Étude de la pièce de théâtre Antigone d'Anouilh

Jean Anouilh, auteur dramaturge du Xxe siècle né à Bordeaux en 1910 propose une réécriture contemporaine du mythe antique Antigone écrit par Sophocle dans l'antiquité grecque. La première représentation de cette pièce a eu lieu en 1944 à Paris durant l'Occupation Allemande. Antigone est l'histoire d'une jeune femme rebelle qui a osé s'opposer aux lois du roi. A l'époque Anouilh écrit : « Je l'ai réécrite à ma façon, avec la résonance de la tragédie que nous étions alors en train de vivre. »

Ces propos de Pierre Henri Simon : «  elle est celle qui dit non au bonheur commun comme elle a dit non à la loi sociale », nous pousse à la réflexion. Antigone est effectivement un personnage complexe qui a eu le courage de dire non à la loi imposé par son oncle, le roi Créon, mais qui avant tout, dit non aux bonheurs de la vie.

Antigone incarne dans cette pièce le personnage clé du refus. Des le prologue règne autour d'elle un sentiment de fatalité, de destin inéluctable "Elle aurait bien aimé vivre. Mais il n’y a rien a faire. Elle s’appelle Antigone et il va falloir qu’elle joue son rôle jusqu’au bout."

Le prologue annonce aussi un sentiment de solitude autour d'Antigone qui va « se dresser seule en face du monde, seule en face de Créon ». Elle est décrite comme « une maigre jeune fille », « noiraude » et héréditairement orgueilleuse « l'orgueil d’œdipe », comme si ces origines la poussait à jouer un rôle pour lequel elle était prédestiné.

Antigone affronte donc son oncle, qui représente le pouvoir, la loi, l'autorité car celui ci a ordonné que l'on laisse le corps du frère d'Antigone, Polynice, sans aucune sépulture. Par devoir familial et moral « je le devais » « c’était mon frère », elle désobéit a Créon en allant a plusieurs reprises essayer d'enterrer Polynice en sachant qu'elle devra en affronter les conséquence. Elle refuse qu'on lui dise comment faire face a la mort de son frère.

Son oncle Créon représente à ses yeux tout ce qu'elle refuse du monde des adultes. Lui qui se disait comme Antigone est aujourd'hui devenu tout ce qu'Antigone rejete, une figure triste des responsabilités inhérentes à la maturité : « Un matin, je me suis réveillé roi de Thèbe. Et Dieu sait si j'aimais autre chose dans la vie que d'être puissant... [...] J'ai dit oui.. » Tandis que Antigone est déterminée, elle possède en elle une force qui lui donne le courage de dire non, elle refuse la facilité et elle est prête a en payer le prix :Moi, je peux encore dire "non" encore à tout ce que je n'aime pas et je suis seule juge."

Or quand Créon lui révèle la vérité à propos de son frère, Antigone vacille et n'ai plus sur de devoir mourir. C'est à l’évocation du mot « bonheur » que Antigone se révolte a nouveau et se montre plus déterminée que jamais. Elle refuse se bonheur avant toute choses.

En effet, Antigone refuse cette vie de compromis et de faux semblants, elle veut rester fidèle à elle même. En réalité en s'opposant a son oncle, c'est a la vie qu'elle dit non, elle veut tout, tout de suite, ou ne veut rien : « Vous me dégoûtez tous avec votre bonheur! Avec votre vie qu'il

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