Étude du pamphlet satirique de Voltaire « femmes soyez soumises à vos maris »

Voltaire « femmes soyez soumises à vos maris »

INTRODUCTION :

Voltaire est l’écrivain le plus connu du siècle des lumières ; il est à la fois conteur, poète, pamphletiste et dramaturge. Grand maître de l’ironie, il a pu ainsi ridiculiser ses censeurs mais Voltaire reste avant tout un écrivain engagé contre la torture, contre la peine de mort, contre la guerre… On le voit clairement dans le texte intitulé « Femmes soyez soumises à vos maris » paru dans mélanges, pamphlets et œuvre polémiques entre 1759 et 1768 où l’auteur dénonce la domination masculine. Il met en scène l’abbé de chateauneuf et la maréchale de Grancey où cette dernière revendique l’inégalité entre les hommes et les femmes et dénonce la soumission de la femme en argumentant à travers un texte hybride qui n’est ni un discours, ni un récit, mais tout à la fois. Le texte proposé, à la tonalité satirique, est d’une part un plaidoyer en faveur des femmes et d’autre part un réquisitoire contre les homes. Ainsi, nous allons voir comment la maréchale parvient à argumenter son point de vue ? Nous nous pencherons tout d’abord sur la personnalité de la maréchale, à la fois sur son caractère et sur sa façon de s’exprimer et de se comporter avec les autres ; puis, nous étudierons la portée critique et revendicatrice du texte.

I-

La maréchale est une femme de caractère, cela se traduit par une importante ponctuation qui témoigne de la vivacité de celle-ci. La succession de questions rhétoriques ( l18 à 26 et l33 à 35) et l’utilisation de phrases exclamatives (l32) nous le confirme. L’anaphore (l19 et l21) met en relief les arguments de la maréchale et donne un rythme à la phrase. Le terme « imbéciles » (l46) désignant les prêtres et l’euphémisme « je lui aurais fais voir du pays » (l2) nous montre que c’est une femme qui ne se laisse pas faire. La maréchale évoque les contraintes de la femme et ses souffrances physiques quotidiennes lors de la grossesse (l19-20), lors de l’accouchement (l21-22) et menstruellement, lors des règles (l23-24). Ces évocations prouvent qu’elle revendique l’inégalité physique entre l’homme et la femme.

La maréchale est envers la Chrétienté car elle est contre un écrit religieusement reconnu, qui est les Epîtres de Saint Paul. On peur donc penser que ce texte fait partie du siècle des Lumières. De plus, comme l’indique l’euphémisme (l17) « je n’ai pas trop gardé ma parole », elle a un amant ce qui témoigne d’une vie sans retenue. La maréchale est une femme cultivée. La citation du vers de Molière «  Du coté de la barbe est la toute-puissance » nous le démontre. De plus, elle fait des variations sur les citations d’auteur (l14-15) « soyez douces, complaisantes, attentives, économes »

II-

L’argumentation de la maréchale est bien construite et bine menée : tout d’abord, elle se met en situation (l1-2) « si j’avais été la femme d’un pareil homme » ; ensuite, elle fait un rapprochement avec sa propre vie (l16) « quand j’épousai M. de Grancey » ; puis, elle généralise « nous » (l27-28) désignant les femmes. En outre, elle réfute la thèse de Molière (l31)

...