Les ateliers-performances et la nouvelle version

Les ateliers-performances et la nouvelle version

Les ateliers se déroulent pendant une journée et sont suivis d'une performance mobile dans la ville en soirée. Les mots et les textes affichés font l'objet de discussions et sont produits par les participants. Ils sont conviés à considérer le travail des artistes et poètes de l'avant-garde russe, le mouvement Agit-prop en particulier. Celui-ci est ainsi nommé par la contraction de « Agitation » et « Propagande »(qui n'avait pas la connotation péjorative qu'elle a eue par la suite). Ces artistes utilisaient de nouveaux modes d'expression et occupaient l'espace public de manière novatrice, comme les tramways de l'époque pour mobiliser la population créativement, bien avant l'apparition de réclame sur les bus. Cette présentation des formes et idées utopiques ont pour fonction de permettre d'entrer en relation avec le contexte social et psychogéographique (Debord) du lieu où l'atelier-performance se déroule. Nous proposons un type d'investissement de l'espace public par la technologie qui se déploie sous la forme d'une infiltration plutôt que de celle de spectacle. Ceci laisse au spectateur le loisir de découvrir le sens engagé et poétique des mots au détour d'une rue.

C'est par la discussion et l'entente entre tous les participants que le contenu final est décidé. Pour le premier atelier à Montréal, les mots à connotations double entre société et la technologie « Libre » et « résistance » sont apparus.

Voici un extrait du journal de la 'niña' (notre blogue) au retour de Tunis :

Les ateliers se sont déroulés sur deux jours dans la cour intérieure du Palais Abdellia du quartier «la Marsa». J’y ai expliqué combien c’était émouvant de venir en Tunisie, là où le printemps arabe a débuté, et comment le mouvement étudiant québécois, que l’on a nommé «printemps érable» a été inspiré par la lutte des Tunisiens pour une plus grande liberté. Évidemment, la hausse des frais de scolarité, l’arbitraire de l’exercice du pouvoir par un gouvernement corrompu et la démonstration d’un contrôle presque total sur l’appareil médiatique pâlissent en comparaison de la répression de la révolution (qui a en fait débuté en janvier 2012 et non au printemps) par Ben Ali, sa famille et les apparatchiks au pouvoir en Tunisie. L’une des participantes a écrit le mot ‘Qannas’ sur la roue de vélo, en référence aux tireurs d’élite embusqués qui ont tué de nombreux Tunisiens qui se battaient pour leur liberté.

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