Version Heinrich Böll

Version H.Böll

Ma femme a maintenant rencontré la mère d'une jeune fille, qui a découpé les ongles de la fille d'un

ministre. Aux orteils. Une grande agitation règne maintenant au sein de notre famille. Jusqu'à

présent nous étions totalement sans relations, mais maintenant nous avons des relations, des

relations, qui ne sont pas à sous-estimer. Ma femme apporte des fleurs et des confiseries à la mère

de cette jeune fille. Elle lui est reconnaissante pour les fleurs et les confiseries, même quand elle les

accepte froidement. Depuis que nous connaissons cette femme, nous réfléchissons fébrilement,

quelle est la place que nous devons revendiquer pour moi, si c'est si loin que nous faisons la

connaissance de la jeune fille elle-même. Pour l'instant nous ne l'avons pas encore vu, elle est très

rarement à la maison, fréquente naturellement les milieux proches du gouvernement et possède un

domicile ravissant à Bonn : 2 chambres, une cuisine, une salle de bain, un balcon. Mais quoiqu'il en

soit, on dit que bientôt elle sera amener à en parler : elle me captive énormément et naturellement je

procéderai avec l'humilité appropriée, avec fermeté aussi. Je crois que dans les milieux proches du

gouvernement on estime l'humble fermeté, et cela signifie que seuls les hommes ont une chance,

d'être convaincus de leurs facultés. J'essaye d'être convaincu de mes facultés, et j'y suis presque.

Quoiqu'il en soit : Attendre !

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