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Voyage Au Bout De La Nuit

Mémoires Gratuits : Voyage Au Bout De La Nuit. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  4 Mai 2013  •  2 112 Mots (9 Pages)  •  993 Vues

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Louis- Ferdinand Céline, né le 27 mai 1894 à Courbevoie et mort le 1er juillet 1961 à Meudon, est un écrivain et un médecin français. Il est le deuxième auteur du Xxème siècle le plus traduit et est l'innovateur du style elliptique consistant à rapporter les discours sous un registre familier . Il parle de lui même en ces termes « si c'est sans doute un pauvre type, c'est certainement un grand écrivain.». En 1912, il s’engage dans l’armée française, il transpose ses souvenirs de guerre dans Voyage au bout de la nuit, son premier roman publié en 1932. Roman à scandale, il crée la polémique en dénonçant une société humiliant l’homme et son anti-héroïsme. Pour Céline la réponse à la guerre est la fuite, il prône le droit à la lâcheté A son retour, il étudie la médecine de 1920 à 1924. En 1924, il écrit une thèse de doctorat La Vie et l'Œuvre de Philippe Ignace Semmelweis qui est considérée comme sa première œuvre littéraire. La vie de Céline est aussi marquée par un long exil au Danemark de 1944 à 1951 en raison de ses idéaux fascistes et nazis qu’il soutient dans ses pamphlets antisémites Bagatelles pour un massacre (1937) et L'École des cadavres (1938). Voyage au bout de la nuit relate l’histoire de Ferdinand Bardamu, étudiant en médecine et appelé à combattre lors de la Première Guerre mondiale. Etant plus apte à se battre à cause d'une blessure il part en Afrique dans la colonie Bambola-Bragamence dans le but de connaître une vie plus tranquille. Dans ce nouvel environnement, il est confronté aux difficultés liées au climat tropical et à celles de la vie dans les exploitations coloniales. Il retrouve Robinson, homme qu’il avait rencontré pendant la guerre. Dans cet extrait, il parcourt dans le but de trouver la maison de Robinson, qu’il va désormais habiter. Comment Céline nous fait-il le ressenti de non héros à la découverte d’un monde qui à priori semble totalement éloigné de la guerre ? Mais l’est-il vraiment ? Nous étudierons tout d’abord l’écrasement de l’homme par la nature puis la révolte de Céline contre la civilisation.

Dans son texte, Céline décrit l’univers qu’il traverse pour retrouver Robinson. De la ligne 1 à la ligne 18, il raconte son voyage « dix jours de remontée de fleuve » de manière descriptive, en effet le récit est tenu à la première personne du singulier « je » l.1, 20, 23, 25… et la première personne du pluriel « nous » aux lignes 5, 6, 12, 14, 16, 18… On remarque une prédominance de la première personne de pluriel dans la première partie du récit, cela s’explique par le fait que lors de la traversée le narrateur n’est pas seul mais accompagné d’autres hommes. De plus, le pronom réfléchi « m’ » ou «me »  est récurrent dans l’extrait par exemple aux lignes 1, 17, 19…. Durant sa traversé de la forêt il ne rencontre pas d’embuches, il n’y a pas de rebondissements. Pour transcrire son récit, il utilise donc l’imparfait, temps de la description « faisions » l.5 « s’insinuait » l.7 « cherchions » l.16 ,de nombreux participes présents «  plongeant » à la ligne 8, « peuplant » à la ligne 15 et des participes passés « passés » à la ligne 2, «  caché » à la ligne 7, « abattus » à la ligne 9. On observe une abondance d’adjectifs qualificatifs pour rendre compte des détails de cet univers mystérieux « énormes » à la ligne 3, « rocheux » à la ligne 5 , « sale  (…) sauvage» à la ligne 6…L’auteur emploie aussi le passé simple pour exprimer des actions de premier plan « quittâmes »l. 6, « dûment » l. 13.

Ces « dix jours de traversée » marquent le narrateur et lui laissent un souvenir amer de cette balade prolongée, en effet de nombreux éléments soulignent la force du souvenir comme la structure de la phrase « Ce que » qui a une valeur emphatique ou l’utilisation du futur à la première ligne «  souviendrai » marque la certitude du narrateur  et la présence de l’adverbe « longtemps » qui précède le verbe et pour finir les points de suspension à la fin de la phrase « Je m’en souviendrai longtemps… » qui laissent une impression défavorable.

Son récit est marqué par la description de la forêt tropicale, en effet l’auteur met en évidence un gigantisme qui crée un sentiment d’isolement et de perte grâce à différents procédés tels que les métaphores à la ligne 15 « cathédrale de feuilles », à la ligne 15 « monstrueusement abondante », les hyperboles à la ligne 9-10 « infinie cathédrale » et à la ligne 14 « infinie forêt » et l’anaphore de mots « infini » aux lignes 14 et 15 et de structure syntaxique « monstr- » que l’on retrouve à la ligne 9 sous la forme du nom commun «monstre » et à la ligne 15 sous la forme de l’adverbe « monstrueusement » et l’hostilité de la forêt soulignée ici par un champ lexical péjoratif pour évoquer cet univers « sinueux » corrélé à l’évocation des aspects négatifs de la forêt « tourbillons » à la ligne 2 « serpents », « tornades » à la ligne 20 et par le groupe nominal à la ligne 8 «pénombre verte et moite » qui évoque un endroit peu rassurant par le manque de luminosité et désagréable par sa température et son atmosphère.

Céline cherche aussi à démontrer l’écrasement de la vie citadine par la nature tropicale notamment par l’hyperbole aux lignes 11-12 «  Dans leurs creux un métro entier aurait manœuvré à son aise » et l’accumulation aux lignes 14 et 15 « moutonnante de cimes jaunes et rouges et vertes, peuplant, pressurant monts et vallées, monstrueusement abondante » qui ne sert pas une description favorable.

L’auteur use du rythme ternaire donnant ainsi au texte un aspect poétique et exprime le mouvement de l’immobile aux lignes 14 et 15 « moutonnante, (…) peuplant, pressurant » constituant ainsi une accumulation qui nourrit cette idée d’une forêt mystérieuse et sans limite.

Céline ne voit rien de beau dans la nature, il la perçoit comme une ennemie qu’il faut combattre renvoyant l’homme à sa condition de mortel.

La deuxième partie de son récit est la rencontre du narrateur et de Robinson de la 19ème ligne jusqu’à la fin de l’extrait. Cette rencontre est d’abord caractérisée par la description péjorative de l’habitat de Robinson. Le narrateur insiste sur le délabrement

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