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Reveries

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Par   •  27 Octobre 2015  •  Lettre type  •  4 602 Mots (19 Pages)  •  703 Vues

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Chapitre 1 – Le commencement

         Je me laisse tomber sur mon lit et mes cheveux bleus électriques s’étalent autour de ma tête. Je pousse un soupir de fatigue ; en effet, je viens de courir du lycée jusque chez moi, soit environ un kilomètre au milieu des voitures et à contresens parmi de centaines de passants. De la cuisine vient le ronronnement du micro-onde où j’ai mis une pizza surgelée à cuire. Il est  12h50 et dans dix minutes les cours vont reprendre, sans moi. J’ai d’autres projets en tête. Le  tintement du micro-onde se fait entendre et je me lève à contrecœur pour me diriger vers la cuisine.

        L’écran de mon téléphone est allumé. Il y a un appel manqué. Fred. Mon ami depuis toujours. Je décide  de le rappeler.

  • Allo ? Je devine que tu ne viens pas cet après-midi ? Dit-il directement après avoir décroché.
  • Ouais…nan. Je réponds  en coupant une part de ma pizza
  • Donc… je suppose que c’est pour voir Ambre non ?

Il y a un silence.

Ambre est ma meilleure amie. Depuis deux ans elle est internée à l’hôpital St Guillaume-de-la-Chapelle avec un grave cancer du poumon qui commence à se rependre dans tout son corps. Malgré les nombreux traitements qu’elle subit, elle a gardé ses beaux cheveux roux bouclés, mais pour combien de temps ? Je suis malade à chaque fois que je lui rend visite ; les hôpitaux me soulèvent le cœur.

  • Oui. Dis-je d’une voix faible.
  • Tu lui diras bonjour de ma part ? Demande-t-il.
  • Ok, pas de problèmes. Bonne chance cet après-midi avec Mme. Krouset.
  • Bonne chance à toi, Davina. Ajoute-t-il avant de raccrocher.

N’ayant plus faim, je laisse ma pizza refroidir sur la table de la cuisine, et me met en route.

Quelques minutes plus tard je descend du bus devant l’entrée de l’Hôpital, mais ne passe pas par celle-ci et me dirige vers la ruelle à côté de l’établissement. Je monte sur une poubelle et commence à escalader la paroi de L’hôpital, grâce aux prises que je connais bien. La raison pour laquelle je me donne tant de mal à éviter l’entrée, est que je ne suis plus la bienvenue à St Guillaume de la Chapelle depuis que j’ai eu un argument assez agressif avec l’infirmière en chef, après qu’on m’a annoncé que je  ne pouvais plus voir Ambre, suite à la détérioration de son état. Trente secondes plus tard j’arrive à la fenêtre de ma meilleure amie, et voit celle-ci endormie sur son lit d’hôpital, ses cheveux roux reposant sur son épaule et sa canule dans les narines.

  • Pst, Ambre ! Réveille-toi ! Je chuchote en secouant son épaule.
  • Davina ? Dit Ambre d’une voix endormie.
  • Oui, réveilles-toi et habille-toi, on part.
  • On va où ? Demande la rouquine en se levant et en enlevant sa canule.
  • En premier chez moi, mes vieux et les gamins ne reviennent pas avant vingt heures, on a le temps. Répond Davina en aidant Ambre à trouver ses habits.
  • Et comment on va sortir d’ici ?
  • A ton avis ? Tu te sens capable de faire un peu d’escalade ?
  • Tu rigoles ? Je ne me suis jamais sentie mieux.
  • Ok. On y va.

Je passe la première par la fenêtre et aide mon amie à me suivre. Une fois en bas, ont se dirige vers l’arrêt de bus et partons en direction de mon appartement. On arrive chez moi une vingtaine de minutes plus tard. Une fois entrées j’aide mon amie à s’asseoir dans le sofa du salon et je vais réchauffer la pizza que j’avais  abandonnée.

 -Tu fais quoi ? me demande Ambre depuis le salon.

-Je réchauffe une pizza. Tu en veux ?

-A ton avis ? Ça fait deux ans que je me nourris de transfusion et de bouffe d’hôpital. Tu crois vraiment que je vais dire non à une pizza ?

-Comme tu veux.

-Sinon, c’est quoi le plan avant de me ramener à l’hôpital pour la tournée de l’infirmière à minuit et demi ?

-Je compte t’emmener en boite. Sa ira ?

-On peut arrêter de se répondre par des questions ? demande-t-elle se dirigeant vers la cuisine. Et oui, ça va aller, arrête de me le demander à  chaque fois ; je ne suis pas mourante.

Il y a un silence durant lequel  on se regarde fixement. J’ai du mal à soutenir le regard miel de ma meilleure amie et on sursaute toutes les deux quand le micro-onde retentit.

  • On bouffe ?
  • Ouai.

On se met à table, et je coupe deux parts de pizza pour en donner une à Ambre.

Une fois notre pizza terminée, on va  prendre une douche et se préparer pour aller au Blue Flamingo, le club le plus fréquenté de la ville.

On est de retour à l’hôpital à minuit, je pense plus clair, mes pensées sont enveloppées dans le brouillard de l’alcool, et je titube sur le trottoir. Ambre à mes côtés n’est pas dans un meilleur état que moi. Pour avancer, on s’appuye l’une sur l’autre.

Soudain, on trébuche, ont se regarde et éclatons de rire avant de se diriger vers la ruelle parallèle à l’hôpital, pour escalader la paroi et rentrer dans la chambre d’Ambre.

  • Chuuuut Davina tu vas réveiller l’hôpital entier si tu continues à faire autant de bruit ! Chuchota Ambre.
  • Tu exagères je ne fais pas autant de bruit que ça ! Répondit Davina en aidant son amie à se mettre au lit.
  • Sale éléphante incubatrice va ! Dit Ambre à Davina.
  • Eléphante incubatrice ? c’est quoi cette insulte à deux balles ? Allez, à plus. Dit Davina avant de se glisser par la fenêtre et de rentrer chez elle.

Quand elle rentre chez elle, elle voit que la lumière du salon est encore allumée.

  • Merde. Chuchote-t-elle.
  • Où étais-tu ? Lui demande sa mère qui est assise sur le canapé.
  • Ça va ça te regarde pas. Lui répondit Davina, n’ayant vraiment pas envie de se disputer avec sa mère à une heure du matin.
  • Bien sûr que ça me regarde Davina, tu es toujours ma fille à ce que je sache ! Et puis tu empestes l’alcool ! Tu bois ? Lui demande sa mère d’un air sérieux.
  • Mais ça va je te dis lâche moi ! Lui répond Davina en allant vers sa chambre à grand pas.
  • Devina ! Tu reviens ic…

Elle n’a pas le temps de finir sa phrase avant que Davina ne lui claque la porte au nez.

La jeune fille se déshabille et mit le t-shirt trop grand qui lui servait de pyjama avant de se glisser dans son lit n’ayant pas pris la peine d’enlever son maquillage noir et épais avant.

Lorsqu’elle ferma les yeux, elle fut envahie d’une étrange sensation, comme si on la retournait comme un gant encore et encore, jusqu’à ce que, plus rien, plus un bruit, plus une lumière, plus rien. Elle regarda autour d’elle, encore pliée en deux à cause de la sensation qui lui donnait maintenant envie de vomir, et avança d’un pas. Tout d’un coup, l’obscurité autour d’elle laissa place à la lumière, et un paysage se créa peu à peu autour d’elle. Quand l’éblouissement que causa cette soudaine présence de lumière s’estompa, elle vit autour d’elle des arbres à moitié morts, gisant dans trente centimètres d’eau boueuse, ainsi que des algues brunâtres qui se balançaient lamentablement dans l’eau au rythme des clapotis des vagues contre le tronc des arbres fantômes.

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