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Voltaire, Chapitre 16 De L'ingénu, 1767

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Par   •  28 Janvier 2015  •  2 153 Mots (9 Pages)  •  2 370 Vues

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Voltaire, chapitre 16 de L’ingénu, 1767

Vous ferez le commentaire littéraire du texte.

Consignes

- La première partie sera entièrement rédigée (un axe de lecture se développe en paragraphes, de 2 à 4 paragraphes).

- La deuxième partie sera présentée sous forme de plan détaillé [ I) a) b) c)] (les citations devront être indiquées ainsi que les idées, les analyses principales ; un tableau peut-être utilisé pour chaque sous-partie)

Chapitre seizième : La belle Saint-Yves consulte un jésuite

Dès que la belle et désolée Saint-Yves fut avec son bon confesseur, elle lui confia qu’un homme puissant et voluptueux lui proposait de faire sortir de prison celui qu’elle devait épouser légitimement1, et qu’il demandait un grand prix de son service2 ; qu’elle avait une répugnance horrible pour une telle infidélité, et que, s’il ne s’agissait que de sa propre vie, elle la sacrifierait plutôt que de succomber.

"Voilà un abominable pécheur ! lui dit le père Tout-à-tous. Vous devriez bien me dire le nom de ce vilain homme : c’est à coup sûr quelque janséniste ; je le dénoncerai à sa révérence le père de La Chaise, qui le fera mettre dans le gîte où est à présent la chère personne que vous devez épouser."

La pauvre fille, après un long embarras et de grandes irrésolutions, lui nomma enfin Saint-Pouange.

"Monseigneur de Saint-Pouange ! s’écria le jésuite ; ah ! ma fille3, c’est tout autre chose ; il est cousin du plus grand ministre que nous ayons jamais eu, homme de bien, protecteur de la bonne cause4, bon chrétien ; il ne peut avoir eu une telle pensée ; il faut que vous ayez mal entendu. - Ah ! mon père, je n’ai entendu que trop bien ; je suis perdue, quoi que je fasse ; je n’ai que le choix du malheur et de la honte : il faut que mon amant reste enseveli tout vivant, ou que je me rende indigne de vivre. Je ne puis le laisser périr, et je ne puis le sauver."

Le père Tout-à-tous tâcha de la calmer par ces douces paroles :

"Premièrement, ma fille, ne dites jamais ce mot mon amant ; il y a quelque chose de mondain5, qui pourrait offenser Dieu. Dites mon mari ; car, bien qu’il ne le soit pas encore, vous le regardez comme tel ; et rien n’est plus honnête.

Secondement, bien qu’il soit votre époux en idée, en espérance, il ne l’est pas en effet6 : ainsi vous ne commettriez pas un adultère, péché énorme qu’il faut toujours éviter autant qu’il est possible.

Troisièmement, les actions ne sont pas d’une malice de coulpe, quand l’intention est pure7, et rien n’est plus pur que de délivrer votre mari […]

Je ne vous conseille rien, vous êtes sage ; il est à présumer que vous serez utile à votre mari8. Monseigneur de Saint-Pouange est un honnête homme, il ne vous trompera pas9 : c’est tout ce que je puis vous dire ; je prierai Dieu pour vous, et j’espère que tout se passera à sa plus grande gloire."

La belle Saint-Yves, non moins effrayée des discours du jésuite que des propositions du sous-ministre, s’en retourna éperdue chez son amie. Elle était tentée de se délivrer, par la mort, de l’horreur de laisser dans une captivité affreuse l’amant qu’elle adorait, et de la honte de le délivrer au prix de ce qu’elle avait de plus cher, et qui ne devait appartenir qu’à cet amant infortuné.

1 – L’ingénu

2- Le « grand prix » demandé est le don de son corps

3- « ma fille » : un catholique appelle « père » un prêtre, et celui-ci appelle « fils » ou « fille » un laïc.

4- Protecteur de la « bonne cause », c'est-à-dire des Jésuites du point de vue du père Tout-à-Tous, Jésuite lui-même.

5- « mondain », dans le monde concret, terrestre, par opposition aux valeurs spirituelles, religieuses, tournées vers le Ciel

6- Dans la réalité, dans les faits

7- Coulpe = faute, péché religieux. Dans le raisonnement du Jésuite, une faute concrète n’en est pas une si l’intention est pure. Ce raisonnement sera fortement critiqué car il représente un arrangement parfois douteux avec la morale.

8- Il sous-entend que Melle de Saint-Yves doit céder à Saint-Pouange pour sauver l’Ingénu.

9- « Il ne vous trompera pas » : il gardera le secret, ne dira rien à personne

1- « ma fille » : un catholique appelle « père » un prêtre, et celui-ci appelle « fils » ou « fille » un laïc.

2- Protecteur de la « bonne cause », c'est-à-dire des Jésuites du point de vue du père Tout-à-Tous, Jésuite lui-même.

3- « mondain », dans le monde concret, terrestre, par opposition aux valeurs spirituelles, religieuses, tournées vers le Ciel

4- Dans la réalité, dans les faits

5- Coulpe = faute, péché religieux. Dans le raisonnement du Jésuite, une faute concrète n’en est pas une si l’intention est pure. Ce raisonnement sera fortement critiqué car il représente un arrangement parfois douteux avec la morale.

6- Vient de la célèbre maxime « il faut rendre à César ce qui appartient à César, et à Dieu ce qui appartient à Dieu ». Le père Tout-à-Tous utilise la première partie de l’expression comme une périphrase qui signifie seulement « argent ».

1- « ma fille » : un catholique appelle « père » un prêtre, et celui-ci appelle « fils » ou « fille » un laïc.

2- Protecteur de la « bonne cause », c'est-à-dire des Jésuites du point de vue du père Tout-à-Tous, Jésuite lui-même.

3- « mondain », dans le monde concret, terrestre, par opposition aux valeurs spirituelles, religieuses, tournées vers le Ciel

4- Dans la réalité, dans les faits

5- Coulpe = faute, péché religieux. Dans le raisonnement du Jésuite, une faute concrète n’en est pas une si l’intention est pure. Ce raisonnement sera fortement critiqué car il représente

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