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Voyage Au Bout De La Nuit

Note de Recherches : Voyage Au Bout De La Nuit. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  23 Avril 2013  •  1 372 Mots (6 Pages)  •  1 060 Vues

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oyage au bout de la nuit est le premier roman de Céline, publié en 1932. Il est le créateur d'un style qui traduit toute la difficulté d'une époque à être et à se dire et qui exprime sa haine du monde moderne.

Voyage au bout de la nuit met en scène un personnage commun, Ferdinand Bardamu, qui fait face aux grandes questions de son époque : la guerre de 1914-1918 dans laquelle il s'engage, et dont il découvre les horreurs.

Paris, place de Clichy, 1914. Envoûté par la musique d'une parade militaire, Ferdinand Bardamu, jeune rebelle, décide, par excès d'héroïsme, de s'engager dans la guerre contre les Allemands. Mais au front, c'est l'enfer et l'absurdité. Il perd vite son enthousiasme et découvre avec épouvante les horreurs de la guerre. Il ne comprend plus pourquoi il doit tirer sur les Allemands. Il prend aussi conscience de sa propre lâcheté. L'extrait relate l'entrée en guerre de Bardamu, il y dénonce alors la sottise et les atrocités de la guerre. L'explosion d'un obus causant la mort d'un colonel et d'un soldat est l'occasion pour Céline de faire la description décalée d'un véritable carnage et d'exprimer avec virulence son antimilitarisme.

Bardamu, ainsi envoyé au front mêle au récit de ce qu'il observe des remarques sur sa propre incompréhension, sur l'absurdité de la guerre et sur le comportement de son colonel. Est alors dépeinte avec décalage la description du carnage pour en faire une épopée de dégout de même qu'elle est une épopée de révolte de part l'expression du refus de la guerre.

I/ Description décalée d'un carnage : épopée du dégout :

Ecrit à la première personne, Bardamu rapporte ses réactions et le résultat de ses pensées. Il se met à distance et prend le temps de la réflexion, il souligne en même temps la solitude extrême de l'homme isolé qui réfléchit et qui, n'étant pas emporté par la folie meurtrière ambiante, se sent profondément différent, voir l'unique dans cette incompréhension « Etais-je donc le seul à avoir l'imagination de la mort dans ce régiment ? ». Il sort du contexte de la guerre pour essayer de la décrypter. Les verbes utilisés par le narrateur, à la première personne, ne sont pas des verbes d'action mais de pensée « je me souvenais », « je repensais » « voilà ce que je pensais » « je voyais », ce qui souligne le moment de l'analyse. Il rapporte ce qui lui vient à l'esprit au fur et à mesure de sa critique : « en allant devant moi, je me souvenais de la cérémonie de la veille », « et je repensais encore au colonel ».

Bardamu tente de répondre à ses propres incertitudes, « étais-je donc le seul », « Mais alors ou aller ? », « Alors ? », il est sujet à de nombreux points d'interrogation, et les réponses sont inexistantes.

Face à son incompréhension, il tisse son propre jugement à partir de l'expérience de la guerre qu'il fait et défait celui du colonel : « Haut les cœurs ! Qu'il avait dit…Haut les cœurs ! Et vive la France », il s'oppose à ce discours et en fait un jugement direct en dénaturant la formule usuelle : « Bas les cœurs ! que je pensais moi. »

S'il ne comprend ce qu'il fait là, il forge sa position face à la guerre « quand on a pas d'imagination, mourir c'est peu de chose, quand on en a, mourir c'est trop. Voilà mon avis. Jamais je n'avais compris tant de choses à la fois ». Il en ressort une vérité définitive. C'est cette idée de la mort qu'il questionne, refusant celle que la guerre lui impose pour y préférer celle qu'il, comme tout homme, s'imaginait, « je préfèrerais la mienne de mort, tardive… Dans vingt ans…Trente ans…Peut-être davantage, à celle qu'on me voulait de suite, à bouffer de la boue des Flandres, à pleine bouche, plus que la bouche même, fendue jusqu'aux oreilles, par un éclat. On a bien le droit d'avoir une opinion sur sa propre mort. » S'il prétend pouvoir aspirer à une certaine mort, c'est une toute autre mort ici imposée qui l'entoure, omniprésente. Les blessures

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