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Pourquoi Organiser Des Jeux Paralympiques ?

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Par   •  4 Mars 2013  •  2 536 Mots (11 Pages)  •  1 609 Vues

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Introduction

« On demande à l’individu stigmatisé de nier le poids de son fardeau et de ne jamais laisser croire qu’à le porter il ait pu devenir différent de nous ; en même temps, on exige qu’il se tienne à une distance telle que nous puissions entretenir sans peine l’image que nous nous faisons de lui. » Goffman.

Tout le problème de l’intégration des personnes handicapées est résumé dans cette citation de Goffman. Aujourd’hui en France, le handicap commence seulement à devenir un enjeu social, comme en témoigne la formation d’association de défense, ou encore la mise en place de politique facilitant l’intégration des handicapés moteurs dans les lieux publics. Les personnes non-valides voient donc peu à peu leur horizon s’élargir, allant même jusqu’à leur ouvrir le champ du sport. Ainsi, entre 2003 et 2010, le nombre de licenciés handisport (et sport adapté) est passé de 50 012 à 67 959. Cette pratique, que l’on nomme handisport, et dont les Jeux Paralympiques sont l’incarnation au niveau international, est définie comme un sport dont les règles ont été aménagées pour qu’il puisse être pratiqué par des personnes ayant un handicap physique ou sensoriel. Néanmoins, il reste peu pratiqué : si un tiers des personnes entre 5 et 74 ans déclarant une déficience pratiquent une activité physique régulière, ils ne sont finalement qu’environ 2% à posséder une licence handisport. La rare pratique du handisport provient d’une très faible visibilité des institutions spécialisées, de l’éventail des sports, des clubs, etc. Globalement, la nébuleuse du handisport reste brumeuse pour un non-initié. Pourtant, les Jeux Paralympiques, qui est le rassemblement handisport le plus « médiatisé », est une compétition relativement ancienne : ils sont à l’origine une initiative de Sir Ludwig Guttmann, médecin, qui, en 1948, eut l’idée d’organiser des Jeux pour les vétérans de la Seconde Guerre Mondiale. C’est à partir de 1960 que les Jeux Paralympiques calquèrent leur fonctionnement et leur calendrier sur celui des JO. Peu à peu, de nouvelles formes de handicap furent acceptées, pour former les Jeux Paralympiques tels que nous les connaissons aujourd’hui.

Pour participer au JP, les athlètes sont évalués et regroupés en catégories. Celles-ci servent à assurer une égalité entre les participants. Même s’il existe des catégories propres à chaque sport, on peut distinguer des catégories générales, en fonction des handicaps :

- amputation (pour les athlètes dénués d'au moins un joint majeur dans un membre)

- infirmité motrice cérébrale (infirmité motrice due à des lésions survenues durant la période péri-natale)

- handicap mental

- handicap visuel

- « les autres », terme français employé par le Comité international paralympique pour tout handicap moteur n'étant pas intégrable aux autres catégories, notamment le nanisme

- athlètes en fauteuil roulant. Cette catégorie recoupe certaines autres. Elle existe parce que plusieurs disciplines paralympiques sont réservées aux athlètes en fauteuil roulant, quelle que soit la cause de leur handicap (paraplégie, spina bifida, poliomyélite, amputation, infirmité motrice cérébrale...).

En résumé, les Jeux Paralympiques sont une compétition internationale accueillant presque tous les types de handicap, et réunissant les meilleurs athlètes de tous les pays. Pourtant, sa médiatisation est très relative, on peut donc s’interroger sur la capacité de ces Jeux à inciter les personnes non-valides à pratiquer une activité sportive.

PROBLEMATIQUE : Les JP permettent-ils une meilleure intégration des handicapés dans le sport ?

I) Quelles sont les valeurs qui permettent aux JP de prétendre à l’intégration ?

A) Des valeurs mettant sur un pied d’égalité les sportifs valides et non-valides

 Egalité des chances, des droits, des conditions

Le sport pour les personnes en situation de handicap comme pratique sociale signifiante est un phénomène historiquement récent. Effectivement, en 1964 est créé la fédération des sports pour les handicapés physiques et en 1971, la Fédération française du sport adapté. Ces fédérations se sont structurées sur le principe républicain d’égalité formelle. Tout d’abord par l’égalité de droit d’accès aux pratiques sportives c’est-à-dire que tous les sportifs handicapés ont le droit de demander à concourir aux Jeux Paralympiques. Ensuite, l’égalité des chances dans l’épreuve sportive où chacun doit pouvoir concourir avec les mêmes chances que son voisin de gagner. Enfin, l’égalité de condition où chacun endossant le temps de l’épreuve le statut de sportif défini par la société sportive, oubliant, le temps du sport, son statut social. Par conséquent, le sport pour les personnes en situation de handicap apparaît comme un vecteur d’intégration où l’égalité voudrait jouer un rôle prépondérant.

 Les paralympiques comme accès à la « normalité » par la performance :

La relation sport et handicap est une basée sur des notions antagonistes tels que capacité/incapacité, maladie/santé ou intégration/exclusion mais surtout une logique antagoniste basée d’une part sur la santé, la médecine et la rééducation et de l’autre sur le dépassement de soi, la poursuite de record et la performance. Pour les sportifs handicapés, la performance devrait être mise en valeur comme le témoignage de Delphine Le Sausse, jeune parapégique après un accident de ski, le montre : « J’ai voulu dépasser les limites que le handicap m’a imposées… Je n’ai pas l’impression d’avoir plus de volonté ou de mérite que les autres. J’ai voulu refaire tout ce que je faisais avant. ». La performance est au cœur de l’acceptation du sujet handicapé. En effet, si la performance se rattache à des représentations positives, les sportifs handicapés se trouvent en situation de prouver leur capacité à surmonter son handicap, afin d’être considéré comme les autres sportifs mais aussi comme celui qui a vaincu l’adversité : la performance du sportif handicapé est donc le signe d’un accès à la normalité.

B) Qui trouvent leurs limites dans la pratique du handisport.

 Remise en cause de l’égalité par la classification paralympique :

La

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