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Étude du roman Les Liaisons dangereuses de Choderlos De Laclos

Mémoire : Étude du roman Les Liaisons dangereuses de Choderlos De Laclos. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  4 Avril 2015  •  580 Mots (3 Pages)  •  816 Vues

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I- Une reconstitution hypothétique de l’Histoire de l’humanité

Cet essai de Laclos propose, à la manière de Jean Jacques Rousseau dans le discours sur l’inhumanité, une histoire possible sur l’humanité. Le caractère hypothétique de la réflexion est accusé par le recours à divers modélisateurs : « on est tenté de croire » et « nous ne croirions plus ».

De même, l ‘expression « on sent assez » présente comme l’intuition intime l’Histoire ainsi brossée.

Laclos s’attache donc à imaginer les grandes étapes de la socialisation de l’Homme, on en distingue trois.

Tout d’abord, les premiers regroupements masculins « première association par des hommes seulement »

Puis, les communautés mixtes l 7-8 ; ces communautés sont présentées comme un temps d’équilibre et de juste passage reposant sur des besoins et des tâches mutualisées « communauté de travaux et de fruits ». Elles sont aussi caractérisées par une grande liberté de mœurs « toutes étaient tous ». On peut noter que la réciproque « tous étaient toutes » est vraie.

Enfin, la troisième étape de la socialisation de l’Homme correspond à l’aliénation des femmes (perte de sa maîtrise, de ses forces propres au profit d'un autre) mise en parallèle avec la naissance de la propriété « idée de propriété ».

On remarque que le locuteur passe progressivement d’un raisonnement hypothétique et donc d’une recomposition fictive de l’Homme de l’humanité à un récit comme s’il retraçait une réalité historique. Le passage de l’un à l’autre s’opère des la 2ème phrase du texte comme le montre le recours aux temps du récit (passé simple et imparfait).

Il s’ensuit un enchainement d’actions dont les péripéties sont marquées par des adverbes temporels « cependant » et « bientôt » répété plusieurs fois (l15-18-22) qui indique une certaine accélération dramatique de l’enchaînement des étapes conduisant à l’inféodation de la femme par l’homme.

II- Une dénonciation indignée de l’égalité entre hommes et femmes

Au travers de cette fiction historique, Laclos s’emploie à dénoncer les rapports entre hommes et femmes tels qu’ils perdurent à son époque réprimant à son compte l’expression roussauiste du « contrat social » l.3. Il montre que ce dernier repose non sur une libre approbation des deux parties mais sur un coup de force : c’est la thèse que Laclos défend dans une phrase essentielle du texte qui évoque la rupture de l’égalité première entre les sexes grâce à une anti-thèse riche de sens : « elles n’ont qu’à céder.. » l.2-3

Il s’agit donc d’un pacte social injuste et Laclos dénonce avec vigueur la domination des hommes sur les femmes ; ce qu’il appelle « la loi du plus fort « et qui n’est en rien une loi bien sûr, comme le montre tous le lexique de la violence et de la force employé dans le texte : « subjugués » « conquêtes » « contraintes » « forces » « contraindre »

L’expression casi-conclusive du texte « tel fut en général l’origine du droit » l.20 résume de la même manière le fondement abusif de l’inégalité

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