Une charogne - Baudelaire
Fiche de lecture : Une charogne - Baudelaire. Recherche parmi 298 000+ dissertationsPar flzj • 21 Mai 2022 • Fiche de lecture • 1 559 Mots (7 Pages) • 217 Vues
EL n°1 : "Une charogne", Les Fleurs du Mal, C.Baudelaire, (1857)
problématique --> comment Baudelaire transforme-t-il l'immonde en objet poétique ?
MOUVEMENT 1 : Une macabre découverte
(strophe 1)
v.1 Rappelez-vous l'objet que nous vîmes, mon âme,
"vous" = Baudelaire parle à quelqu'un + "rappelez" = cela fait penser à un souvenir commun
[ "nous vîmes" : passé simple + 1è personne du pluriel = cela appuie l'idée d'un souvenir commun ]
"mon âme" : métaphore = amour passionnel, elle fait partie de lui + "âme" = ce qui monte au ciel quand on meurt donc côté divin
v.2 Ce beau matin d'été si doux :
v.3 Au détour d'un sentier une charogne infâme
"beau et doux" : cadre agréable, côté bucolique*
"charogne infâme" : contraste avec le cadre
v.4 Sur un lit semé de cailloux,
"lit" = métaphore du cercueil = métaphore très polysémique*
"lit" et "cailloux" : contraste = un lit est confortable, pas des cailloux
*côté bucolique = atmosphère calme, paisible
*métaphore polysémique = plusieurs sensation
(strophe 2)
v.5 Les jambes en l'air, comme une femme lubrique,
"comme" : comparaison = une femme lubrique provoque l'envie des hommes alors qu'une charogne est repoussante : rappel du parcours "or et boue"
personnification d'une charogne en prostituée (nymphomanie) -> image dégradante de la femme
érotisme ++ = comparaison choquante pour le XIXè siècle (cf "Les demoiselles d'Avignon" de Picasso)
v.6 Brûlante et suant les poisons,
"brûlant" : contraste = un cadavre est froid, et non chaud
accentue la personnification de la prostituée (brûlante de désir) -> "poisons" = femme fatale et toxique
v.7 [ Ouvrait d'une façon nonchalante et cynique ]
v.8 Son ventre plein d'exhalaisons.
"exhalaisons" : parfum = parfum de la mort ou de la prostituée
(strophe 3)
[ Le soleil rayonnait sur cette pourriture, ]
v.9 Comme afin de la cuire à point,
comparaison du cadavre à une viande =effacement des frontière vie/mort
v.10 Et de rendre au centuple à la grande Nature
"Nature" : allégorie = pour les chrétiens, c'est Dieu qui donne la vie or, ici, Baudelaire parle de la grande Nature soit aucunes lectures chrétiennes dans ce poème
v.11 [ Tout ce qu'ensemble elle avait joint ; ]
(strophe 4)
v.12 Et le ciel regardait la carcasse superbe
"ciel regardait" : personnification du ciel + de nouveau pas de religion
"carcasse superbe" : oxymore = horrible/beauté
"superbe" = on regarde la carcasse quand on la passe devant + cela montre que la mort est plus forte que la vie
v.13 Comme une fleur s'épanouir.
"fleur" : rappel du titre Les Fleurs du Mal
"fleur s'épanouir" : comparaison = fleur qu s'ouvre, comme le cadavre qui se décompose
v.14 [ La puanteur était si forte, que sur l'herbe ]
v.15 Vous crûtes vous évanouir.
allitération en "v" : la tête qui tourne
rime "épanouir" et "évanouir" : antithèse = vie/mort + faiblesse femme/force de la carcasse
MOUVEMENT 2 : le travail de la décomposition
(strophe 5)
v.16 Les mouches bourdonnaient sur ce ventre putride,
"ventre putride" : opposition au v8 (ventre pleins d'exhalaisons)
v.17 D'où sortaient de noirs bataillons
"bataillon" : métaphore militaire = nombre, ressemblance, masse, destruction; victoire
v.18 De larves, qui coulaient comme un épais liquide
v.19 Le long de ces vivants haillons.
v18 s'écoule dans le v19, à cause du rejet du liquide
toute la strophe : pluriel = multiplication / verbes d'actions = mort vivante
(strophe 6)
v.20 Tout cela descendait, montait comme une vague,
"comme" : comparaison = propagation, nombre, mouvement de vas et viens (cf strophe 2 : prostituée)
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