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Étude de l'acte III, scène 1 la pièce de théâtre Dom Juan de Molière

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Par   •  23 Juin 2013  •  2 052 Mots (9 Pages)  •  1 480 Vues

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DOM JUAN (Acte III, scène I)

INTRODUCTION

Situation : Don Juan a appris de la bouche d'un spadassin La Ramée que douze hommes armés sont à sa poursuite, peut-être la troupe vengeresse dont l'a menacé Done Elvire (Acte I, 3). Pour leur échapper, Don Juan a ordonné à Sganarelle d'échanger leurs habits, mais le valet a réussi à trouver d'autres déguisements : Don Juan est en habit de campagne, Sganarelle en habit de médecin, ce qui permet à Molière, grâce à l'ironie de Don Juan et au comportement de Sganarelle, une de ses premières satires de la médecine. Scandalisé par le scepticisme de son maître, Sganarelle lui demande en quoi il croit.

Démarche : Analyse des convictions de DJ et de Sga au sujet de la croyance et de l'intérêt comique et social de la scène.

Thème 1 : Le débat idéologique SGA/DJUAN

A/ Les raisons de l'interrogatoire

Certes l'habit de médecin met Sganarelle en "humeur de disputer contre" Don Juan. (transition comique)

Mais cette enquête s'explique psychologiquement, par la crainte de la damnation éprouvée par le valet qui le pousse à cette piteuse tentative de conversion.

(cf I,1 : Suffit qu'il faut que le courroux du Ciel l'accable quelque jour; qu'il me vaudrait bien mieux d'être au diable que d'être à lui, et qu'il me fait voir tant d'horreurs, que je souhaiterais qu'il fût déjà je ne sais où.).

Sganarelle dira à la fin de la scène : "Il m'importe bien que vous soyez damné !"

Mais ne craint-il pas pour lui ? N'y a-t-il pas un risque à servir un "grand seigneur méchant homme"?

Croyant et conformiste, Sganarelle va se comporter en défenseur de la morale traditionnelle.

Mais quelle est donc la nature véritable de sa foi ?

Elle est superficielle, conventionnelle, populaire, fondée essentiellement sur la craintre et la superstition

B/ De la croyance à la superstition :

Cette crainte superstitieuse se révèle

dans les questions successives,

dans l'indignation croissante de Sganarelle devant les réactions de DJ

La 1° interrogation "est-il possible.?" montre que pour Sganarelle il n'est pas concevable de ne pas croire en une puissance supérieure ?

Inconnu et mystérieux trouvent ainsi une facile explication.

Plus loin Sganarelle dira :

Mais encore faut-il croire quelque chose dans le monde

Les termes désignant cette puissance sont révélateurs

Sganarelle est un piètre défenseur du "Ciel".

1- Il essaie vainement d'effrayer son maître, de présenter à nouveau l'image du CHATIMENT, car le valet ne peut concevoir l'impunité de ce maître qui se permet tous ses désirs terrestres.

Mais il révèle par la même occasion sa propre crainte de l'"Enfer", du "diable" (le châtiment devient plus concret, plus populaire aussi, renvoie à une imagerie traditionnelle)

2- La référence à "l'autre vie" peut aussi s'expliquer : comment un homme du peuple, un valet ne croirait-il pas à une vie future, meilleure, compensatoire, à une justice divine ?

3- Le comble est bien sûr atteint quand Sganarelle avoue son esprit superstitieux : comment ne pas sourire à la crainte populaire du "Moine bourru", de ce père Fouettard de pacotille.

4- Les arguments traditionnels prouvant l'existence de Dieu.

- les mystères de l'origine du monde et la place de l'homme

- Les merveilles de la nature et de la mécanique humaine

Enthousiasme, émerveillement devant la beauté et la perfection du monde présupposant une existence divine, (intuition irrationnelle = cf que tous les savants ne sauraient expliquer)

C/ Réaction de DJ : mutisme, bravade, mépris ?

L'interrogatoirenous renseigne bien plus sur les croyances de Sganarelle que sur les convictions de DJ

Les quelques réponses de Don Juan, souvent limitées à des interjections, rendent l'interprétation difficile.

1- Considère-t-il qu'il s'agit d'une affaire privée, entre le Ciel et lui ? (cf I, 2 : "Va, va, c'est une affaire entre Le Ciel et moi, et nous la démêlerons bien ensemble, sans que tu t'en mettes en peine").

Ce qui peut expliquer le "Laissons cela". Peut-être attend-il alors un signe, une confrontation ?

2- D'ailleurs le ton change ensuite. Face à l'Enfer, au diable, au Moine bourru, Don Juan raille la crédulité de Sganarelle, acquiesce ironiquement, et son impatiente éclate dans "La peste soit du fat !". En fait Don Juan balaie tout ce qui est rite, dogme et superstition.

3- L'unique réponse structurée, mais lapidaire apparaît comme une profession de foi rationaliste, avec sans doute une part de provocation à l'encontre de Sganarelle.

Cette attitude se retrouvera ensuite quand Don Juan veut vérifier la consistance du spectre avec son épée.

Les convictions profondes du personnage restent donc mystérieuses, secrètes pour Sganarelle et le spectateur.

Rationalisme, matérialisme, athéisme ?

Refus de croire à une puissance supérieure gouvernant le monde OU SIMPLE SCEPTICISME ?

L'athéisme se manifeste plutôt par une totale indifférence à Dieu. Pourquoi en effet constamment parler de Dieu, défier Dieu par ses provocations sacrilèges, s'il est vraiment athée?

DJ n'est-il pas plutôt un impie se révoltant devant l'obstacle divin pour affirmer sa force et sa liberté ?

L'impie a besoin de Dieu pour le provoquer : DJuan ne délivre

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