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Étude du personnage d’Hernani

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Par   •  21 Février 2020  •  Cours  •  3 360 Mots (14 Pages)  •  681 Vues

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Étude du personnage d’Hernani

Le désir de vengeance, l’honneur et le sens du sacrifice :

        - un cœur animé par la vengeance depuis l’enfance : « Le roi ! Le roi ! Mon père / Est mort sur l’échafaud, condamné par le sien. / Or, quoiqu’on ait vieilli depuis ce fait ancien, / Pour l’ombre du feu roi, pour son fils, pour sa veuve, / Pour tous les siens, ma haine est encor toute neuve ! / Lui, mort, ne compte plus. Et tout enfant, je fis / Le serment de venger mon père sur son fils. » (I, 2, v.88 sq.) 

             se venger est le but de l’existence d’Hernani, un but poursuivi sans relâche : « Oui, de ta suite, ô roi ! de ta suite ! — j’en suis ! / Nuit et jour, en effet, pas à pas, je te suis. / Un poignard à la main, l’œil fixé sur ta trace / Je vais. Ma race en moi poursuit en toi ta race. […] Ma vengeance qui veille / Avec moi toujours marche et me parle à l’oreille. /Va ! je suis là, j'épie et j'écoute, et sans bruit / Mon pas cherche ton pas, et le presse et le suit. /Le jour tu ne pourras, ô roi, tourner la tête, / Sans me voir immobile et sombre dans ta fête ; / La nuit tu ne pourras tourner les yeux, ô roi, / Sans voir mes yeux ardents luire derrière toi ! » (I, 4, v.382 à 384 et 407 à 414 : monologue d’Hernani) ; « La vengeance est boiteuse, elle vient à pas lents, / Mais elle vient. » (II, 3, v.616 et 617) ; « – Je te tiens, toi que j’ai si longtemps poursuivie, / Vengeance ! » (IV, 3, v.1625 et 1626)

        - l’honneur = une valeur supérieure au bonheur et à la vie : dans l’acte II Hernani refuse de partir avec Dona Sol pour ne pas abandonner ses compagnons : «  Doña Sol. C’est moi qui fais ta perte ! / Où vas-tu ? Lui montrant la petite porte. Viens, fuyons par cette porte ouverte ! Hernani. Dieu ! Laisser mes amis ! Que dis-tu ? » (II, 4, v.702 et 703). De même à l’acte IV, il refuse la proposition de Don Ruy Gomez : lui laisser tuer le roi en échange de sa vie : « Don Ruy Gomez, tirant le cor de sa ceinture. Eh bien, écoute, ami. Je te rends ce cor.  /  Hernani, ébranlé. Quoi ! / La vie ? — Eh, que m’importe ? Ah ! je tiens ma vengeance ! / Avec Dieu, dans ceci je suis d’intelligence. / J’ai mon père à venger… » (IV, 3, v.1636 à 1639). Enfin il dévoile son identité dans la scène 4 de l’acte IV pour partager le sort des conjurés nobles que Don Carlos vient de faire arrêter.

        - la fidélité à la parole donnée : « J’ai promis de mourir au duc qui me sauva. /
Aragon doit payer cette dette à Silva. » (V, 6, v.2050) ; « Il a ma parole, et je dois la tenir. » (V, 6, v.2094) ; « Veux-tu me voir faussaire, et félon, et parjure ? / Veux-tu que partout j’aille avec la trahison / Écrite sur le front ? Par pitié, ce poison. » (V, 5, v.2112 à 2114)

Un être animé par la révolte, la rébellion :

        - un individu réprouvé, mis au ban de la société : Hernani se présente comme un être marginal, rejeté, à travers notamment l’emploi du terme « proscrit » (= condamné au bannissement,  à l’exil) : « Être errante avec moi, proscrite » (I, 2, v.145) ; « mon pain de proscrit » (II, 4, v.652) ; « Je suis banni, je suis proscrit » (II, 4, v.677) ; « Je me nomme Hernani. / […] / C’est un nom de proscrit ! » (III, 3, v.855) ; « un proscrit » (V, 3, v.1913)

        - un « bandit » (= hors-la-loi) : Hernani est en lutte contre le roi et donc la société sur laquelle celui-ci règne : « Je suis un bandit » (I, 2, v.130) ; « Votre hôte est un bandit ! » (III, 3, v.863). Don Carlos le définit également ainsi : « ton bandit » (II, 2, v.488), mais il le qualifie aussi de « rebelle et traître » (II, 3, v.606), un rebelle dont la tête est mise à prix pour « mille carolus d’or » (III, 4, v.852 et v.865)

      Hernani est par ailleurs un « chef » de « bande » (I, 3, v.363 et 364), à la tête d’une armée (I, 3, v.362 ; II, 1, v.420) : « Quand tout me poursuivait dans toutes les Espagnes : / Seule, […] La vieille Catalogne en mère m’a reçu. / Parmi ses montagnards, libres, pauvres et graves, / Je grandis, et demain, trois mille de ses braves, / Si ma voix dans leurs monts fait résonner ce cor, / Viendront… » (I, 2, v.131 sq.) ; Don Matias déclare à son propos : « C’est Hernani ! / Le chef ! » (II, 1, v.424 et 425) ; Don Ruy Gomez parle du « chef de bandits infidèles / Qui remplit nos forêts de sa rébellion ? » (II, 1, v.802 et 803)

        - un condamné à mort : Hernani évoque fréquemment l’échafaud. : « Être errante avec moi, proscrite, et, s’il le faut, / Me suivre où je suivrai mon père, — à l’échafaud. » (I, 2, v.145 et 146) ; « je vois l’échafaud de trop près. (II, 4, v.640) ; « t’offrir la moitié de l’échafaud ! Pardonne, / Dona Sol, l’échafaud, c’est à moi seul. » (II, 4, v.654 et 655).  L’un des invités de la noce, Don Ricardo, reprend cette description : « un bandit que l’échafaud réclame » (V, 1, v.1811)

Des identités multiples :

        - deux noms : « Hernani » (I, 2, v.35 et 37) ; « Je suis Hernani. » (III, 3, v.853) ; « je me nomme Hernani » (III, 3, v.855)  ≠  « Je suis Jean D’Aragon » (IV, 4, v.1723 et v.1735)  

        - deux identités : le vagabond, vivant dans les bois, pauvre : « le pâtre Hernani » (I, 2, v.169)  ≠ le noble : « Dieu qui donne le sceptre et qui te le donna / M’a fait duc de Segorbe et duc de Cardona, / Marquis de Monroy, comte Albatera, vicomte / De Gor, seigneur de lieux dont j’ignore le compte. » (IV, 4, v.1719 à 1722) ; « Couvrons-nous, grands d’Espagne » (IV, 4, v.1731) ; « Qu’on me rende mes tours, mes donjons, mes bastilles, / Mon panache, mon siège au conseil des Castilles » (V, 3, v.1927 et 1928)

        - le passage de l’une à l’autre : il est opéré par Don Carlos dans la scène 4 de l’acte IV, dans les vers 1750 à 1755 ; il est évoqué par Don Ricardo au début de l’acte V : « Hernani, ce rebelle, / Avoir la Toison d’or ! » (V, 1, v.1844 et 1845) et par Hernani lui-même : « Doña Sol.  Oh ! Que vous êtes bon pour une pauvre femme, / Hernani de mon cœur !  Hernani. Quel est ce nom, madame ? / Ah ! ne me nomme plus de ce nom, par pitié ! […] Je sais qu’il existait autrefois, dans un rêve, /  Un Hernani dont l’œil avait l’éclair du glaive, / Un homme de la nuit et des monts, un proscrit, / Sur qui le mot vengeance était partout écrit, / Un malheureux traînant après lui l’anathème ! / Mais je ne connais pas ce Hernani. — Moi, j’aime / Les prés, les fleurs, le bois le chant du rossignol. / Je suis Jean d’Aragon, mari de doña Sol ! » (V, 3, v.1907 à 1919)

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