Lecture Analytique Voltaire Femmes Soyez Soumises à Vos Maris

LA n°2 : Voltaire : Mélanges, pamphlets et œuvres polémiques (1768) ; « Femmes, soyez soumises à vos maris… »

Voltaire est un homme de combat qui a lutté contre toutes les formes d’injustice sociale, politique, religieuse. Dans ce texte narratif amusant, Voltaire met en scène le personnage haut en couleur de Mme de Grancey qui, indignée, discute avec un abbé du bien fondé de la phrase de Saint Paul « Femmes, soyez soumises à vos maris… ». Le propos de l’auteur est en réalité de dénoncer l’injustice de la condition féminine.

En quoi ce texte est-il amusant ? Comment l’auteur parvient-il dans cette argumentation indirecte à dénoncer la condition féminine ?

I- Un texte amusant :

a. Un personnage de caractère : Mme de Grancey

i. Geste (jette le livre)

ii. Colère (cf exclamations : « Soyez soumises à vos maris ! » (l.21) ; « Mais voilà une plaisante raison pour que j’aie un maitre ! Quoi ! » (l.37 et les suivantes)

iii. Questions rhétoriques : « Et pourquoi soumises, s’il vous plait ? » (l.24), « Sommes-nous donc des esclaves ? »(l.26) + d’autres exemples possibles

iv. Franc-parler : critique la Bible (Saint Paul), évoque l’infidélité : donc l’artifice de l’institution sacrée du mariage. Elle parle aussi des règles, des poils au menton, de la mort en couche, des organes sexuels, … : autant de thèmes très inhabituels dans la bouche d’une femme de l’époque.

b. Mais le caractère amusant du texte réside aussi dans l’ironie de Voltaire :

i. Le monde des femmes (début du texte) : « dans ce cercle d’amusements qui occupent sérieusement les femmes » antithèse : vision critique de l’auteur vis-à-vis du monde superficiel des mondanités.

ii. Le personnage de la maréchale : « on lui fit lire »/ « elle fut charmée » ; « on lui donna »/ « elle demanda… » : le parallélisme de construction, le rythme rapide des propositions courtes renforce la légèreté, la naïveté des réactions de la Maréchale> Voltaire se moque d’elle.

II- Au fond, pourtant, le but de Voltaire est la dénonciation de la condition féminine : le texte est un pamphlet.

a. Détruire l’adversaire : argument ad hominem : « Je suis persuadée que votre Saint Paul était un homme très difficile à vivre » / « Il fallait que sa femme soit une bien bonne créature ».

b. Défendre les femmes : présente les femmes comme des victimes (mort en couche, mort de fausse couche, trainée en justice par ses propres enfants : de la ligne 26 à 32. Les questions oratoires ajoutent au pathétique du tableau des souffrances et de la vulnérabilité des femmes.

c. Détruire les arguments de l’adversaire :

i. L’inégalité homme/femme est présentée comme une complémentarité : l’argument s’appuie sur « la nature », argument par les « valeurs » (les lois de la nature sont incontestables) (l.32 à 35)

ii. Le raisonnement par l’absurde : les poils au menton : L’exclamation, l’hyperbole (très humblement), l’opposition vilain/né rasé, soulignent l’irrecevabilité de cet argument et fait sourire.

iii. La

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