de rembourser la dette publique conduit à la première vraie banqueroute ainsi que deux problèmes de la dette publique, quand l’État ne rembourse pas, le prêteur ne peut rien faire, et, seul le vainqueur a de quoi rembourser, les créanciers ayant financés l’État perdant seront donc par défaut non remboursés. Le phénomène d’illiquidité de l’État anglais sous Édouard III, il a perdu les premières batailles de sa guerre, le conduisant ainsi à la banqueroute provoquant également la faillite de deux banques créancières en 6 ans, mais juste après la deuxième faillite, les victoires s’enchainent, le royaume a des liquidités mais trop tard, les banques ont fait faillite. Durant des dizaines d’années les banqueroutes s’enchaineront partout en Europe, jusqu’à la solution présentée par Turgot, économiste et contrôleur général des finances pour Louis XVI, il faut « réduire la dépense au-dessous de la recette… » (page 31). Le problème de la banqueroute était qu’à long terme elle conduit à une augmentation des taux d’intérêt et à un grand manque de confiance des créanciers sur les États. La dernière banqueroute française a eu lieu le 30 septembre 1797, les deux tiers de la dette seront annulés, plus aucune banqueroute en France par la suite, cela grâce à la révolution d’où est sortie l’idée que l’inflation était utile à l’économie. Les banques centrales, l’ultime solution face à la banqueroute, il y a deux modèles, un qui rachète automatiquement une partie de la dette des États, le modèle anglais né en 1694, mais on se demande s’il ne conduit pas à un excès de dépenses. Le second est celui de Turgot, où la banque centrale finance les banques créancières de l’État en dernier ressort si ce dernier a fait défaut. Le modèle choisi par les Américains a défini celui de toute l’Europe, ce sera le refinancement des créanciers par une banque centrale indépendante et non du financement de l’État. Mais pourtant malgré ce système normalement infaillible, la Grèce a récemment été victime d’une banqueroute.

Le fisc est plein d’imagination :

L’astuce infaillible contre la banqueroute est l’absence de dette publique, dès lors la solution de financement principal de l’État sera l’impôt et non plus le butin de guerre. L’impôt serait né à Rome dans l’optique de financer l’armée via les citoyens ne faisant pas partie de cette dernière. Par la suite c’est en Angleterre que l’impôt sera démocratisé de manière annuelle, correspondant au cycle agricole, l’objectif sera toujours le financement des guerres, et les soldats seront encore exonérés. Progressivement, il y aura de plus en plus d’impôts différents prélevés sur le plus grand nombre de citoyens. L’impôt a différentes missions, une qui finance les dépenses publiques, de celle-là les citoyens attendent des retours sur ce qu’ils payent, il y a donc un « taux optimal d’imposition », s’il est trop haut les citoyens se débrouilleront à y échapper et le résultat sera le même qu’avec un faible taux d’imposition, il faut donc un point d’équilibre. L’impôt sert aussi à réguler l’économie, son augmentation conduit à une baisse de la demande globale et vice-versa. La dernière est la correction des externalités, certaines activités économiques ont un grand coût pour la société alors que l’ensemble de cette dernière ne joue pas un rôle dans ce coût, il faut donc le faire supporter aux seuls responsables (exemple taxe tabac, page 51). 

« Le système de Vauban tient dans ces deux phrases : l’impôt efficace est un impôt direct sur le revenu, payé par tous. » (Page 53), la cour sera contre, les nobles gèrent l’État ils ne le financeront pas. David Hume apporte sa vision de l’impôt à l’Angleterre, l’objectif de son impôt est de corriger la paresse, si les biens essentiels sont taxés les pauvres doivent soit moins consommer, ce qui est compliqué pour les biens essentiels, ils doivent alors gagner plus pour subvenir à leurs besoins. (Voir page 56). Comme tous les autres il est d’accord que l’impôt trop élevé est contreproductif, mais pour lui il ne doit pas être faible pour autant. La France, avec Silhouette (contrôleur général des finances en 1759) tente de mettre en place un impôt touchant tout le monde et facile à organiser pour refinancer l’État, celui sur les portes et fenêtres, la contestation sera si forte qu’il démissionnera après 8 mois. Normalement créé juste le temps de redresser les finances celui-ci sera appliqué de 1798 à 1926. La fin du XXème siècle marque des baisses d’impôts dans beaucoup de pays, aux États-Unis c'est basé sur la courbe de Laffer qui pense que le taux optimal n’est ni trop haut ni trop bas, mais la stratégie sera un échec pour les finances publiques du fait d’une baisse beaucoup trop forte. 

Dépenser pour les pauvres :

Beaucoup ont essayé de faire baisser les dépenses publiques qui ont pourtant sans cesse augmentées, passant de 14% sous Villèle à 56% du PIB aujourd’hui. La règle d’or de Paul Leroy-Baulieu dit qu’un pays peut être en déficit tant que le dit déficit est causé par un investissement public, il dit aussi que le pourcentage d’imposition et de dépense publique est censé baissé car le PIB augmente alors que les investissements eux devraient garder un coût fixe, or, les dépenses publiques augmentent plus vite que le PIB. En 1952 Gladstone définit l’Etat minimal, pour lui, il faut regarder ce qu’une nouvelle dépense publique supprime comme dépenses privées (comparaison coût marginal action publique et efficacité marginale). En revanche Wagner pense que la part de l’impôt dans le PIB va augmenter car les dépenses publiques le doivent aussi et ne sont pas seulement des frais fixes. Pour lui les dépenses publiques permettent également la stabilité d’un Etat, elles jouent un grand rôle redistributif évitant grèves et émeutes, ce modèle est encore vrai aujourd’hui où les dépenses publiques n’ont cessé d’augmenter (tableau page 82). Necker tentera de faire des économies budgétaires en supprimant des emplois du royaumes jugé inutile, mais il n’y arrivera pas car le retour en arrière d’une dépense est très compliqué. Les membres de la fonction publique ont la garantit de l’emploi à vie, en France c’est seulement depuis 1945 mais cela existe en Prusse depuis 1794, le but était une économie budgétaire, les salariés acceptent un salaire plus faible puisqu’il leur est garanti toute leur carrière. Par exemple on voit dans le tableau 2 (page 88) que le budget des agents publiques est resté stables pendant 30 ans, alors que celui des prestations sociales lui ne cesse encore d’augmenter. La sécurité sociale est l’une des principales prestations sociales, il y a deux visions de celle-ci, l’allemande, où pour en bénéficier il faut travailler sans trop gagner, et qui fonctionne comme une assurance mais qui est gérée par des salariés et des patrons, et la vision anglaise, elle couvre tout le monde, quel qu’en soit le prix et les revenus du concerné, elle est financée par l’impôt.

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