Échange entre un lecteur et Guy de Maupassant en rapport avec la vision pessimiste du roman

lettre : lecteur > Guy de Maupassant

Je viens de lire votre œuvre nommé Bel-Ami je pense que vous véhiculé à travers cet ouvrage, une représentation abusivement pessimiste du monde.

À mon avis, ce n’est pas le rôle de la littérature. Je trouve que la lecture est un loisir qui permet au lecteur de s’échapper des difficultés de la vie quotidienne. Je pense que vos lecteurs préféreront des romans légers, romans comiques, par exemple.

Pour moi cette vision pessimiste que vous avez est systématique et burlesque. En authenticité la vie est plus nuancé et moins obscure que dans vos romans. Ou les personnages semblent accumuler épreuves et désillusions.

Je trouve déplaisant que les personnages de vos ouvrages semblent quelquefois entretenir une sorte d’inaptitude au bonheur.

Je regrette également que la vision de l’homme qui est véhiculée dans ce roman soit si maussade et triste. Selon moi il y a trop de déception, de méchanceté et de trahison dans votre ouvrage.

Pour ma part j’ai fois en l’homme, l’homme a un vrai plaisir pour le bonheur et il a également une grande aptitude à voir les bon côtés de la vie.

Moi j’apprécie la littérature qui montre les supériorités de l’homme et le bonheur de vivre ainsi que la faculté a surmonter les épreuves et à en sortir grandi.

Dans l'attente de vous lire, je vous prie d'agréer, Monsieur, l'assurance de ma considération distinguée.

lettre : Guy de Maupassant > lecteur

Selon moi, la littérature doit conduire le lecteur à ouvrir les yeux sur le monde, sur les différentes difficultés de la vie, et non à présenter une image adoucie et mensongèrement apaisante.

Pour les gens heureux mais sans réel histoire, la littérature s’attache naturellement davantage à peindre les malheurs et les épreuves rencontrés par les héros.

J’affirme d’ailleurs que la littérature a une utilité sociale. Selon moi elle doit décrire le monde tel qu’il existe pour attirer l’attention sur certaines situations graves comme le statut des femmes, la misère. Pour contribuer à l’amélioration de ces situations.

Je pense que le malheur présente un aspect universel propice à en faire le sujet d’un roman. La tristesse, la maladie ou encore la mort sont des thèmes qui ne cesseront de fasciner les lecteurs et de provoquer son identification.

Je déplore de ne pas m’être fait comprendre, mais malgré cela j’affirme que ma vision pessimiste du monde véhiculée dans mes ouvrages n’est que légitime. Le pessimisme est le propre de la grande littérature. Je vous conseille donc de vous tourner vers des lectures plus légères. Je vous prie d’agréer mes sentiments respectueux.

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