Analyse de situation IFSI
Dissertation : Analyse de situation IFSI. Recherche parmi 303 000+ dissertationsPar Cinzia Perry Di Maio • 2 Octobre 2025 • Dissertation • 2 363 Mots (10 Pages) • 28 Vues
Introduction :
Le Code de la Santé Publique, désigne l’infirmier comme « garant » de l’hygiène dans l’exercice de sa profession. Pour cela, un ensemble de normes sont mises en place dans le milieu professionnel, afin d’assurer la sécurité des patients et du personnel. Souvent, pour différentes raisons, nous pouvons observer des écarts aux règles prescrites, qui pourraient entraîner des répercussions graves sur la vie des patients. Il est donc essentiel d’observer et analyser ces comportements à risque et d’en comprendre les causes afin de limiter tout risque d’atteinte à la santé des individus.
La situation que j’ai décidé d’analyser est une situation qui porte sur le respect des précautions vis-à-vis d’un patient porteur d’une Bactérie Hautement Résistante émergente (BHRe[1]). Cette situation est en lien avec l’unité d’enseignement 2.10 « Infectiologie et hygiène » qui appartient à la compétence 3 « Accompagner une personne dans la réalisation de ses soins quotidiens ».
Durant mon stage j’ai pu constater plusieurs situations qui m’ont interpelées. Celle-ci a particulièrement retenu mon attention, car il est essentiel, à mon sens, de comprendre l’importance du respect des précautions standards et complémentaires afin d’assurer la sécurité des patients. En effets les soignants peuvent véhiculer des agents pathogènes, et cela peut avoir des répercussions parfois graves sur la santé des personnes prises en charge.
Cette situation est survenue la première semaine de mon premier stage, dans un Etablissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) de la région parisienne. Cet établissement compte 87 chambres d’hébergement permanent, réparties en quatre unités. Une unité protégée accueille les personnes désorientées, diagnostiquées Alzheimer ou troubles similaires. Deux unités accueillent des patients semi-autonomes, qui ne peuvent vivre seuls pour des raisons de sécurité. Une unité de fin de vie et soins palliatifs, accueille des résidents atteints de démence sévère qui sont à un stade très avancé de leurs pathologies, et en perte totale d’autonomie. Je suis affectée à cette dernière unité qui se trouve au deuxième étage.
Dans un premier temps je vais décrire la situation choisie et exposer mon questionnement. Ensuite je l’analyserais afin de mesurer l’écart à la règle que j’ai constaté, au regard des recommandations en vigueur, et je terminerais par une conclusion.
Description :
La scène s’est déroulée le premier jour de mon premier stage en semestre un. Les protagonistes de cette situation sont : une aide-soignante (AS) ; une résidente, et moi-même.
Je suis encadrée par une AS de l’établissement : Mme N. Il est huit heure trente et nous nous apprêtons à effectuer notre première toilette au lit. Mme N. commence par m’expliquer le déroulement de la toilette, puis m’invite à la suivre au niveau du chariot qui se trouve dans le couloir, afin de collecter le matériel nécessaire avant de nous rendre dans la chambre.
Sur le chariot sont présents : des boites de gants à usage unique de différentes tailles, des serviettes de bain, des tabliers de protection en plastique à usage unique, des gants de toilette, des sacs poubelle, des draps, des protections, un sèche-cheveux et une solution hydroalcoolique (SHA). Mme N. prend deux serviettes de bain, deux gants de toilette à usage unique, des draps propres et un sac poubelle afin de les amener dans la chambre. Elle prend ensuite une paire de gants et un tablier en plastique à usage unique qu’elle met sur elle, deux autres paires de gants qu’elle met dans sa poche, et m’invite à faire de même. Nous prenons le matériel et nous rendons au bout du couloir dans la chambre de Mme S.
Mme S. est une dame de 98 ans atteinte de la maladie d’Alzheimer à un stade très avancé. Elle est très maigre, a de grands yeux bleus, et des cheveux blancs mi longs. Mme S. ne parle pas, elle dit parfois « oui » ou « non » et ne peut marcher ni se mettre debout, elle a donc un fauteuil roulant pour ses déplacements.
Mme N. et moi-même toquons à la porte, entrons dans la chambre, et saluons Mme S. qui est dans son lit en position assise. Les volets sont ouverts, nous fermons donc les rideaux, et la porte. Je me présente en tant qu’étudiante en soins infirmiers, Mme N. lui annonce que nous allons effectuer sa toilette au lit et se dirige vers la salle de bain en me demandant de la suivre. Nous remplissons une bassine d’eau chaude, que je dépose sur l’adaptable ainsi que tout le matériel nécessaire et nous effectuons la toilette au lit[2] de Mme S. ainsi que son transfert au fauteuil roulant ; ensuite nous rangeons la bassine, les produits d’hygiène et le pyjama dans la salle de bain. Nous collectons le sac poubelle plein, le linge sale et les vêtements de la résidente à mettre au sale, saluons Mme S. et sortons de la chambre. Je dépose les draps, et les vêtements sales dans les chariots prévu à cet effet, ainsi que les serviettes. Mme N. jette la poubelle dans le bac des déchets assimilés aux ordures ménagères (DAOM). Une fois le tri du matériel sale effectué, Mme N. retire ses gants à usage unique qu’elle jette dans la poubelle DAOM et enfile une paire de gants propres qu’elle avait dans sa poche sans effectuer de friction hydroalcoolique (FHA). Je retire mes gants ainsi que mon tablier et Mme N. me dit « Il n’y a pas besoin de changer de tablier tout le temps, juste les gants cela suffit ! Nous sommes souvent en manque de matériel il ne faut pas gaspiller ! ». Elle prend du matériel propre, et me demande de la suivre pour la prochaine toilette. Elle effectuera l’ensemble des toilettes avec le même tablier.
Plus tard dans la matinée, Mme N. me montre le logiciel de transmissions, ainsi que les dossiers des patients et je remarque que sur le dossier de Mme S. il y a une alerte d’isolement contact car elle est porteuse d’une BHRe.
Questionnement :
Cette situation m’a amenée à me questionner sur différents points. Quels sont les risques pour les résidents du non-respect des précautions complémentaires contant (PCC) et des précautions standards (PS) ? Quelles sont les recommandations pour des établissements médicalisés, qui sont lieu de vie pour les résidents ?
Analyse :
Les BHRe sont des bactéries normalement présentes dans le tube digestif, qui ont développé une haute résistance à la plupart des antibiotiques, à la suite de plusieurs traitements par ceux-ci. Elles sont dites émergentes car leur apparition est assez récente, et ne cesse de croître. Chaque individu peut être porteur d’une ou plusieurs BHRe sans que cela entraîne des conséquences sur sa santé. Lorsqu’une de ces bactéries passe dans les voies urinaires, ou infecte une plaie, cela pourrait conduire à des impasses thérapeutiques et avoir de graves conséquences sur la santé de l’individu, voir en provoquer le décès par septicémie. Il est donc important de dépister les patients, et d’appliquer les mesures d’isolement préconisées afin de réduire les risques de contamination.
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