Le populisme est-il l'apanage des extrêmes ?

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Introduction

Le populisme est-il l’apanage des extrêmes ?

En 2016, nous sommes face à une vague populiste qui s’installe sur les démocraties occidentales et qui se pérennise année après année.

Comme le Brexit, la victoire de Donald Trump a été une nouvelle fois une surprise. Nous étions majoritairement convaincus que les débats politiques allaient prendre le dessus par rapport au discours populiste.

Cependant, les résultats du Brexit et de la victoire de Donald Trump, comme ceux qui sont en train d’affaiblir les systèmes démocratiques, sont en grande partie les mêmes :  « renforcement des inégalités, ascenseur social en panne, peur d’une perte d’identité, la peur de l’immigration de masse, négligence des attentes sociales, système éducatif et culturel déficient, défiance à l’égard d’élites obsédées par leurs intérêts personnels et d’institutions publiques perçues comme coûteuses et inefficaces ».

En politique, le populisme désigne l'idéologie ou l'attitude de certains mouvements politiques qui se réfèrent au peuple pour l'opposer à l'élite des gouvernants, au grand capital, aux privilégiés ou à toute minorité ayant "accaparé" le pouvoir, accusées de trahir les intérêts du plus grand nombre.

Le terme "populisme" sert aussi à dénoncer les démagogues qui mobilisent le peuple par des promesses électoralistes ou qui flattent ses "bas instincts" comme le nationalisme, la xénophobie, voire le racisme ou qui exacerbent les réflexes sécuritaires.

L’apanage signifie être le propre de quelqu'un. « Etre l'apanage de » exprime donc la possession de quelqu'un ou de quelque chose, que cela soit en bien ou en mal.

L’extrême signifie qui dépasse les limites ordinaires, qui est très éloigné du juste milieu, de la moyenne. En politique, l'extrême gauche et l'extrême droite sont définis comme "la partie de la gauche, de la droite, la plus éloignée du centre".

Ainsi, nous pouvons nous poser la question, les discours qui font appel à l’intérêt du peuple, sont-ils réservés aux partis politiques d’extrêmes en France ?

Dans un premier temps, nous démontrerons l’appartenance marquée du populisme dans les partis politiques d’extrêmes depuis leurs origines, puis dans un second temps, nous mettrons en exergue, de plus en plus, son utilisation par les autres partis politiques.

1. L’appartenance du populisme dans les extrêmes.

En France, nous avons deux partis qualifiés d’extrême, l’extrême droite (Le Font National) et l’extrême gauche.

1. Le populisme de l’extrême droite.

Le Front national (FN) est un parti politique français, créé en 1972. Au commencement, sa dénomination était « Front national pour l'unité française », son premier président est Jean-Marie Le Pen, qui le fut de 1972 à 2011, puis remplacé par sa fille, Marine Le Pen, en 2011. « Le socle idéologique englobe un esprit patriote, un esprit national et un esprit de traditions encore plus marquées qu'à droite, fortement attaché à des valeurs nationales, identitaires, culturelles et religieuses, et même de temps à autre, un discours économique et social de contestation et se voulant plus proche des milieux populaires que celui de la droite traditionnelle ». Le parti apparait dans le milieu politique français dans les années 1980. Il obtient en 1986, 35 députés. Au bout de 5 tentatives aux élections présidentielles, Jean-Marie Le Pen parvient à atteindre la finale face à Jacques Chirac en 2002. Une dizaine d’années après, Marine Le Pen atteint le meilleur résultat à une élection présidentielle (17,90 %) pour le Front national et, ultérieurement, un rassemblement important des électeurs, en finissant aux élections européennes de 2014 et au premier tour des régionales de 2015 en pole position. En avril 2016, le FN revendique 85 000 adhérents statutaires, dont 57 000 à jour de cotisation.

Marine Le Pen doit effectuer un travail considérable au front national, d’une part le moderniser et de l’autre le dé-diaboliser. Du coup, pour combattre le salafisme avec l’islamisation de la société, elle est obligée de faire appel aux principes de la République, en particulier celui de la laïcité. On peut mettre en évidence un constat nouveau entre l’Etat et la société. Madame Le Pen a pris conscience que ces électeurs se situent en campagne, là où les services publics tournent au ralenti ou sont même inexistants. Pour cela, le FN attire autant les plus démunis, que les électeurs étant auparavant abstinent. Si l’on se concentre sur les thèmes, l’immigration, l’insécurité et les élites restent à l’honneur. « Maintenant, le FN considère l’immigration, avec l’islam sous un angle religieux et non plus uniquement national ou culturel ». L’insécurité est évoquée à chaque fois de manière constante, de même que critiquer les élites et les politiciens. La tendance est à la dénonciation du système ou de gaspillage d’argent public. Il existe donc une réelle tension avec un côté populiste du parti, et son désir d’accéder à la représentation politique, ou à la présidence. L’augmentation des électeurs en campagnes en témoigne, le FN recule peut-être dans les grandes villes et les banlieues, mais c’est au profit de zones rurales ou urbaines excentrées. La dédiabolisation entière du FN n’est pas encore terminée, mais elle devient aujourd’hui un axe plausible. « En effet, le FN apparaît comme la seule expérience politique que les Français n’ont pas encore testée ». En cela, on peut donc conclure que Marine Le Pen pratique un discours populiste.

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