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Étude du roman Les Liaisons dangereuses de Choderlos De Laclos

Mémoires Gratuits : Étude du roman Les Liaisons dangereuses de Choderlos De Laclos. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  17 Décembre 2012  •  395 Mots (2 Pages)  •  1 171 Vues

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Parcourez l'univers connu, vous trouverez l'homme fort et tyran, la femme fai¬ble et esclave ; que si quelquefois elle a l'adresse de lier les mains à son maître et de commander à son tour, ce cas est extrêmement rare. Quand on parcourt l'histoire des différents peuples et qu'on examine les lois et les usages promulgués l et établis à l'égard des femmes, on est tenté de croire qu'elles n'ont que cédé, et non pas consenti au contrat social, qu'elles ont été primitivement subjuguées, et que l'homme a sur elles un droit de conquête dont il use rigoureusement. Soit force, soit persuasion, la première qui céda, forgea les chaînes de tout son sexe. On sent assez que, dans ces premiers temps, il n'y eut aucune propriété exclusive ; on par¬tageait également les fruits d'un champ cultivé en commun ; on en usait de même du gibier tué dans une chasse générale ; les femmes même suivirent cette loi ; tou¬tes étaient à tous. Nul d'entre eux n'avait l'idée du choix : cependant, dans une communauté de travaux et de fruits, il est aisé de pressentir que le partage ne dut pas être longtemps égal ; que, bientôt, la loi du plus fort se fit sentir : que les fem¬mes, par cela même qu'elles étaient les plus faibles, furent assujetties aux travaux les plus pénibles, et en recueillirent le moins de fruit ; les hommes étendirent bientôt jusqu'à elles cette même idée de propriété qui venait de les séduire' et de les rassembler ; de cela seul qu'elles étaient à leur convenance et qu'ils avaient pu s'en saisir, ils en conclurent qu'elles leur appartenaient : telle fut en général l'origine du droit. Les femmes manquant de forces ne purent défendre et conserver leur existence civile', compagnes de nom, elles devinrent bientôt esclaves de fait, et esclaves malheureuses ; leur sort ne dut guère être meilleur que celui des noirs de nos colonies. Si l'on veut retrouver encore des vestiges sensibles de cet abus de force, que l'on considère un moment ces peuples encore grossiers que nous nom¬mons sauvages. C'est là que l'on voit les femmes chargées seules des travaux les plus vils et les plus pénibles, toujours excédées, souvent maltraitées, quelquefois tuées par des maîtres oisifs et capricieux qui payent ainsi les soins qu'elles pren¬nent d'eux, les subsistances qu'elles leur fournissent, et le plaisir qu'elles leur procurent.

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