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Verlaine « Je ne sais pourquoi... »

Fiche de lecture : Verlaine « Je ne sais pourquoi... ». Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  4 Janvier 2014  •  Fiche de lecture  •  1 530 Mots (7 Pages)  •  1 011 Vues

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VERLAINE «Je ne sais pourquoi… » Sagesse

Introduction

Verlaine a écrit ce poème à Bruxelles au début de son emprisonnement (en septembre 1873). Il était destiné à un recueil intitulé «Cellulairement», allusion claire à sa captivité. Verlaine y renonça et répartit les pièces de « Cellulairement » entre différents recueils. « Je ne sais pourquoi » échut à Sagesse. Ce poème de la captivité est tout d’abord l’expression d’une souffrance faite de remords et de regrets. Mais le poète s’évade et son rêve de liberté devient une allégorie de sa propre démarche poétique.

I. L’expression d’une souffrance,

II. Le désir d’évasion,

III. Une allégorie de la démarche poétique.

I. L’expression d’une souffrance

Le poème, de tonalité lyrique dans le refrain, et plus impersonnelle dans les strophes centrales, évoque la plainte du poète face à la malédiction qui le condamne au malheur.

A. La confusion

Le poème débute par une interrogation « pourquoi » reprise 3 fois, sous la double forme d’une interrogation indirecte au vers1 et directe au vers 6. Il se termine également sur cette question restée sans réponse, dans l‘écho du refrain de la dernière strophe.

Le poète s’interroge à la fois sur son incapacité à avoir des attaches « pourquoi tout ce qui m’est cher… mon amour la couve au ras des flots » et sur sa tendance irrépressible à partir « pourquoi mon esprit …vole sur la mer ».

B. La mélancolie

1) la douleur

Le poète est un être souffrant dont la douleur morale trouve sa traduction physique dans la rime commune des v.18, 21 et 22 qui accouple « meurtrie » et « crie ».

2) l’angoisse

Il est dominé par des sentiments très fortement négatifs et systématiquement mis en évidence :

- « mon esprit amer » définit l’âme des poètes (à la rime).

- « mélancolique » v.7 et 11 doublement insistant par sa répétition à la rime.

- « effroi » (rime) v.5

- « folle » v.3 placé à la césure

- « inquiète » v.3 mis en évidence par la diérèse

- « si tristement » avec l’adverbe d’intensité et répété v.18 et 22

3) Le regret

Dans son effort de rédemption le poète formule ses regrets, ses remords et l’interrogation initiale et finale du poète peut être interprétée comme l’élan d’un repentir qui trouvera sa résolution dans le retour de la foi dont Sagesse retrace le cheminement.

II. Le désir d’évasion

Pour le poète emprisonné dans sa cellule et dans sa mélancolie, la liberté est un rêve.

A. L’analogie poète/oiseau

Tout le poème est construit sur une analogie entre le poète et une mouette v.7, oiseau marin, suscitée par la métaphore des v.2 et 3 : « mon esprit… vole … d’une aile inquiète. ». Métaphore filée dans tout le poème par la répétition de l’aile comme attribut du poète aux v.5 et 21(attribut malheureux : « aile d’effroi » « aile meurtrie » ce qui montre qu’il n’y a pas d’antithèse entre la condition du poète et la condition de l’oiseau) ; cette analogie est présente également dans la reprise de « vole » au v.3 et « revole » au v.22.

Cette image récurrente chez Baudelaire ou Mallarmé par exemple symbolise la liberté du poète.

B. Le mouvement

L’oiseau dessine un perpétuel mouvement « l’essor » v.7 que nous suivons entre ciel et mer.

1) Le ciel

L’envol vers le « soleil » v.12 semble être entièrement assujetti au vent, v.9 « à tous les vents du ciel balancée »,v.15 « la brise d’été la porte » , v.20 « au gré du vent se livre » ce qui peut à la fois représenter l’idée d’infini, d’immensité v.14 mais aussi l’absence d’émancipation du poète sous l’emprise des vents.

2) La mer

L e voyage est aussi très nettement caractérisé par un paysage marin comme le montrent les compléments circonstanciels de lieu

-« sur la mer » v.3

-« au ras des flots » v.6

-« sur le flot vermeil » v.16

Le mouvement marin est aussi fluctuant que le mouvement aérien et le poète suit la vague et la marée, de même qu’il se laissait porter par les vents.

La polysémie du verbe « flotte » v.20 réunit d’ailleurs ces 2 éléments le ciel et la mer, dans cette « immensité » v.14 qu’accentue la longueur du vers (par rapport à ceux qui l’entourent).

3) Un

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